Tu as fait plusieurs sélections en équipe de France U16-U17-U18, participant notamment à la demi-finale de l’Euro U17. Comment expliques-tu le fait que ça n’ait pas pris à Lille ou à Valenciennes ?
Ce n’est pas que ça n’a pas marché, c’est juste que j’ai toujours pris seul mes décisions, qui n’étaient sans doute pas toujours les bonnes. Peut-être que j’aurais pris d’autres décisions si j’avais été entouré de personnes pour m’aider et me conseiller à cette époque. Mais bon, je suis très fier d’avoir pu porter le maillot de l’équipe de France durant près de trois ans et d’avoir participé au championnat d’Europe U17. Ça confirmait que j’avais les qualités pour réussir, mais surtout que mon travail au centre de formation du LOSC était récompensé. D’autant que c’était hyper bénéfique d’évoluer avec les meilleurs joueurs de ma génération.
La L1 était-elle devenue un obstacle à ta progression ?
Quand j’ai décidé de quitter Lille, qui venait juste de faire le doublé Coupe-Championnat et qui possédait l’une des meilleures équipes de Ligue 1, je ne me voyais pas forcément réussir à percer dans ce groupe qui allait jouer la Ligue des champions, etc. Valenciennes s’est alors présenté à moi, mais ça ne s’est pas forcément passé comme je l’aurais imaginé. C’est comme ça, ça fait partie du football… Ça m’a permis d’être plus fort mentalement.
C’est un regret de ne pas avoir réussi en France ?
Je n’ai que 21 ans, je peux donc tout à fait revenir jouer un jour en France et y faire mon trou. Après, c’est sûr que, comme tout joueur issu d’un centre de formation, j’aurais aimé faire mes débuts avec Lille au plus haut niveau. Mais je n’ai pas particulièrement de regrets, je trace simplement mon chemin et je sais où je veux aller.
Quels souvenirs marquants gardes-tu de ta formation ?
Il y en a pleins. À Lille, j’ai pu profiter du domaine de Luchin, qui est tout de même un super centre de formation. C’est aussi là-bas que j’ai rencontré de très bons amis. En dehors de Lille, je garde un très bon souvenir des sélections en équipe de France, des entraînements avec les pros, de mes quatre participations à la Gambardella, de la fois où on est allés jusqu’en quarts de finale avec Valenciennes ou encore de mes premiers pas chez les pros en Coupe de la Ligue. J’en ai encore beaucoup, mais c’est impossible de tous les citer.
Et si tu devais n’en citer qu’un ?
Franchement, ce serait compliqué. Peut-être le championnat d’Europe U17 avec l’équipe de France, mais il y en a tant d’autres.
Pourquoi avoir choisi les White Stars ? Comment t’es-tu retrouvé là-bas ?
Mon contrat avec Valenciennes était fini, et plusieurs clubs de D2 belge m’ont contacté. Ça tombait bien, parce que c’était un championnat où je souhaitais vraiment évoluer, je savais que ça me permettrait de jouer régulièrement en équipe première. Et puis le projet du White Star, deuxième club bruxellois derrière Anderlecht, m’a tout de suite attiré. C’était le meilleur choix pour travailler et poursuivre ma progression.
Lors de ton arrivée, Jean-Guy Wallemme était l’entraîneur. C’est lui qui t’a motivé à rejoindre l’effectif ?
Non, c’est M. Bico (l’entraîneur actuel du club, ndlr) qui m’a fait signer mon contrat, et c’est donc lui qui m’a motivé à venir ici.
Le club semble avoir une histoire particulière, non ?
Le club a été repris au bord de la faillite à la fin de la saison 2012/2013, il a fallu tout reprendre presque à zéro. Les nouveaux actionnaires et dirigeants ont beaucoup travaillé pour stabiliser le club. Résultat : le White Star progresse de jour en jour. On a un nouveau stade depuis cette saison, l’effectif se bonifie et on travaille très dur afin de parvenir à faire monter le club en D1.
Tu penses que le club a les moyens de monter en Jupiler League ?
