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La scuderia Crivelli

Par Théo Denmat
La scuderia Crivelli

Qu'arrive-t-il à un renard lorsqu'il est enrhumé ? Il perd son flair. Voilà peut-être les raisons des problèmes de finition d'Enzo Crivelli en ce début de saison, à moins que son manque d'efficacité ne dépende plus d'Angers que de lui-même...

Être à 22 ans le joueur le plus cher de l’histoire d’un club qui a vu passer Raymond Kopa, ça peut vous filer un coup au plexus. La preuve : même si le montant de ce record (quatre millions d’euros avec bonus), n’est pas à la hauteur des standards désormais observables en Ligue 1, force est de constater que depuis le début de la saison, Enzo Crivelli peine à faire virevolter sa queue de cheval du côté d’Angers. Un seul but et une passe décisive en neuf matchs de championnat, total souffreteux auquel on peut ajouter quatre cartons jaunes et une expulsion directe, son péché mignon. Perçu comme un renfort de premier choix après sa saison à dix pions du côté de Bastia, et sur lequel a été investi près de la moitié de l’argent récupéré grâce au transfert de Nicolas Pépé, l’Apache a pourtant plus de mal qu’avant à bander son arc. D’où la question suivante, qui commence à faire trembler les lèvres des supporters angevins : est-ce lui qui ne sait plus viser, ou ce sont les fournisseurs de flèches qui font mal leur boulot ?

N’est pas Toko qui veut

« Ce n’est pas le début de saison qu’il espérait, confirme Enzo Miglierina, ami d’enfance avec qui il échange régulièrement.Il y a plein de petites choses qui font que son temps d’adaptation n’est pas le même qu’à Bastia. » Sur l’Île de Beauté, le bonhomme avait planté un doublé dès son deuxième match contre Lorient, avant de rester muet pendant cinq matchs et d’écoper de quatre matchs de suspension à la suite d’un front contre front avec Monsieur Delerue. Des conditions sensiblement similaires à ce que le Crivelli de cette saison a pu connaître, à savoir une impossibilité contractuelle de jouer contre Bordeaux, un but pour son premier match contre Amiens, puis une suspension de deux matchs pour un mauvaise geste sur Bryan Dabo contre Saint-Étienne. « Quand vous regardez les matchs, il n’a pas non plus tant d’occasions que ça de marquer, ajoute Miglierina. Contre Troyes (défaite 3-0, ndlr), où c’était franchement pas terrible, ils n’ont pas eu une occasion, quoi. Il n’a pas tiré une seule fois au but. Enzo, ce n’est pas un attaquant qui se procure des occasions tout seul, c’est un renard des surfaces. Et là, c’est toute l’équipe qui traverse une période compliquée. »

Philippe Dupont, président depuis quatre ans du septentenaire club de supporters Allez SCO, confirme, lui, que les difficultés rencontrées par l’attaquant ne lui sont pas entièrement imputables : « Déjà, il travaille beaucoup dans l’ombre. Mais, pour moi, il n’est pas assez alimenté. Il faut qu’on lui mette des ballons, il n’y a pas photo. On n’a peut-être plus les joueurs qui perçaient les défenses adverses comme l’an passé, avec Pépé notamment, Mangani qui est un peu moins bien… C’est pour ça que le retour de Billy (Ketkeophomphone) va faire beaucoup de bien. » Que l’on ne s’y trompe pas : Crivelli est peu servi, certes, mais peu efficace aussi. Le Français a déjà perdu 33 ballons consécutifs à l’une de ses têtes (contre seulement 13 têtes réussies), et présente un pourcentage de duels gagnés de 40%, insuffisant pour un buteur dont le rôle est de peser sur les défenses adverses pour jouer en déviations. Et alors que Toko Ekambi a déjà tenté sa chance 26 fois depuis le début du championnat, cadrant les trois quarts du temps, Crivelli peine à dépasser le tir de moyenne par match.

Le prix de son coût

Une inefficacité à laquelle tente, match après match, de remédier Stéphane Moulin, avec l’instauration d’un 4-4-2 où son association avec Toko Ekambi le met plus en valeur. Ayant bénéficié d’une enveloppe de transferts plus conséquente que les années passées, l’entraîneur français doit aussi travailler à intégrer de nouveaux titulaires à son système de jeu (Fulgini, Coulibaly et Crivelli, notamment), comme le confirme Philippe Dupont : « C’est bizarre parce qu’on a une meilleure équipe que l’an passé, techniquement surtout. Maintenant, Enzo nous a quand même coûté assez cher, et certains supporters le rappellent » , pose-t—il, tout en préconisant de « lui laisser un peu de temps. On est encore très loin de se dire que c’est une arnaque. » L’attaquant français, lui, ne doute pas, selon son ami homonyme Enzo : « Il me dit qu’il est sûr de lui. Si je peux vous rassurer, il sait que ça va venir. Il ne triche jamais, ce n’est pas un escroc. » Juste un indien qui doit marquer avant qu’on ne demande son scalp.

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