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  • Supercoupe d'Espagne
  • Real Madrid-Barcelone (2-0)

Là aussi, le Real tient sa Décima !

Par Théo Denmat
Là aussi, le Real tient sa Décima !

Pas de suspense en finale de Supercoupe d'Espagne : le Real Madrid a croqué Barcelone (2-0 après le 3-1 ramené du Camp Nou). Parfois bousculée, jamais vraiment mise en danger, la Maison-Blanche s'en sort avec un A+ sans son Ronaldo préféré, tandis que les Blaugrana devront sérieusement penser à recruter quelques joueurs de foot.

Real Madrid 2-0 Barcelone

Buts : Asensio (4e), Benzema (39e) pour le Real

Comme prévu, Bernabéu agite les mouchoirs blancs. On joue alors la septième minute de jeu et – numéro de maillot de son chouchou oblige – le Real Madrid rend hommage à Cristiano Ronaldo, sa principale arme offensive, condamnée à la tribune. Pourtant, en un coup d’œil au tableau d’affichage, une première surprise : le Real mène déjà 1-0. Il aura suffi de quatre minutes aux Madrilènes pour se détacher, et autant pour assurer tranquillement la dixième Supercoupe d’Espagne de leur histoire. Le Barça n’aura jamais réussi à entretenir le suspense face à la Maison-Blanche, prenant simplement la tête au jeu des poteaux (deux contre un), et ses supporters peuvent récupérer les mouchoirs pour un usage plus traditionnel.

Un labyrinthe bien simpliste

D’entrée de jeu, le supporter catalan tire le col de son maillot pour se donner de l’air : Barcelone étouffe. Modrić, de retour en tant que titulaire après sa suspension venue des profondeurs du match aller, constate avec étonnement le dispositif tactique mis en place par ses adversaires du soir : un 3-5-2, où le trio défensif est composé de Mascherano, Piqué et Umtiti. Et dès les premières secondes, le problème posé par cette disposition semble aussi simple à résoudre qu’une équation de bac pour Cédric Villani. Alors qu’une pluie blanche de joueurs madrilènes s’infiltre dans la défense barcelonaise comme un torrent ferait craqueler un mauvais barrage de castors, Asensio décoche une mine des trente mètres, quasiment sans effet, qui ferait passer l’original de Ter Stegen pour sa copie du musée Grévin (1-0, 4e). « Cire Immobile » , comme on l’appelle. Le Real prend le Barça à la gorge, presse haut, Umtiti balance ses relances sur la tête de Kovačić… Dix minutes et cela sent déjà la correction.

En réalité, le problème vient des côtés : dès que Vásquez et Asensio récupèrent la balle, les voilà en un contre un face à Umtiti ou Mascherano, toujours pris de vitesse. Si les Blaugrana reprennent peu à peu des couleurs en attaque par le biais de Messi, Benzema se faufile dans la défense adverse avec l’agilité d’un rat de laboratoire entraîné à compléter le même labyrinthe pour récupérer son bout de fromage. Et logiquement, quelques minutes après que Lucas Vázquez a touché le poteau (33e), c’est la Benz’ qui double le score d’une reprise en pivot ultra-inspirée, ne laissant pas d’autre choix à Umtiti que de constater les dégâts (2-0, 39e). Le Real mène 5-1 en cumulé, et on ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher d’en recoller tout autant en seconde période.

À deux poteaux près du suspense

À la reprise, pourtant, c’est Barcelone qui prend les choses en main. Messi, seul face à Navas, touche la barre et manque un face-à-face qui aurait clairement pu donner une autre envergure à la rencontre (53e). La formation catalane est plus équilibrée, le pied est plus sereinement posé sur le ballon, mais son utilisation n’en est pas plus efficace. Tout ça pour quoi ? Reprendre la paternité de la balle, alors que le Real avait 56% de possession en première période. Dur. Le roseau pourrait plier avec un peu d’aide, et le Real ne s’affole d’ailleurs pas spécialement à cette idée, tranquillisé par sa marge. Sergi Roberto est ici trop court pour reprendre le centre de Jordi Alba (64e), puis Suárez touche encore une fois le poteau alors que Navas était à terre (71e)… Voilà tout.

La suite est une affaire de gestion, du score d’un côté, des corps de l’autre. Piqué laisse sa place, légèrement touché, tandis que Suárez, victime d’un léger claquage à la cuisse droite, reste en serrant les dents. En face, Casemiro entre pour fermer les écoutilles, bien décidé à ce qu’un seul bateau coule ce soir. Dans la tradition marinière, il existe d’ailleurs un us bien connu sur les champs de bataille : lorsque le combat est considéré comme perdu, les battus agitent un drapeau blanc pour signifier leur abandon. À la septième minute, Bernabéu a agité ses mouchoirs blancs. Ce que n’avaient pas anticipé les Barcelonais, pourtant prévenus du geste, c’est qu’il aurait peut-être été utile d’apporter un drapeau de la même couleur histoire de capituler avant le K.-O.

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