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Hugo Vidémont, champion en Lituanie : « Ici, c’est tout pour le basket »

Propos recueillis par Jérémie Baron
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Passé par Clermont et l'AC Ajaccio, Hugo Vidémont fait sa vie à l'étranger depuis trois ans et semble avoir trouvé son eldorado en Lituanie où il s'est installé en août 2019. Meilleur buteur du championnat et vainqueur de Sūduva Marijampolė ce samedi (3-0) avec un doublé à la clé, le Français vient de rafler le titre national avec son FK Žalgiris Vilnius. À peine revenu dans l'Hexagone, le Marseillais de naissance raconte sa joie après des années de galère.

Comment tu te sens après avoir remporté le premier titre de ta carrière, en inscrivant en plus un doublé lors du match fatidique ?C’est une histoire digne d’un rêve, c’était un objectif. En plus, avec le titre de pichichi, c’est encore plus valorisant ! Le dernier titre du club datait d’il y a quatre ans, il y a plein de mes coéquipiers pour qui, comme moi, c’était le premier titre de champion.

Tu as fait une grosse saison, avec treize buts et quatre passes décisives en vingt apparitions. Pourtant, tu n’es pas vraiment avant-centre ?Je ne suis pas attaquant, je suis milieu offensif gauche. On est une équipe qui a souvent le ballon, car on est supérieur à d’autres, donc j’ai plus d’occasions de marquer. Cette année, ça m’a réussi et c’est tout simplement la meilleure saison de ma carrière.

C’était vraiment le choc du championnat, ce samedi ?Toutes proportions gardées, c’est un peu le Barça-Real d’ici. Déjà pour l’importance du match, parce que celui qui gagnait était champion. Ensuite, parce que Žalgiris et Sūduva sont maintenant les deux grosses équipes. Ce dernier match devait se jouer le 31, mais ils ont eu 19 cas de coronavirus. Ça a été reporté au 8, au 12, puis au 14… Une histoire incroyable.

Le format était un peu particulier, cette saison ?Il y a normalement 36 matchs et ils ont divisé le truc, il n’y en a eu que 20. C’était d’autant plus compliqué d’améliorer ses stats !

Premier entraînement à Cracovie, j’arrive dans le vestiaire, et on me dit qu’il y a trois mois de retard de salaires.

Ça fait quoi de disputer un championnat dans lequel il n’y a que six équipes ?Compliqué. En France, j’avais l’habitude des championnats à vingt. Ensuite, je suis allé en Pologne où il y en avait seize. Puis huit, en Belgique. Et enfin six, ici ! À la fin, je vais me retrouver dans un championnat à trois. (Rires.) Normalement, il y en a huit minimum. Mais il y a eu de gros problèmes, avec des clubs qui ont fait faillite. Peut-être que l’année prochaine, il y en aura dix.

Le Žalgiris est le plus gros club du pays, ça se sent au quotidien ?C’est même le plus gros club de la Baltique, Estonie-Lettonie-Lituanie. C’est quelque chose, le Žalgiris, même si le sport prédominant est le basket. Après, quand tu as joué au Wisła, c’est deux mondes différents, ça n’a rien à voir. Mais il y a tout de même une pression, car si tu n’es pas champion, c’est une catastrophe.

Avant de mettre le cap à l’Est, tu as joué plus de 100 matchs en Ligue 2, mais tu as déclaré que tu avais été heureux de la quitter. Quel regard tires-tu de tes passages à Clermont et Ajaccio ?J’avais dit ça il y a quelques années, je connaissais la Ligue 2 par cœur. Ça faisait du bien de partir, de quitter la France. J’aurais pu faire mieux, j’aurais dû même. À Clermont, ça a été un peu particulier avec Mme Diacre. À Ajaccio, j’ai bien débuté. Mais ça a été un peu plus compliqué, j’ai mon caractère. Pourquoi ne pas revenir un jour, même si ça n’est pas non plus un objectif ? Normalement, je reste à Žalgiris, j’ai déjà un contrat.

