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Jackson Martínez, entre fiasco et service rendu

Par Robin Delorme
Jackson Martínez, entre fiasco et service rendu

Parti en Chine aussi vite qu’il est arrivé, Jackson Martínez ne laisse aucun souvenir au Vicente-Calderón. Mais le magot amassé, estimé à 42 millions d’euros, qui permet à la direction de l’Atlético de sauver les apparences. Pour autant, cet échec est-il du simple fait de l’attaquant colombien ? Éléments de réponse, entre fortune chinoise et dieu païen.

Situés à Majadahonda, commune du Nord-Ouest de la banlieue madrilène, les alentours du Cerro del Espino pullulent de supporters rojiblancos. Pour sûr, chaque entraînement amène son lot d’aficionados colchoneros autour des grilles du centre névralgique de l’Atlético. Une foule pressante et compacte qui entoure toutes les sorties des joueurs, course à l’autographe oblige. Sauf celle de Jackson Martínez, donc. Transféré au Guangzhou Evergrande, le Colombien revient, le temps de récupérer ses effets personnels, une ultime fois dans un vestiaire qu’il délaisse seulement six mois après son recrutement. Pour autant, aucun badaud ou gratte-papier n’entraperçoit la carcasse du natif de Choco, bunkerisé dans l’une des voitures aux vitres teintées de son omnipotent agent Jorge Mendes. En soi, un succinct résumé de son échec chez le champion d’Espagne 2014. Aussitôt arrivé, aussitôt parti, il ne laisse derrière lui qu’un maigre bilan de trois pions en plus de mille minutes de jeu. Mais aussi, et surtout, un magot de 42 millions d’euros dans les caisses des Matelassiers. Les raisons d’un tel échec sont, elles, légion.

« Il croit plus en Dieu qu’en lui-même »

« J’avais le choix entre le Milan AC ou l’Atlético. L’Atlético a été plus rapide, ses dirigeants ont parlé directement avec moi. C’est une équipe compacte, avec un système dans lequel mon adaptation peut être plus facile. » Pour son premier rendez-vous médiatique daté de septembre avec El Pais, Jackson Martínez se la joue bon élève. De même, il évoque une certaine facilité dans son intégration au système du Cholo. Fort de sa centaine de pions en 130 rencontres de championnat portugais, il espère suivre les pas de ces illustres prédécesseurs. Torres, Agüero, Forlán, Falcao, Diego Costa… Plus qu’un simple poste, ils partagent une même réussite sur le front de l’attaque des Rojiblancos. Une idylle entre attaquants et Vicente-Calderón que Jackson Martínez est appelé à perpétuer. Pour autant, les premiers hic ne se font pas attendre. Dès le coup d’envoi de la saison, Diego Simeone, enfin prompt à varier son plan de bataille, décide d’offrir sa confiance aux petits gabarits de son effectif. Koke, Ángel Correa, Carrasco et Griezmann flambent, tandis que le Colombien entame une relation étroite avec la guérite.

D’abord en mal de confiance, Jackson Martínez reçoit un soutien appuyé de tout l’effectif des Colchoneros. L’un après l’autre, les cadres du vestiaire tentent de forcer le déclic ou, tout au moins, de comprendre la genèse du problème. Un mystère, ou presque, pour certains joueurs rojiblancos cités anonymement par Marca : « Nous avons parlé avec lui toutes les semaines. Tout le monde essayait de l’aider, mais personne ne savait ce qu’il se passait dans sa tête. » Pour un autre coéquipier, la réponse est, elle, toute trouvée : « Jackson croit plus en Dieu qu’en lui-même. » Une spécialité sud-américaine poussée à son paroxysme qui entraîne des tensions avec son coach. Comme lors du quart de finale de Copa perdu face au Celta de Vigo : houspillé pour son manque d’intensité, il perd alors le soutien du Cholo qui décide de ne plus l’aligner. Cette situation rappelle étrangement celle de Mario Mandžukić, longtemps soutenu publiquement par l’Argentin, mais finalement lâché par ce dernier. Pis, Jackson Martínez ne pose ses valises à l’Atlético que pour six petits mois, contre un an pour le Croate. Un fiasco total.

Diego Simeone, Jorge Mendes et appel chinois

Fidèle à son statut de paratonnerre du vestiaire, Diego Simeone se la joue grand seigneur à l’heure d’évoquer ce départ : « C’est mon échec que Jackson ne continue pas. Quand un joueur ne répond pas aux attentes, le premier responsable est l’entraîneur. Il n’a pas eu la chance ni la possibilité de nous montrer le meilleur de lui-même. Forcément, je me sens partie prenante de cette situation. » Ce mea-culpa ne cache pourtant pas la jovialité certaine affichée par la direction des Rojiblancos. Forte de ses relations avec la Chine, elle réussit le tour de passe-passe de recevoir une jolie plus-value avec ce transfert pour le Guangzhou Evergrande. Acheté 35 millions d’euros, revendu pour 42, Jackson Martínez permet au budget des Colchoneros de s’en tirer à bon compte. Surtout, il devient le plus gros transfert du marché asiatique – le temps de quelques jours et du départ d’Aleix Teixeira pour 50 plaques. Une étiquette qu’il doit à Jorge Mendes, premier agent à frapper sur le gigantesque marché chinois. À seulement 29 ans, le Colombien aurait pu rêver challenge plus excitant. A contrario de l’Atlético.

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