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Jobard : « Il y aura forcément un petit pincement au cœur »

Propos recueillis par Alexis Billebault, à Dijon
Jobard : « Il y aura forcément un petit pincement au cœur »

Nommé en juin dernier sur le banc de Dijon pour succéder à Antoine Kombouaré, Stéphane Jobard (48 ans) va vivre ce samedi soir sa première expérience dans la peau d’un numéro 1 face à Saint-Etienne. L’ancien adjoint d’Olivier Dall’Oglio au DFCO et de Rudi Garcia à Marseille aborde cette échéance avec une sérénité non feinte, même si les premières minutes qui précéderont le match seront forcément particulières.

Avez-vous hâte que le championnat commence ?Oui. Se préparer, c’est bien, jouer, c’est mieux. Nous avons repris l’entraînement le 4 juillet, disputé des matches amicaux et ces derniers jours, j’ai ressenti chez les joueurs une réelle impatience de débuter la saison, la quatrième consécutive du DFCO en Ligue 1.

Personnellement, vous allez forcément vivre un moment particulier.Bien sûr. Mais je vis cela sereinement. Je ne suis pas en train de vous dire que je n’aurai pas un petit pincement au cœur, mais très vite, le match débutera et il faudra se concentrer sur le terrain. L’environnement, toutes ces choses-là, je pense que j’arrive à les gérer. Je sais qu’un entraîneur en Ligue 1 est plus exposé, notamment au niveau des sollicitations médiatiques. C’est bien, on va se voir, se parler, je vous donnerai quelques informations sur le vestiaire, mais pas toutes.

Lors des entraînements, on vous a beaucoup vu vous impliquer dans les séances.C’est vrai. Je voulais marquer le terrain, faire passer mon message auprès des joueurs, pour leur montrer quelle est ma façon de fonctionner, comment je manage. Mais à un moment, je prendrai un peu de recul. J’ai un staff technique en qui j’ai confiance, je sais aussi déléguer. Cela ne m’empêchera pas de rester proche du terrain bien sûr, d’intervenir, de réguler. Olivier dall’Oglio et Rudi Garcia fonctionnent aussi de cette manière.

Être entraîneur, cela implique aussi d’être concerné de près par le mercato. Comment vivez-vous celui du DFCO ?L’idéal aurait été d’avoir un effectif déjà presque au complet pour la première journée. Mais je sais comment cela se passe : les exigences des joueurs ne sont plus forcément les mêmes à la fin du mercato. Et cela peut nous permettre de réaliser quelques jolis coups, comme avec Xeka ou Djilobodji il y a deux ans. Donc on sait que certaines négociations peuvent prendre du temps. Je ne doute pas de la bonne volonté de la cellule de recrutement. Pour l’instant, quatre joueurs sont arrivés : Mama Baldé, Bruno Ecuele Manga, Didier Ndong et Bryan Soumaré. Nous attendons d’autres recrues, même si le choix du club est de travailler avec un effectif d’environ 24 joueurs.

A Dijon, il y a une vieille tradition locale, la fébrilité défensive. Recruter dans ce secteur était une priorité ?Pour l’instant, Bruno Ecuela Manga a signé et va être la pierre angulaire de notre système défensif. Il apporte déjà beaucoup. C’est un joueur expérimenté et un leader. Je pense que des jeunes joueurs comme Nayef Aguerd et Senou Coulibaly vont beaucoup apprendre à ses côtés. On attend également le Congolais Ngonda Muzinga (le joueur de l’AS Vita Club est actuellement bloqué à Kinshasa, dans l’attente de son visa et Dijon pourrait recruter un autre latéral gauche, N.D.L.R.). Pour l’instant, c’est Fouad Chafif qui joue à ce poste. On le met un peu en difficulté car il évolue habituellement à droite. Mais lors de la préparation, j’ai eu le sentiment qu’on défendait mieux, bien que ce secteur soit encore en chantier.

Le mercato dijonnais a également été animé par l’affaire Wesley Saïd, qui voulait – et a obtenu – son transfert à Toulouse. Avez-vous craint qu’elle vienne polluer votre vestiaire ?Non, car lors du stage à Aix-les-Bains, il était venu me trouver pour me dire qu’il préférait s’entraîner à part car il n’était pas assez investi. Il s’est montré plutôt honnête. Puis, de retour à Dijon, il n’est plus venu s’entraîner. Les autres joueurs ont compris et ont fait leur deuil de Wesley Saïd. Cela n’a donc pas perturbé le groupe. D’habitude, ce sont les entraîneurs qui créent des lofts. Là, c’est un joueur qui s’y est mis tout seul.

Vous travaillez avec votre groupe depuis cinq semaines. Comment pourriez-vous le définir ?Déjà, les quatre recrues qui sont arrivées apportent vraiment quelque chose, dans le sens où elles rendent les autres joueurs meilleurs. Nous n’avions pas ces profils la saison dernière. Ces joueurs ont des caractères affirmés. Ça bosse bien, il y a de l’envie. Mais il y a encore des choses à améliorer : je trouve que mon équipe court beaucoup. Mais je voudrais qu’elle le fasse mieux, pour mieux gérer les efforts. Qu’on fasse du qualitatif, pas du quantitatif.

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Propos recueillis par Alexis Billebault, à Dijon

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