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La nouvelle vie de Del Piero

Par Eric Maggiori
La nouvelle vie de Del Piero

Voilà désormais deux mois qu’Alessandro Del Piero est arrivé en Australie. Deux mois au cours desquels il a marqué des buts, mais où il n’a pas gagné beaucoup de matchs. Quant à la ville de Sydney, bah, il s’y plaît. Pour l'instant.

Alessandro Del Piero ne se serait certainement pas attendu à un tel flop sportif. Voilà désormais deux mois que l’ancien capitaine de la Juve a posé ses bagages au pays des kangourous. Mais les résultats de son club sont, pour le moment, désastreux. Sydney est tout simplement bon dernier du championnat australien et reste sur cinq matchs sans la moindre victoire, dont quelques défaites humiliantes, comme ce 7-2 concédé il y a un mois sur la pelouse des Central Coast Mariners, leaders du championnat. Et Del Piero, dans tout ça ? Le numéro 10 tente tant bien que mal de porter l’équipe sur ses épaules, mais, à 38 ans, c’est une tâche plus que compliquée. Pourtant, ses statistiques personnelles sont bonnes. Depuis son arrivée, Del Piero a disputé huit matchs et a marqué cinq buts, ce qui en fait le troisième meilleur buteur du championnat derrière les Australiens McBreen et Brockie. Mais une douleur aux ischio-jambiers, ressentie ce week-end lors du match nul face à Melbourne (0-0), risque de le tenir éloigné des terrains jusqu’à la fin de l’année 2012. Un club dernier, une blessure, un exil à l’autre bout du monde : alors Alex, elle est vraiment bien, cette nouvelle vie ?

Accueilli comme un roi

À en croire le joueur, oui. Cette nouvelle expérience lui plaît, malgré les déboires de l’équipe. « Je ne suis pas venu en Australie pour chercher, mais pour vivre quelque chose de différent. Je veux saisir toutes les opportunités de cette aventure. C’est une valeur ajoutée au niveau familial, non seulement pour la langue étrangère que ma femme et mes enfants vont apprendre, mais aussi pour le rythme et les habitudes d’une ville qui est parmi les cinq premières au monde en terme de qualité de vie » , assurait-il il y a quelques semaines dans une interview à la Gazzetta dello Sport. D’accord, tout ça est bien beau. Mais se retrouver dernier du championnat australien (l’équivalent de quoi ? Une D3 ou une CFA en France ?), lorsque l’on a, pendant près de 20 ans, été le symbole de l’un des plus grands clubs du monde, n’est-il pas un peu étrange ? D’autant que la formation de Sydney, suite aux mauvais résultats, s’est séparée de son coach, Ian Crook. Un licenciement qui a fait jaser, puisque la presse australienne a laissé entendre que Del Piero y était pour quelque chose. Une rumeur à laquelle le joueur a mis fin en conférence de presse. « Chacun a un job à faire. Le mien, c’est de jouer, pas de choisir l’entraîneur » , a-t-il affirmé. Bref, Pinturrichio est déjà dans le bain, à tout point de vue.

Il faut dire qu’il a été accueilli comme un roi lors de son arrivée en Australie. Des fans étaient venus à l’aéroport, et la vidéo avait fait le tour du web. Idem pour ses premières apparitions avec le maillot bleu, où le joueur était ovationné à chaque fois qu’il touchait le ballon. Del Piero n’a pas tardé à les remercier d’un tel accueil. Il plante dès son premier match dans son nouveau stade et, la semaine suivante, il offre un succès important aux siens en inscrivant le seul but du derby face aux Western Sydney Wanderers. Rebelote quelques jours plus tard, avec un pion lors de la victoire 2-1 face à Perth Glory. Des débuts idylliques. Mais à partir de là, la machine se casse. Le FC Sydney n’arrive plus à développer du jeu et se met à perdre tous ses matchs. Le 16 novembre, Del Piero inscrit encore deux réalisations magnifiques face à Brisbane Roar, mais ne peut empêcher la défaite 4-2. C’est un peu le symbole de son aventure australienne : un homme seul, qui ne peut pas toujours empêcher son équipe de sombrer. Une situation qui risque bien de l’agacer rapidement. Car Del Piero n’est pas vraiment le genre de joueur qui a été habitué à perdre chaque dimanche.

Coach de la Juve en 2018 ?

Où tout cela va donc mener l’ancienne bandiera de la Juve ? Soyons francs (et ce n’est un secret pour personne), Del Piero a été forcé de quitter Turin. « Moi, je voulais juste rester à la Juve » , ponctuait-il dans cette même interview à la Gazzetta. Amour, toujours : le joueur continue d’avoir l’esprit et le cœur tourné vers sa Vieille Dame. Régulièrement, il publie des messages de soutien à ses anciens coéquipiers sur sa page Facebook, comme ce week-end, après la victoire de la Juve lors du derby turinois. « Un doublé lors du derby, bravo Claudio(Marchisio, ndlr), tu le mérites. Bravo aux garçons, et bon courage pour mercredi » , a-t-il écrit. Sûr que Del Piero aurait bien aimé y être. En attendant, sa réalité, c’est l’Australie, et cette dernière place du classement qui fait tâche. Les Sky Blues viennent d’engager un nouveau coach, Frank Farina, ancien pensionnaire de Division 1 dans les années 90 (Strasbourg et Lille). Mais au fond, on le sait bien. Le président du FC Sydney, Scott Barlow, rêverait qu’Alex devienne entraîneur-joueur, à la manière d’un Gianluca Vialli à Chelsea.

Une éventualité que Del Piero aurait totalement écartée il y a encore quelques mois, mais qu’il commence à prendre petit à petit en considération. « J’ai toujours pensé qu’après avoir raccroché les crampons, j’aurais préféré prendre mes distances avec le football. Mais je me rends compte que le lien avec ce sport est viscéral. Je ne suis plus prêt à jurer que je ne deviendrai pas entraîneur. Peut-être ici à Sydney, où tout est différent » , a-t-il déclaré au Corriere della Sera. Entraîneur-joueur à Sydney pendant quelques années, puis coach de Padova, son premier club, en Serie B, et le banc de la Juve à la fin du cycle d’Antonio Conte. Le parcours serait dingue, et même pas si improbable que ça. Car à Turin, personne ne l’a oublié. Del Piero y est toujours considéré comme le capitaine, pour tout ce qu’il a offert au club, tout ce qu’il a gagné, tout ce qu’il a sacrifié. Il ne sacrifiera probablement pas autant pour le FC Sydney même si, en grand professionnel, il se donnera corps et âme pour essayer de faire grandir sportivement le club. « J’ai promis au président qu’ici, nous allions nous occuper des jeunes et de la croissance de la A-League en général » , a-t-il affirmé. Au moins, pas de crainte à voir : comme en MLS, il n’existe pas de système de relégation en Australie. Del Piero peut donc continuer à mettre ses petits coups francs, sans trop se soucier outre mesure des résultats, et profiter de sa nouvelle vie. Il l’a bien mérité, après tout.

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