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Jusqu’ici, tout est sous contrôle

Par Mathieu Rollinger
Jusqu’ici, tout est sous contrôle

Qui peut avouer de manière sincère avoir tremblé pendant cette demi-finale ? Mieux : qui peut assurer avoir eu de réelles sueurs froides depuis le début de la compétition ? L’équipe de France file en finale, en étant restée droite, forte et fidèle à ses convictions.

Voyant les favoris déclarés de cette Coupe du monde tomber un à un, tour après tour, on pouvait se demander si cette édition russe ne serait pas une vraie partie de dominos pour les grandes nations. La France aurait pu craindre de se faire coucher avant d’accéder au plateau final, comme les autres, tant son premier tour a été au mieux neutre, au pire poussif. Qu’importe : l’essentiel a été assuré malgré les bousculades australiennes, les enflammades péruviennes, puis la séance d’hypnose danoise, et tout ça sans jamais douter. Ah tiens ! Une secousse ! La faute à une Argentine prenant les devants au retour des vestiaires et laissant planer le doute dans les têtes tricolores : et si cette bête blessée allait nous le faire au métier, comme une grande nation du foot qui se réveille ? Mais l’estocade a vite été calmée par cette frappe de Benjamin Pavard. Et entre le moment où cette balle a tourné jusqu’à la lucarne d’Armani, et ce mardi soir et la qualification en finale… Plus grand-chose.

Une leçon bien récitée

Les dangers potentiels uruguayens ont été suffisamment bien anticipés pour pouvoir être anesthésiés. Sans jamais être complètement dépassés, jamais vraiment décrochés, les Belges n’ont finalement jamais pu regarder la France dans les yeux (hormis 10 minutes de bouillon en début de rencontre). Pour pousser le parallèle un peu plus loin : la France a fait subir à ses voisins ce qu’elle a vécu contre l’Allemagne en 2014. À l’expérience. Deux ans jour pour jour après avoir perdu une finale contre le Portugal, comme un symbole.

Une assurance permise par une assise défensive retrouvée autour du carré Lloris-Varane-Umtiti-Kanté, un bloc stable qui gère les secousses à l’expérience, et qui a permis aux lignes offensives d’attaquer sans se préoccuper de ce qui se passe dans le dos. Le plan de Didier Deschamps est parfait et là où le pragmatisme du sélectionneur a pu frustrer les plus exaltés, il a finalement permis aux cœurs les plus fragiles d’arriver jusqu’en finale sans encombre.

Qu’à cela ne tienne

Pourtant, difficile d’aller soulever une Coupe du monde sans connaître plus de remous que sur une barque plantée au milieu du lac de Vincennes. Ce serait trop simple, cela aurait peut-être moins de saveur, qui sait ? Reste à attendre de savoir qui des Anglais ou des Croates aura la primeur de bousculer les Français, voir ce qu’ils ont réellement dans le ventre quand ils sont dos au mur. Mais vu la fraîcheur physique apparente des Bleus après six matchs consécutifs, leur capital confiance et également la sérénité et le calme imposés par leur sélectionneur, la France peut voir arriver la finale en étant bien campée sur ses jambes. C’est sûr, il faudra venir la chercher.

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