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La Coppa, le (You)tube de demain ?

Par Eric Carpentier
La Coppa, le (You)tube de demain ?

En 2019, le football gratuit en France a un nouveau canal, il s'appelle YouTube. Et cette semaine, il permet de voir jouer en direct le Milan, le Napoli, l'Inter, la Lazio, la Roma, la Fio, la Juve et même l'Atalanta. Bienvenue dans le turfu.

Certes, ce n’est « que » la Coppa Italia. Il n’empêche : en cette semaine de coupes un peu partout en Europe, les amateurs rechignant à cracher au bassinet, mais tenant à rester dans les clous de la légalité, vont pouvoir se régaler cinq fois entre mardi et jeudi. Sur France 2, les plus fous se sont infligé un Guingamp-Monaco en Coupe de la Ligue. Les esthètes, eux, se branchent sur YouTube : du Milan-Naples de mardi à l’Inter-Lazio de jeudi, les quarts de finale de Coupe d’Italie sont diffusés « après cette annonce » sur la plateforme vidéo de Google. Le futur, déjà ? On y arrive.

La roue de l’infortune

Aujourd’hui, à égalité avec l’expression « marché asiatique » , l’acronyme GAFA (pour Google, Apple, Facebook, Amazon) arrive en tête des sons allumant des étoiles dans les yeux des financiers du football. Pourtant, nulle trace d’enchères à huit, neuf voire dix chiffres dans le choc Juve-Milan en Supercoppa, lui aussi passé en direct sur YouTube mi-janvier. Au contraire : si la Coppa et sa version Super sont accessibles gratuitement depuis l’Hexagone, c’est bien qu’aucune chaîne française n’a voulu payer. En juillet 2018, la Lega Serie A espérait que l’arrivée de Cristiano Ronaldo dans ses rangs redonnerait un lustre international à ses compétitions. Raté dans ce cas précis, puisque quand CR7 a fait parler la poudre en Arabie saoudite, c’était après que les appels d’offres avaient échoué à trouver preneurs de la coupe dans une trentaine de pays, dont la France. Pas de beIN, titulaire des droits jusqu’en 2015, ni d’Eurosport, son remplaçant depuis ? Tant pis, la Lega Serie A fera sans et distribuera ses matchs à qui veut les recevoir. Autrement dit, elle privilégie la gratuité à la rareté, préférant ramasser quelques recettes publicitaires au passage (250 000 vues pour la Supercoppa, moins de 22 000 pour Napoli-Sassuolo en huitièmes) et surtout offrant exposition et expérience à ses produits.

FC Koh-Lanta ?

« L’expérience utilisateur » , justement, elle aussi bien placée dans le bingo du jargon marketing. Certains l’ont constaté à leurs dépens : diffuser par internet ne va pas toujours de soi. Une affaire de technologie qui devrait se régler avec le temps selon Florence Le Borgne de l’IDATE, think tank spécialisé dans l’économie numérique : « En théorie, l’évolution naturelle serait que tout passe par internet et que le broadcast (en gros, la diffusion télé classique, N.D.L.R.) devienne minoritaire, même s’il y a des modèles différents selon les pays. En particulier, la 5G est présentée comme une alternative crédible à la diffusion terrestre. » Et de mettre un pied dans le futur : « L’année dernière, un test a été fait avec Mediapro, la Ligue espagnole et Antena 3 autour d’une consommation personnalisée. L’idée était de vivre un match à la place d’un joueur en utilisant les caméras, l’intelligence artificielle et la puissance de la 5G pour recréer en temps réel la vision d’un joueur. »

Une version à la première personne du lénifiant Zidane, un portrait du XXIe siècle impossible à envisager en télévision terrestre, puisqu’il faudrait autant de chaînes que de joueurs. Et qui « vise notamment à relancer l’intérêt du foot pour des consommateurs plus jeunes, qui vont vers d’autres modes de consommation » , note la responsable de la practice Media à l’IDATE. Ainsi l’attrait pour les résumés et les séquences-clés au détriment du match dans son temps long, favorisés par la facilité, sur le web, d’introduire des marqueurs chronologiques dans le match, de se balader entre replay et direct ou de multiplier les écrans. Mais ça, c’est déjà le présent.

Si l’on poursuit la prospection un peu plus loin encore ? « On peut aussi imaginer que les nouvelles formes de consommation vont interagir avec les matchs eux-mêmes, et que des changements de règles soient introduits pour s’y adapter, risque Florence Le Borgne. Ce n’est pas pour demain ! Mais quand les consommateurs actuels seront remplacés par les générations suivantes, c’est une possibilité. » Autrement dit, le jour où il sera possible de voter pour le joueur à éliminer à la mi-temps, c’est toute une classe d’âge qui sentira l’odeur de sa date de péremption commerciale. Ce qui peut venir plus vite que prévu ! Après tout, la VAR n’est jamais que l’utilisation légale des ralentis répétés à l’infini. À ce rythme, Carlo Ancelotti n’aura même pas eu le temps de mettre une troisième fois les pieds à San Siro.

Par Eric Carpentier

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