En tout cas, le club se donne tous les moyens pour réaliser cet objectif. Ce serait la suite logique et c’est notre ambition. On a un effectif jeune et de qualité, capable de travailler beaucoup et qui ne demande qu’à gagner en expérience pour pouvoir être un candidat sérieux à la montée en fin de saison prochaine. Pour Bruxelles, ce serait top : la ville aurait deux clubs en Jupiler League.
Concrètement, elle vaut quoi, la D2 belge ?
Je n’arrive pas trop à comparer la D2 belge à la Ligue 1, Ligue 2, National ou CFA. Ce qui est sûr, c’est que c’est un championnat très compliqué, qui nécessite une grande capacité physique. Sans oublier les qualités techniques et tactiques que certaines équipes possèdent plus ou moins en D2.
On dit souvent que les Belges ont un rapport plus amical aux gens. Tu confirmes ?
Je suis né à Lille et j’ai vécu toute ma vie dans le Nord. C’est donc une évidence pour moi : en Belgique et dans le Nord-Pas-De-Calais, les gens sont naturellement chaleureux et accueillants. Je ne suis pas trop dépaysé.
Comment expliques-tu ce côté chaleureux ?
Je pense que c’est naturel pour les Belges et les Nordistes. On pourrait presque dire que c’est dans les gênes d’être accueillant, aimable ou serviable.
J’imagine que la vie n’est pas foncièrement différente de celle à Lille et Valenciennes ?
À Bruxelles, ça change forcément un peu quand même. Ça reste la capitale de l’Europe. Tout est plus grand qu’à Lille ou Valenciennes, même si je retrouve cette sympathie dans le caractère des gens.
Revenons au White Star. Comment est l’ambiance dans les vestiaires ?
Le vestiaire vit bien. L’effectif étant jeune, l’ambiance est très animée, notamment avant les entraînements. J’évolue vraiment dans un groupe qui sait travailler sérieusement pendant les séances et qui sait s’amuser le moment venu.
En moyenne, vous jouez devant combien de spectateurs ?
Je ne sais pas exactement le nombre de spectateurs qui viennent nous voir à domicile. On a déménagé du Stade Fallon à Woluwe pour venir ici à Molenbeek cette saison, donc il faut forcément un peu de temps pour faire venir du monde. Ce que je sais, c’est que nous voulons tout donner sur le terrain pour enchaîner les résultats et remplir à nouveau le Stade Edmond Machtens.
Les conditions d’entraînement, c’est comment ?
En plus de notre terrain principal pour les matchs, on a un terrain en herbe et un synthétique pour les entraînements. En plus, tout est très bien situé, on est juste à côté de certains parcs bruxellois. C’est idéal pour les décrassages le lendemain des matchs. Les conditions sont donc très bonnes.
Aujourd’hui il y a dix Français dans votre effectif. C’est une stratégie du club de choisir des Français qui ont peu de temps de jeu en L1 ou c’est quelque chose de courant en Belgique à ce niveau ?
C’est vrai qu’il y a pas mal de Français dans l’effectif. Mais on ne fait pas forcément attention à ça dans le vestiaire, même si on se chambre parfois entre nous. Après, c’est sûr que c’est une aubaine de venir jouer ici lorsqu’on ne parvient pas à s’imposer en L1. D’autant que la Belgique progresse d’année en année d’un point de vue footballistique. Mais le White Star n’a pas de stratégie concernant les nationalités, ce qui prime, c’est la qualité.
En fait, les White Stars, c’est un peu comme Mouscron, non ?
Mouscron et le White Star, ça n’a totalement rien à voir pour moi. Mouscron appartient au LOSC et se fait donc prêter certains de leurs jeunes joueurs, français ou non. Alors que le White Star est indépendant et n’a donc aucun lien avec la stratégie de Mouscron.
Un retour en France, c’est possible ?
Comme je l’ai déjà dit, je n’ai que 21 ans et réussir dans mon pays me rendrait extrêmement fier. Mais à l’heure actuelle, je suis sous contrat au White Star, je travaille et cherche à progresser pour le club. J’aimerais monter en D1 avec. Je ne me vois pas faire toute ma carrière en D2 belge, j’ai un plan et je travaille tous les jours pour y parvenir.
Dans l’idéal, ce serait quoi ?
Je préfère garder ce plan de carrière pour moi, et les personnes qui m’entourent. D’autant que le White Star est mon principal objectif à l’heure actuelle.