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La roulette Reus

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La roulette Reus

Ce weekend, le Borussia Mönchengladbach a la possibilité de se maintenir en 1.Bundesliga sans passer par la case barrages. Pour cela, il faudra que Wolfsburg et Francfort se fassent descendre respectivement par Hoffenheim et Dortmund. Dans le même temps, les "Fohlen" ne devront pas se rater sur la pelouse de Hambourg; pour ce faire, ils comptent sur leur atout numéro un, le porte-flingues attitré, Marco Reus.

Quand il voit les joueurs du Borussia Dortmund fêter leur septième titre avec autant de joie et de ferveur, Marco Reus doit sûrement ressentir un peu d’envie. Car avant d’être un joueur de Gladbach, Reus est avant tout un mec de Dortmund. Né dans la ville de la Ruhr il y a près de 22 ans, le petit Marco a commencé sa carrière de footeux au sein du Post Sport Verein de Dortmund, avant d’intégrer les équipes de jeunes du club jaune et noir. Il s’y fait un super pote, Kevin Grosskreutz, mais choisira de poursuivre sa carrière chez les jeunes de Rot-Weiss Ahlen. Le jeune milieu offensif fait donc ses armes en moins de 19 pendant deux ans, avant de rejoindre les A de Ahlen en cours de saison 2007/2008. Une saison plus tard, Marco Reus est incontournable chez les rouge et blanc, et, du haut de ses 4 bastos et ses 3 passes décisives (en 27 apparitions), participe à la montée du club en 2.Bundesliga.

Reusicky

La mission étant accomplie, le jeune Marco s’arrache, pour enfin s’attaquer à un gros gibier: la 1.Bundesliga. Contre un milion d’euros, le jeune tueur se retrouve engagé par le Borussia, non pas celui cher à son coeur, mais celui d’une autre époque, celui de Mönchengladbach. Dès son arrivée, le jeune Reus marque les esprits: pour son premier but en première division, le 28 août 2009, il passe en revue toute la défense de Mayence et s’en va battre le gardien après avoir traversé la moitié du terrain. Buts de tueur, passes assassines, la nouvelle coqueluche de Gladbach, qui a remplacé Marko Marin (parti au Werder) dans les coeurs, boucle sa première saison avec huit buts et quatre assists en trente-trois apparitions sous le mailllot des Fohlen (les Poulains). Une saison durant laquelle il découvrira les sélections de jeunes, mais également le Signal Iduna Park de Dortmund. Un stade dans lequel il aurait aimé évoluer entre noir et jaune, avec son pote Grosskreutz. Qu’importe, ça viendra; en attendant, le tabloïd Bild, jamais avare en termes de surnoms, l’affuble de celui de son idole, le « petit Mozart » , et le renomme « Reusicky » .

Rolls Reus

Cette saison, malgré le parcours chaotique de son squad, Marco Reus a pris une autre dimension. Fini le temps des petites frappes, Marco Reus veut grandir, et vite. Il est désormais appelé par Joachim Löw chez les A, alors que son club fait de la schizophrénie (victoire 3-6 à Leverkusen, puis défaite 4-0 à domicile face à Francfort, et surtout défaite 7-0 à Stuttgart, le tout en trois journées). Marco, cette année, c’est le joyau de l’équipe, c’est Rolls Reus (merci Bild). Alors, quand il voit son Borussia (le vrai, celui de Dortmund) champion d’automne alors que celui dans lequel il joue est lanterne rouge, quand il voit que Grosskreutz est régulièrement appelé, ça lui donne des envies de se bouger, des envies de le rejoindre. Alors il s’active: une cartouche par-ci, une roquette par-là, et le voilà déjà à dix buts et neuf passes déc’ en trente et une rencontres. C’est peu dire qu’il est énormément impliqué dans l’opération sauvetage de son club.

Le tournant? Sans aucun doute le derby du Rhin, gagné 5-1 par Gladbach face à Cologne, avec deux buts et une offrande signés “MR”. C’est le match-référence de la seconde partie de saison, celui qui permet aux Poulains de rester dans la course. Il y a certes eu un petit accident face à Mayence, mais depuis, Gladbach reste sur quatre victoires en cinq matchs. Une victoire face à un Hambourg SV qui n’a plus rien à jouer peut permettre à l’autre Borussia d’espérer. En tout cas, Reus, lui, a le barillet plein, et est prêt à effectuer sa dernière mission. En même temps, quand on a pour coéquipier un défenseur brésilien qui s’appelle Dante, on est prêt à faire vivre l’enfer à n’importe qui…

Ali Farhat

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