Tu es parti de Clermont à cause de l’arrivée de Corinne Diacre ?Bien sûr, à 100%. Mais je l’ai déjà assez dit.

Tu as ensuite joué en Pologne au Wisła Cracovie où tu as rapidement été mis au placard, et en D2 belge à Tubize qui jouait les dernières places du championnat. En plus de ça, tu as connu dans ces deux clubs des retards de salaire. Ce sont les années les plus compliquées de ta carrière ? À Cracovie, en arrivant, j’ai demandé au directeur sportif s’il y avait des problèmes de salaire et il m’a juré dans les yeux que non. Premier entraînement, j’arrive dans le vestiaire et on me dit qu’il y a trois mois de retard. Ça a été comme ça pendant six mois, ça n’a pas aidé le côté sportif, et je n’ai pas joué. À Tubize, il y en a eu aussi, mais ça n’est pas une excuse, car j’aurais également dû faire mieux. Honnêtement, niveau football, j’ai mangé de la merde ces dernières années, donc ça fait du bien de reprendre du plaisir ici.

Tu as quand même pu profiter un peu de l’ambiance du stade, à Cracovie ?C’était exceptionnel, quelque chose qu’il faut vivre. Parfois, on peut penser que c’est mieux en France, mais… C’est vraiment grand, c’est la meilleure ambiance que j’ai connue. À domicile, c’est quelque chose. J’ai fait Legia-Wisła, il y avait même la spider cam

Cette saison, vous avez joué les qualifications de Ligue Europa cet été. L’an prochain, ce sera les tours préliminaires de Ligue des champions. Tu seras toujours là ?On ne sait jamais, mais j’ai encore un an de contrat. J’espère qu’on se qualifiera et qu’on jouera de grosses équipes, même si ce sera compliqué. On a passé un tour en C3, mais on est tombé sur une équipe de phénomènes en Norvège : ils sont premiers de leur championnat en mettant vingt points d’avance à Rosenborg, ils ont été éliminés par Milan en perdant 3-2 là-bas, mais ils ont des occasions folles… S’ils ne jouaient pas le Milan, je pense qu’ils auraient fait la Ligue Europa. On n’a pas eu de chance.

Il paraît que tu te plais en Lituanie, comment tu décrirais le pays et la ville de Vilnius ?C’est une super ville, une capitale, donc ça facilite beaucoup de choses. Ça a son charme, on se sent super bien. C’est incroyablement sûr, on se sent en sécurité. Et il y a beaucoup de choses mises en place pour les enfants, donc maintenant qu’on a un fils, c’est magnifique. On a fait un week-end à Klaipėda le long de la mer Baltique, Kaunas… On avait prévu de faire plein de trucs, mais on ne peut pas bouger avec la Covid.

Pourtant, tu disais toi-même que la Lituanie n’était pas un pays de foot.Ça n’est pas du tout un pays de foot. Le rapport foot-basket que l’on a en France, là, c’est l’inverse : c’est tout pour le basket. Ils ont un des meilleurs clubs d’Europe, Žalgiris Kaunas. Même à Vilnius, ça n’est pas mal. Généralement, pour le foot, la moitié de notre stade est rempli. Et encore, les gens se déplacent pour les gros matchs et non pour les petits.

Tu ne regrettes donc pas d’avoir privilégié la Lituanie il y a un an, alors que tu avais des offres en France ?J’ai longuement hésité, et je suis très content de mon choix. J’avais quelques touches en Ligue 2, en Belgique, aux Pays-Bas et dans d’autres pays de l’Est. Jouer le titre, ça changeait parce que j’avais l’habitude de lutter pour le maintien. C’est aussi ça qui m’a porté vers Žalgiris.

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Propos recueillis par Jérémie Baron

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