- Mondial 2023
- 8es
- Suède-États-Unis (0-0, 5-4 tab)
La Suède brise le rêve américain
Au terme d'une rencontre à haute intensité et d'une séance de tirs au but épique, la Suède a sorti les Etats-Unis du Mondial 2023 (0-0, 5-4 tab). Qualifiées pour les quarts de finale grâce à leur solidité défensive, les Scandinaves empêchent les championnes du monde en titre de réaliser le three-peat.
Suède 0-0 (5-4 tab) États-Unis
En Australie comme ailleurs, il est de coutume de dire que la patience est la maîtresse des vertus. Balivernes ! Dans ce Mondial 2023, les fans de football ont longtemps attendu de voir les États-Unis – doubles championnes du monde en titre – jouer à leur plus haut niveau. Et en huitièmes de finale, les Américaines ont galéré pour prendre le meilleur sur la Suède, sérieux outsider dans cette compétition. Au bout du compte, les filles de Vlatko Andonovski ont capitulé à l’issue d’une séance de tirs au but à couper le souffle. Grâce à la goal-line technology utilisée par Stéphanie Frappart, les Suédoises sont en quarts de finale. De leur côté, les États-Unis réalisent la pire performance de leur histoire dans un Mondial féminin.
America’s Got Talent
Affiche attendue de ces huitièmes de finale, l’opposition entre les deux équipes débute dans une ambiance festive. L’AAMI Park de Melbourne est plein comme un œuf, mais les amabilités laissent très vite place à l’autorité des championnes du monde en titre pour mettre le pied sur le ballon. Souverains dans la possession (62% lors de la première période), les Etats-Unis permettent à Alyssa Naeher de passer un premier acte sans le moindre tir cadré suédois. De l’autre côté de la pelouse, Zećira Mušović doit s’employer pour boxer une première frappe de Trinity Rodman (19e). Très en jambes, la progéniture de l’ancien ailier des Chicago Bulls et Michelle Moyer s’illustre d’une nouvelle tentative croisée détournée par Mušović (27e). Dominatrices et confrontées à une forte résistance défensive adverse, les Américaines maintiennent la pression à l’image d’une tête de Lindsey Horan sur la barre transversale (34e). La Suède plie, mais ne rompt pas. Pourtant, la deuxième période démarre sur le même rythme : les reines du soccer dictent leur loi, et la proie scandinave en subit les conséquences. À la recherche de son troisième but dans ce Mondial, Horan arme par exemple une puissante reprise repoussée par Mušović d’un magnifique arrêt réflexe (53e).
Mušović, le mur de Melbourne
Et si par la suite, la meneuse de jeu manque de précision dans le dernier geste (62e), Mušović reste toujours la patronne de sa surface en remportant un duel face à Sophia Smith (63e). Imperméable, la défense suédoise répond avec brio au combat physique et fait preuve de patience pour se montrer dangereuse. Entrée en jeu, Sofia Jakobsson parvient enfin à cadrer le premier tir de son équipe depuis la zone de vérité, mais Naeher est là pour éviter le hold-up (86e). Toujours en transe sur sa ligne de but, Mušović détourne quant à elle une tête d’Alex Morgan (89e). Face à une telle organisation en béton, les tenantes du titre sont poussées en prolongation. Morgan contraint Mušović à une nouvelle parade (95e), puis la gardienne de Chelsea sort le grand jeu devant Lynn Williams (101e). À bout de forces, Smith (106e) et Williams (110e) trouvent toujours le même rempart pour contrer leurs offensives. Plus le temps passe, plus la séance de tirs au but semble inévitable et l’impact psychologique de Mušović apparaît comme une évidence pour cet exercice où les nerfs sont primordiaux. Résultat des courses : Smith manque une balle de match, Kelley O’Hara trouve le poteau et Naeher ne peut stopper la frappe de Lina Hurtig avant la ligne de but. La fin d’un règne.
Suède (4-2-3-1) : Mušović – Andersson, Eriksson, Ilestedt, Bjorn – Angeldal (Bennison, 97e), Rubensson – Rolfo, Rytting (Jakobsson, 82e), Asllani (Hurtig, 82e) – Blackstenius (Blomqvist, 112e). Sélectionneur : Peter Gerhardsson.
États-Unis (4-2-3-1) : Naeher – Dunn, Girma, Ertz, Fox (O’Hara, 120e) – Sullivan, Sonnett (Mewis, 120e) – Smith, Rodman (Williams, 66e), Horan – Morgan (Rapinoe, 99e). Sélectionneur : Vlatko Andonovski.
Par Antoine Donnarieix