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Joan Capdevila : « L’avenir, c’est Morata et Koke »

Propos recueillis par Antonio Moschella
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Champion d'Europe 2008 et du champion du monde 2010, Joan Capdevila respire encore. À trente-huit ans, le latéral gauche se la coule douce dans le championnat andorran, au FC Santa Coloma.

Comment se passe ta vie en Andorre ?Tout va bien. Je continue à jouer au foot, même si ce n’est pas au plus haut niveau, mais je m’amuse beaucoup au FC Santa Coloma. Je suis dans un moment de transition et, après avoir joué en Inde et en Belgique, j’ai choisi de me rapprocher de la maison. Tu sais, quand tu termines de jouer au foot, c’est un changement un peu choquant, donc j’essaie de le faire petit à petit. Le foot est en moi, et maintenant, j’essaie d’en profiter autrement, un peu comme quand j’étais enfant, sans pression.

Ce soir, il y a un nouveau Italie-Espagne…Un Italie-Espagne est désormais un classique du football européen. L’Italie est une équipe avec beaucoup de tradition et, même si sa génération n’est pas la meilleure de son histoire, il faut toujours se méfier d’eux, car ils sont extrêmement compétitifs, comme on a bien vu pendant l’Euro en France, quand on a perdu 2-0.

Les deux équipes viennent de changer d’entraîneur. Ça veut dire quoi ?Il s’agit sûrement d’un changement d’identité et de projet. Ce sont deux équipes en construction qui vont essayer de poser des bases pour le futur, qui commence à se tracer ce soir à Turin.

Que t’inspire l’arrivée de Julen Lopetegui sur le banc de l’Espagne ?S’il est là, c’est parce qu’il a mérité son poste. Avec lui, on va voir un jeu un peu différent, il va parier sur les jeunes et je crois toujours qu’un changement de guide technique est très effectif, surtout au début.

Comment va se passer le match de ce soir à Turin ?Je vois l’Italie légèrement favorite, car jouer à la maison donne toujours des avantages : le public, l’envie de tout donner… Mais ce sera un match plus ou moins équilibré. J’espère que l’Italie ne marquera pas le premier but parce qu’après, ça sera compliqué pour l’Espagne de remonter, vu comment les Azzurri savent se défendre.

La leçon tactique de Conte à Del Bosque lors du dernier Euro a-t-elle montré que l’Italie a appris à bien contrer l’Espagne?On verra bien ce soir ! Chaque match est différent, et les équipes ne sont pas les mêmes que cet été. Je crois que c’est aussi une bonne opportunité pour l’Espagne de se venger de la défaite à l’Euro et que si l’on marque en premier, ce sera plus facile.

Quels joueurs sont les espoirs de l’Espagne ce soir et dans le futur proche ?L’avenir, c’est sans doute Morata et Koke. Avec le soutien des cadres comme Pepe Reina, Sergio Ramos et Gerard Piqué, ils peuvent finalement trouver une place de titulaires et démontrer leur valeur. C’est le bon moment pour eux.

Au fait, le grand cycle de victoires de l’Espagne a commencé avec la victoire en quarts de finale de l’Euro 2008 contre l’Italie (0-0, 4-2 aux tab, 120 minutes pour Capdevila). Tu étais sur la pelouse de Vienne ce jour-là…Ce match-là a changé l’histoire du foot espagnol. Même si on a eu besoin des tirs au but, on a tout de même réussi à battre l’Italie, qui historiquement nous avait toujours fait pleurer. L’Espagne a finalement gagné le respect en tant que grande équipe nationale et a ouvert un cycle historique de victoires avec un jeu vraiment bonito.

Comment as-tu vécu ces 120 minutes de jeu ?Oufff (rires), ça a été intense ! Ce fut un match très long et avec plein de tensions, mais on était convaincus qu’on pouvait gagner et on l’a fait avec une grande force mentale. Après cette victoire, on a pris conscience de notre force et on a acquis finalement une mentalité de grande équipe. En fait, la demi-finale contre la Russie a été notre meilleur match (3-0). Après, on est arrivés en finale contre l’Allemagne avec beaucoup de confiance, et finalement, on a gagné un titre qui a été le premier pas de quatre années inoubliables.

Quelle importance a eu Luis Aragonés dans ce succès ?Énorme. Luis était un excellent motivateur, un psychologue du football. Avant la séance des tirs au but, il nous avait dit qu’on était face à l’histoire et on ne pouvait pas rater une telle occasion. Eh ben, on a bien pris au pied de la lettre son discours.

Le jeu de l’Espagne de l’Euro 2008 a été le meilleur de ces dernières années ?Selon moi, oui. Dans cette compétition, on a joué pour la première fois un grand football amusant, beaucoup plus que pendant la Coupe du monde 2010, où on a toujours un peu souffert pour gagner. Mais le jeu de la Roja pendant l’Euro 2012 a été aussi très spectaculaire, même si je n’ai pas eu l’opportunité de faire partie de cette équipe.

Elle cherche quoi, la nouvelle Espagne qui a vu partir un homme comme Del Bosque ?Des nouveaux défis, une nouvelle mentalité et un autre parcours ambitieux. Il faut recommencer de zéro, et le match de ce soir en sera une très belle preuve.

L’Italie double face
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Propos recueillis par Antonio Moschella

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