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- Italie-Macédoine du Nord (0-1)
La Macédoine du Nord éjecte l’Italie de la course au Mondial 2022 !
Au terme d'un match qu'elle a dominé de la tête et des épaules sans parvenir à marquer, l'Italie est tombée sur une frappe limpide d'Aleksandar Trajkovski (0-1) ce jeudi soir à Palerme. Huit mois après avoir été sur le trône de l'Europe, la Nazionale ne disputera pas une deuxième Coupe du monde de suite après le traumatisme de 2017 face à la Suède. Un séisme.
Italie 0-1 Macédoine du Nord
But : Trajkovski (90e+2) pour la Macédoine du Nord
Le football a cette part d’irrationalité qui en fait un sport unique. L’Italie, championne d’Europe en titre, à domicile, avait sur le papier un boulevard pour se mettre en confiance avant de s’offrir une « finale » face au Portugal ou à la Turquie. Encore fallait-il réussir à forcer ce verrou macédonien. Une formalité qui n’en a jamais été une, à Palerme ce jeudi soir, puisque la Nazionale n’est jamais parvenue à tromper la vigilance de Stole Dimitrievski. Et puisque l’histoire est taquine, c’est sur la seule demi-occasion franche que la Macédoine du Nord a réussi à créer la sensation de ces éliminatoires. À Skopje, la nuit s’annonce enflammée. À Rome et partout dans la Botte, morose au possible.
Dominer n’est pas gagner
Dans un Renzo Barbera incandescent, le puzzle qui attendait la Nazionale s’assemble pièce par pièce sous ses yeux : une guerre des nerfs où son seul ennemi est finalement elle-même. Sans Goran Pandev parti à la retraite et Eljif Elmas suspendu, la Macédoine du Nord n’a pas les moyens de rivaliser face aux champions d’Europe. Et se contente de défendre, plutôt bien par ailleurs, en espérant que le sort lui soit favorable. En face, les Azzurri montent progressivement en puissance, portés par un Marco Verratti des grands soirs. Problème : le petit Hibou a beau se démener pour gratter des ballons à 80 mètres de ses buts, ses attaquants ont la tremblote au moment de la pousser au fond.
Ciro Immobile, capitaine d’un soir, est mal servi par des centres imprécis ou tout bonnement trop long dans son exécution. Domenico Berardi, lui, manque même l’immanquable en écrasant trop une frappe vers le but vide à la suite d’une erreur de Stole Dimitrievski qui se rachète. Si l’Italie ne concède aucun ballon dans sa surface au cours de cette première période, elle parvient quand même à se faire une frayeur sur une perte de balle incompréhensible de Gianluca Mancini qui nécessite un énorme retour in extremis d’Alessandro Florenzi pour empêcher Darko Churlinov de faire passer des frissons à Gigio Donnarumma. À la pause, malgré 15 tentatives à 1, l’Italie est toujours dos au mur.
Trajkovski pour l’éternité
L’entame de seconde période est à l’image du premier acte : si la Macédoine du Nord arrive par moments à conserver le cuir pendant quelques minutes, c’est bien l’Italie qui se procure les meilleures occasions. Lorsque Domenico Berardi se montre imprécis, l’ailier de Sassuolo joue de malchance en pensant ouvrir le score, mais un défenseur adverse sauve la patrie in extremis.
Les minutes défilent, Roberto Mancini lance ses offensifs, les occasions pleuvent, mais la Macédoine du Nord tient. Avant de réaliser l’exploit, à l’orée du temps additionnel : sur un long ballon, Aleksandar Trajkovski contrôle de la poitrine à trente mètres et place une frappe parfaite dans le petit filet de Donnarumma qui ne peut que constater les dégâts (0-1, 90e+2). Un exploit incroyable pour la Macédoine du Nord, une désillusion tout aussi grande pour la Nazionale, qui manque donc un deuxième Mondial de suite. C’est historique.
Italie (4-3-3) : Donnarumma – Florenzi, Mancini (Chiellini, 89e), Bastoni, Emerson – Barella (Tonali, 77e), Jorginho, Verratti – Berardi (João Pedro, 89e), Immobile (Pellegrini, 77e), Insigne (Raspadori, 64e). Entraîneur : Roberto Mancini.
Macédoine du Nord (4-5-1) : Dimitrievski – S.Ristovski, Velkovski, Musliu, Alioski – Churlinov, Da.Babunski, Bardhi, Ademi (Ashkovski, 59e), Trajkovski – M.Ristovski (Miovski, 72e). Entraîneur : Blagoja Milevski.
Par Andrea Chazy