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Igor Tudor et l’embarras des choix

Par Adrien HEMARD DOHAIN
Igor Tudor et l’embarras des choix

Après avoir dégagé un onze type clair, Igor Tudor, rarement inspiré dans son coaching, peine à lui redonner un second souffle. Une impasse symbolisée par le cas de Vitinha.

Loin des terrains, c’est devenu un classique cette saison du côté de l’OM : lorsqu’il est interrogé sur son coaching, Igor Tudor botte en touche. Dernier épisode en date ? Vendredi, lors de la conférence de presse d’avant-match face à Reims. Comme souvent depuis le début de la saison, le Croate entend un journaliste lui demander des explications sur le faible temps de jeu de certains, et sur des choix peu inspirés. Plein d’ironie, Tudor répond dans un large sourire : « Oui, ce n’est pas facile. » Une réponse lapidaire, qui en dit plus qu’il n’y paraît sur l’agacement du technicien olympien d’être toujours remis en question sur ses choix. Encore un peu plus depuis les débâcles face à Annecy, en Coupe de France, et Strasbourg.

Le roi de la mi-temps

En menant 2-0 à dix minutes du terme sur sa pelouse, dimanche dernier face au Racing, l’OM se pensait à l’abri. Un petit miracle pour une équipe réduite à dix, mais bousculée par les Alsaciens dans le premier acte. Pourtant, un double changement décidé par le Croate à ce moment précis a fait vaciller la rencontre : les entrées d’Eric Bailly et Matteo Guendouzi aux places d’Alexis Sanchez et Ruslan Malinovskyi. Résultat : le seul – et épuisé – Cengiz Ünder avait toute une défense à occuper, soit une mission impossible pour le Turc, alors que Dimitri Payet et Vitinha (entre autres) attendaient sur le banc que Tudor fasse ses deux derniers changements. Au-delà de l’erreur stratégique, le Croate envoyait au passage un mauvais signal à ses troupes, appelées à bétonner face à l’ogre strasbourgeois, avec une avance de deux buts, à domicile.

La suite : un doublé express d’Aholou face à une défense recroquevillée, et deux points envolés dans le ciel phocéen. « On change des choses à la fin, je pense que ça nous perturbe un peu, ça nous déconcentre un peu », concédera quelques instants plus tard Jonathan Clauss. Interrogé sur ces choix, Frédéric Antonetti esquivera dans un sourire évocateur : « Je ne commente pas les choix des autres entraîneurs ». « Non, c’était des changements logiques en sachant ce qu’ils allaient faire, à savoir jouer des longs ballons. C’est pour ça qu’on a mis Gigot, Bailly et Matteo. Les deux buts sont d’ailleurs arrivés comme ça. À deux-zéro, on pensait que c’était fait, mais ce n’était pas le cas », a ensuite tenté de se justifier Tudor, en vain. Comme souvent cette saison (Tottenham, Francfort, Annecy…), les choix du Croate en fin de match ont plombé le collectif.

Faire des bons choix, Igor Tudor en est pourtant capable. Le barbu de la Commanderie est même devenu un expert des réajustements à la mi-temps, avec un chiffre qui le prouve : 16, comme le nombre de buts inscrits par l’OM dans le premier quart d’heure du second acte. Personne ne fait mieux en Europe cette saison. Récemment, la sortie d’Ounahi à la pause à Toulouse, au profit de Malinovskyi, avait par exemple transfiguré l’équipe. Autre exemple marquant : en début de saison, il n’avait pas hésité à sortir Leonardo Balerdi dès la 28e minute, à Lille, pour lancer Nuno Tavares avec succès. Des contre-exemples qui ne suffisent pas à masquer les errements tactiques d’un coach qui a trouvé un onze type performant, mais qui a du mal à sortir de ses convictions, même quand le vent tourne.

L’énigme Vitinha

Le cas le plus emblématique reste évidemment celui d’Alexis Sanchez. Depuis des mois, le Chilien n’attend qu’une chose : reculer d’un cran pour retrouver sa position préférentielle derrière un buteur. C’est d’ailleurs pour le satisfaire que l’OM a effectué le plus gros transfert de son histoire en janvier, en allant chercher Vitinha pour plus de trente millions d’euros à Braga. Mais depuis, les deux hommes n’ont quasiment jamais évolué ensemble. Titulaire dès son arrivée face à Nice, le crack portugais a été sorti à la mi-temps et placardisé par Tudor (moins de 120 minutes de jeu depuis son arrivée). « C’est un joueur qui fait du bon travail, mais il lui faut encore du temps pour s’adapter, car il est dans un championnat physique, ce n’est pas simple. C’est un joueur sur qui on pourra compter d’ici la fin du championnat », a expliqué vendredi le Croate.

Problème, cette thèse du physique venait d’être démontée par Samuel Gigot, bien placé pour parler : « C’est un attaquant très costaud, rapide, qui presse très bien, il a une bonne qualité de frappe. Il lui faut le temps de s’exprimer. » À lui seul, le poste d’avant-centre symbolise ainsi le flou qui entoure parfois les décisions d’Igor Tudor. Ce qu’on avait déjà entraperçu en début de saison, quand il avait décidé de ne pas inscrire Bamba Dieng sur la liste de la Ligue des champions, ce qui s’est fait sentir lors des fins de matchs de C1. De plus en plus critiqué pour ses (non-)choix, Igor Tudor peut toutefois compter sur un soutien inattendu, celui de Laurent Blanc : « Quand à Marseille, ils prennent le temps de faire jouer Vitinha, la recrue qu’ils ont payée 32 millions d’euros en se disant qu’il n’est pas encore acclimaté, nous, on a dû forcer par la force des choses… » C’est toujours ça de pris.

Par Adrien HEMARD DOHAIN

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