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Januzaj, la main tendue

Par Maxime Brigand
Januzaj, la main tendue

Poussé vers la sortie à Dortmund où son comportement a dépoilé Thomas Tuchel, Adnan Januzaj est de retour à Manchester United seulement cinq mois après avoir quitté la ville. Le tout à un moment où les Red Devils manquent d'excitant et alors que Louis van Gaal semble enclin à offrir du ballon au Belge. Le fils est de retour.

Tout le monde ne voit que ça. De Manchester à Madrid, de Barcelone à Rome, de Milan à Liverpool, le monde du foot attache une attention particulière aux symboles. À Old Trafford, niché au cœur d’un rang de Stretford End, l’homme en écharpe rouge et blanc est aussi un amoureux de la tradition. Il veut que l’on protège l’histoire de son club. À Manchester United, un maillot rouge qui court avec le n°11 dans le dos est un joueur sacré. On peut même parler d’un monument. Pendant vingt-trois ans, ces deux chiffres étaient greffés à la légende Ryan Giggs. Le 6 mai 2014, lors du dernier match à Old Trafford d’une saison indigne de l’histoire de Manchester United, l’an I après Ferguson, le Gallois, devenu entraîneur-joueur intérimaire, s’était fait entrer pour vivre une dernière fois le souffle de son peuple. À quelques mètres de lui, un gamin de 19 ans. Il ne compte qu’une vingtaine de matchs de Premier League, mais est depuis plusieurs mois considéré comme l’héritier. Sir Alex Ferguson en personne avait supervisé son recrutement à Anderlecht, alors que le jeune Adnan n’avait que seize ans. L’Écossais l’avait même emmené pour sa dernière sortie en Angleterre, à West Bromwich, en mai 2013. Ce jour-là, Ferguson en était persuadé : il tenait entre ses mains le futur d’un club qu’il s’apprêtait à quitter. Au point qu’à l’été 2014, après la retraite de Giggs, Manchester United lui a collé sur le dos le n°11.

La tête à Manchester, les pieds sur le banc

Adnan Januzaj sort alors d’une saison dont il avait été une attraction. Un exercice où il s’est révélé un soir d’octobre, au Stadium of Light de Sunderland. Ce jour-là, titularisé par David Moyes, le Belge claque deux buts dont une superbe volée, sortant Manchester United du bourbier. Une prestation qui l’a fait changer de dimension. D’un jour à l’autre, il devient une attraction convoitée. Pour une place dans une sélection nationale d’abord, avec sept nations susceptibles de lui ouvrir leurs portes (l’Albanie, l’Angleterre, la Belgique, le Kosovo, la Croatie, la Serbie et la Turquie). Ce sera finalement la Belgique où il est né dix-huit ans plus tôt, à Bruxelles, de parents albanais originaires du Kosovo. Au point de faire partie du groupe emmené par Marc Wilmots au Brésil. La question de son avenir en club est également posée dans une institution où la confiance semble se déliter depuis le départ de Sir Alex Ferguson. Manchester United est alors approché par plusieurs équipes, du PSG à Everton en passant par la Real Sociedad, pour accueillir le prodige en prêt. Januzaj, de son côté, veut réussir à Manchester, et ce, malgré l’arrivée de Louis van Gaal. Un coach qui va recadrer plusieurs fois le gamin pour sa propension à multiplier les touches de balles inutiles, les choix négatifs sur le rythme du jeu et son manque d’impact offensif.

L’autre question qui a souvent suivi Adnan Januzaj est celle de son utilisation sur le terrain. Faut-il le faire jouer derrière l’attaquant, sur un côté ou en pointe, comme Van Gaal l’avait placé cet été en préparation face au FC Barcelone ? Dans la tête de l’entraîneur hollandais, Januzaj est un 10 ou un 9, mais il est surtout un talent à polir. Un jeune homme qui a besoin d’expression pour grandir, prendre de la maturité dans son jeu, alors que l’Euro 2016 est l’un de ses objectifs avoués. L’été dernier, LVG voulait l’envoyer en prêt en Angleterre. Sunderland s’était montré intéressé, ce que Januzaj a repoussé par un tweet accompagné d’un smiley pleurant de rire. Dans sa tête, il veut tutoyer les grands, se frotter au haut niveau, alors que son entraîneur lui conseille de ne pas griller les étapes. Dans les dernières heures du mercato estival, Adnan Januzaj a donc claqué la porte à la gueule de tous ses prétendants pour rejoindre le Borussia Dortmund pour un an. C’est le contrat de départ. Nous sommes le 31 août 2015, Januzaj vient de démarrer la saison avec Manchester United par un but vainqueur à Aston Villa (1-0), une prestation convaincante face au FC Bruges et une plus anecdotique face à Newcastle. Cinq mois plus tard, son prêt a été cassé par Dortmund après seulement trois titularisations en Bundesliga et six petites apparitions. Plus encore, Januzaj est fauché dans la presse par son entraîneur en Allemagne, Thomas Tuchel, l’entraîneur allemand estimant que le joueur « n’était pas complètement avec nous (le Borussia, ndlr), qu’une partie de lui était restée à Manchester et qu’il comparaît tout à United.(…)Il n’a pas montré le désir et l’attitude dont vous avez besoin pour progresser à son âge. »

« C’est mieux pour lui d’être ici »

Plus tôt que prévu, le Belge est donc revenu à Manchester, après y avoir demandé une seconde chance. En conférence de presse, Louis van Gaal a même changé son discours, affirmant « toujours croire au talent de Januzaj » . « Je pense que c’est mieux pour lui d’être ici pour exprimer son talent. Adnan, comme Will Keane (dont le prêt à Preston North End a également été cassé, ndlr), nous a demandé une seconde chance, et Manchester United est un club qui prend soin de ses joueurs, qui veut leur réussite » , a précisé le Pélican. Dans un premier temps attendu avec les U21 pour jouer face à Reading, Januzaj devrait finalement être préservé par Van Gaal pour qu’il « retrouve une forme physique, sans prendre de risques inutiles » .

Le coach sait le gamin attendu, lui qui n’est plus apparu sur un terrain depuis le 10 décembre dernier. Son retour apparaît aujourd’hui comme une belle opportunité pour Manchester United à l’heure où Juan Mata piétine, James Wilson est en prêt à Brighton et où l’ensemble de l’animation offensive des Red Devils tousse avec seulement quatre buts inscrits lors des cinq derniers matchs. Januzaj présente une réelle alternative dans l’animation, en 10 éventuellement, ou pour libérer Martial en 9. Ce qu’il n’a jamais été en mesure de faire lors de son prêt à Dortmund, affichant souvent un manque de rythme et une incapacité à peser dans un effectif étoilé. Ce Manchester United-là a une place pour lui. La main lui a été tendue.

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