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La France réussit sa sieste

Thomas Pitrel, au stade Loujniki (Moscou)
La France réussit sa sieste

La France termine première de son groupe à l'issue du premier 0-0 de cette Coupe du monde, une rencontre sans aucun relief contre un Danemark ultra-défensif et lui aussi qualifié grâce à ce résultat. Personne n'a vraiment donné satisfaction dans ce match, qui ne va pas aider les Bleus à être aimés de leur public. Mais était-ce vraiment l'objectif ?

Danemark 0-0 France

Si vous étiez à Lille en 2016 pour Suisse-France ou à Rio en 2014 pour Équateur-France, ce n’était pas la peine de vous rendre au stade Loujniki pour assister à ce Danemark-France aujourd’hui. Le troisième épisode de la série « La France est déjà qualifiée pour les huitièmes et n’a besoin que d’un nul pour terminer première de son groupe » ressemblait en effet davantage à un remake qu’à une suite. Même intensité proche de zéro, même atmosphère un peu moite, et, par rapport au match contre la Suisse à l’Euro, même adversaire complice n’ayant besoin que d’un point pour passer. Et, donc, même score à l’arrivée : 0-0. Le premier du Mondial.

Griezmann dans le dur

Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour comprendre que ce match ne serait pas une bataille acharnée, le couteau entre les dents, puisque la France commençait le match avec une minute et 44 secondes de possession ininterrompue sans être attaquée ni inquiétée par les Danois. Braithwaite tente bien de profiter du début de rencontre un peu fébrile de Kimpembe, et Eriksen n’est pas loin de profiter d’une inhabituelle perte de balle de Kanté sur la ligne médiane et d’une sortie hasardeuse de Mandanda pour ouvrir le score, mais Lucas Hernandez est à chaque fois vigilant.

Du côté des Bleus, les changements opérés par Didier Deschamps ne jouent pas en faveur d’une fluidification du jeu. Griezmann et Lemar, notamment, se marchent dessus en permanence, et lorsque ce n’est pas le cas, c’est que Grizou tente de lui adresser une longue transversale qui termine en touche. L’attaquant de l’Atlético a du mal : ses centres ne trouvent personne, sa frappe enroulée en fin de première période est trop molle, il est signalé hors jeu sur sa remise de la tête à Giroud (qui avait tiré au-dessus) et lorsque ce dernier tente de lui mettre une louche par-dessus la défense, il tombe tout seul en se retournant. Sans avoir rien montré d’enthousiasmant, il sort pour Fekir qui offre deux légers frissons avec une frappe de loin dans le petit filet dès son entrée puis un tir enroulé écarté par Schmeichel.

Les sifflets du Loujniki

Si jamais l’information est arrivée jusqu’à eux, les deux buts inscrits par le Pérou contre l’Australie ne doivent pas non plus pousser les Danois, assurés de se qualifier, à se projeter vers l’avant. La seule occasion des Danois en début de seconde période découle d’ailleurs d’une faute de main de Mandanda qui relâche le ballon sur un coup franc lointain. Même dans les tribunes, rien ne se passe, alors que les Danois avaient plutôt bien animé les rues de Moscou avant la rencontre. Les petits nouveaux intégrés au XI par Deschamps ne sont pas les derniers à décevoir : outre Lemar, Kimpembe et Mandanda, Dembélé loupe tout, Nzonzi et Sidibé sont inexistants.

La rencontre, terminée sous les sifflets d’une partie du public et les « olés » des Danois, dont l’équipe fait tourner sans opposition, valide deux constats. D’abord, cette équipe de France ne risque pas de conquérir le cœur des spectateurs du monde entier, ni des Français d’ailleurs. Ensuite, Didier Deschamps s’en fout très certainement : pour le troisième tournoi de suite, son équipe termine en tête de son groupe. Plus que jamais, la Boring France est dans la place.


Danemark (5-2-3) : Schmeichel – Dalsgaard, Kjær, Christensen, Jörgensen, Larsen – Delaney, Eriksen – Braithwaite, Cornelius (Dolberg, 75e), Sisto (Fischer, 60e). Sélectionneur : Åge Hareide.

France (4-3-3) : Mandanda – Sidibé, Kimpembe, Varane, Hernandez (Mendy, 50e) – Kanté, Nzonzi, Lemar – Dembélé (Mbappé, 78e), Giroud, Griezmann (Fekir, 69e). Sélectionneur : Didier Deschamps.

Varane-Kimpembe, une première qui ne rime à rien
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