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Naomi Girma, la nouvelle vague américaine

Par Léna Bernard

Draftée en première position par les San Diego Waves en 2022 et devenue une valeur sûre du championnat américain et de la sélection, avec qui elle a disputé la dernière Coupe du monde, Naomi Girma est le symbole de cette nouvelle génération de la Team US. Un engagement sans faille sur et en dehors des terrains qui la caractérise depuis ses premiers pas en professionnel.

Naomi Girma, la nouvelle vague américaine

« Je ne pense pas qu’on puisse la laisser hors du terrain, elle est calme et extrêmement intelligente. Je ne pense pas que l’on parle assez de son physique, de sa rapidité trompeuse. C’est une grande meneuse. Elle est tout simplement bonne. Il est difficile d’arriver dans cette équipe à ce niveau et d’être immédiatement une titulaire indiscutable. Elle sera l’avenir de l’équipe pendant longtemps. » Ces mots ne sont pas tenus par n’importe qui, mais bien par Megan Rapinoe lors de la SheBelieves Cup 2023. Un compliment, ou plutôt un adoubement, pour la jeune joueuse, alors âgée de 22 ans, de la part de l’une des plus illustres footballeuses, érigée au rang d’icône. Si Naomi Girma peut être considérée comme l’une des héritières de Rapinoe hors du terrain, la comparaison footballistique s’arrête pourtant à la reconnaissance du talent de chacune. Et pour cause, Girma n’est pas une joueuse offensive, mais bien une défenseuse. Un talent brut décrit par son entraîneur en club, Casey Stoney comme « humble » avant de poursuivre dans une interview donnée au Guardian : « L’humilité est une chose importante pour elle, mais j’essaie de lui faire comprendre à quel point elle est douée, afin qu’elle joue avec confiance chaque semaine. » Des hommages qui viennent avant tout de son style de jeu, ses qualités défensives exceptionnelles, en particulier en un contre un, et un caractère qui lui permettent d’être la rampe de lancement de la machine étasunienne.

Un talent hors norme et un engagement de tous les instants

Naomi Girma est la joueuse de toutes les premières du côté des États-Unis. Première joueuse d’origine éthiopienne à évoluer en sélection nationale, mais surtout première défenseuse à être nommée « Joueuse de l’année 2023 » par l’US Soccer. À 24 ans, la native de San José bénéficie déjà d’un palmarès reluisant avec un championnat de NCAA glané en 2019 avec Standford et trois championnats de la CONCACAF gagnés dans trois catégories d’âges différentes : U17 (2016), U20 (2020) et chez les A (2022). Des trophées collectifs qui s’accompagnent de récompenses individuelles majeures, dont celles de rookie de l’année en NWSL, défenseuse de l’année et présente dans le 11 de l’année de la NWSL en 2022, pour sa première saison chez les professionnelles. Une carrière qui aurait pu pourtant ne jamais se dessiner. En octobre 2020, en pleine pandémie de Covid-19, Girma est victime d’une rupture totale du ligament croisé du genou lors d’un entraînement avec Stanford, l’université qu’elle fréquente aux côtés d’une autre pépite américaine : Sophia Smith, où elle prépare un Master en sciences et ingénierie de la gestion. Le suicide de sa meilleure amie et coéquipière, Katie Meyer, a également été un traumatisme pour la jeune joueuse. Des épreuves qui ont pourtant forgé son mental, la poussant à s’engager sur la question de la stigmatisation de la santé mentale dans le football.

Create the Space est né de la perte de ma meilleure amie, qui s’est suicidée, et de la volonté de faire quelque chose pour poursuivre la conversation [sur] la santé mentale et le sport.

Naomi Girma

Si la désormais ancienne génération de joueuses américaines a obtenu des avancées majeures pour le football féminin, dont l’égalité salariale en 2023, la nouvelle génération n’est pas en reste, Girma en tête. La joueuse de San Diego souhaite faire du football un monde plus « inclusif et accessible » en association avec Common Goal, le mouvement citoyen lancé par Juan Mata en 2017, sous le nom Create the space. Une volonté née du décès de Katie Meyer, comme l’a reconnu Girma en personne lors d’une interview pour Paris 2024 : « Create the Space est un projet qui me passionne. Il est né de la perte de ma meilleure amie, qui s’est suicidée, et de la volonté de faire quelque chose pour poursuivre la conversation [sur] la santé mentale et le sport. Mais aussi pour passer à l’action et créer un véritable changement. »

Une tête bien pleine dans un corps bien fait en définitive et sans aucun doute l’une des joueuses clés sur lesquelles Emma Hayes, la nouvelle sélectionneuse américaine, pourra s’appuyer lors de ce Tournoi olympique. Un titre qui échappe aux États-Unis depuis 12 ans, une éternité. L’ancienne coach des Blues de Chelsea qui ne jure que par « l’attention aux petits détails » suscite l’enthousiasme et l’optimisme chez les supporters et les joueuses. Girma ne s’est pas fait prier pour exprimer tout le bien qu’elle pensait de son arrivée en interview : « Je suis très enthousiaste à l’idée de travailler sous la direction d’Emma. J’ai entendu beaucoup de bonnes choses. Et oui, c’est une gagnante. Et je pense que pour nous, le fait d’avoir une nouvelle étincelle, une nouvelle énergie sera vraiment bénéfique. » Suffisant pour ramener un nouveau titre olympique et gommer définitivement la bévue du Mondial 2023 ? Réponse au Parc des Princes le 10 août prochain.

Par Léna Bernard

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