S’abonner au mag
  • Bundesliga
  • J7
  • Hertha Berlin-Fortuna Düsseldorf

Hertha Berlin, les yeux plus petits que le ventre

Par Julien Duez
Hertha Berlin, les yeux plus petits que le ventre

Ce vendredi soir (20h30), le Hertha Berlin reçoit le Fortuna Düsseldorf dans son majestueux Stade olympique. Un peu trop majestueux peut-être. Cela fait un moment que dirigeants comme supporters aimeraient ériger une nouvelle enceinte, plus adaptée à leurs besoins. Problème, la ville ne l’entend pas de cette oreille.

Berlin est une ville difficile à cerner et qui n’est pas à une contradiction près. Alors que l’Union vient d’accéder à la Bundesliga pour la première fois de son histoire, les Eisernen n’ont pas que le chantier sportif à assurer. Au sein du club, on espère que les travaux d’agrandissement du Stadion an der alten Försterei, qui doivent faire passer la capacité de la charmante enceinte de l’Est de la ville de 22 000 à 37 000 places, seront terminés à l’été 2021. De l’autre côté de ce qui fut jadis le Mur, on est habitué à l’élite footballistique depuis bien plus longtemps. Et pourtant, au Hertha Berlin, le Stade olympique est devenu un boulet dont on se libérerait volontiers la cheville. Histoire de proposer une expérience similaire à tous les touristes déjà venus passer une tête chez les rivaux de l’Est, mais aussi – et surtout – pour traiter à leur juste valeur les nombreux aficionados que compte la Vieille Dame.

Arrêter d’être une exception

Le Stade olympique est bien plus qu’un stade de foot. Et c’est bien là que le bât blesse : c’est avant tout un monument chargé d’histoire qui a vu, pêle-mêle, Jesse Owens faire la nique à Hitler en 1936, Zidane mettre un coup de boule à Materazzi en 2006, le comédien Mario Barth battre le record mondial du one-man-show donné devant le plus grand nombre de personnes (70 000) en 2008 et Usain Bolt faire tomber celui du 100 mètres à 9’58’’ en 2009. Sans oublier des concerts légendaires, quelques matchs de la Nationalmannschaft et la traditionnelle finale de Pokal, qui clôture chaque saison de football en Allemagne.

Et le Hertha dans tout ça ? Il fait un peu la gueule. Le Stade olympique est sa maison depuis 1963, année où la Bundesliga que nous connaissons aujourd’hui a été inaugurée, mais en dépit des bons souvenirs qui y sont associés (notamment trois titres de champion de D2 et autant de finales de Coupe), beaucoup se disent qu’il est temps de passer à autre chose. Et pour cause : ses 74 000 sièges peinent à atteindre les 64% de remplissage, tandis que dans le reste du championnat, le chiffre monte à 92% de moyenne. Si cela représente tout de même un peu plus de 47 000 présents à chaque rencontre à domicile, l’ambiance reste malgré tout assez maussade. Fait unique en Bundesliga, le Hertha est le seul club à ne pas disposer d’un stade purement dédié au football et la monumentale piste d’athlétisme bleu marine qui ceinture la pelouse limite grandement la vue sur le jeu. Sans oublier cette tribune arrière-but ouverte au vent, ce qui n’aide franchement pas les ultras de la Ostkurve à se faire entendre.

Trois acteurs qui se battent en duel

Aujourd’hui, dirigeants comme supporters en ont leur claque. D’autant plus que cette pénible situation va encore durer au moins jusqu’en 2025, année où le bail du club prendra fin. D’ici là, le dossier d’un nouveau stade ne cesse de revenir sur le devant de la scène, et au Hertha, on a bien une idée de ce à quoi pourrait ressembler l’avenir : un stade de 55 000 places pleinement dédié au football et qui serait bâti au cœur de l’Olympiapark, le terrain qui jouxte l’enceinte actuelle. Budget prévu : 250 millions d’euros, exclusivement via des fonds privés. D’ailleurs, les fans sont nombreux à appuyer la démarche de leur direction. Mais il y a un hic : les pouvoirs publics. En effet, le Sénat de Berlin (l’équivalent du gouvernement régional) ne voit pas d’un bon œil un déménagement de sa poule aux œufs d’or. Et pour cause : en tant que propriétaire du Stade olympique, il perçoit chaque saison 4,7 millions d’euros que lui verse la Vieille Dame rubis sur l’ongle. Ce qui n’est pas rien pour renvoyer une image morose au reste du football allemand.

Alors, pour la convaincre de rester, le Sénat a récemment proposé de débloquer une enveloppe de 68 millions d’euros jusqu’en 2029 et qui serait utilisée pour moderniser l’arène, en y améliorant notamment le wifi ou en changeant la couleur des lampes LED pour que celles-ci correspondent à celles du Hertha. Pas sûr que cela suffise. Mais le mois dernier, le ministre du Sport du Land de Berlin a consenti à entamer des discussions relatives à un éventuel déménagement, mais dans l’arrondissement de Tegel, sur le site de l’actuel aéroport, dont la fermeture est prévue en 2020. Le stade côtoierait alors plusieurs complexes immobiliers et un parc technologique. Problème : le quartier est insuffisamment relié aux transports en commun et pas question de donner la priorité à la voiture dans une région dirigée par une coalition de gauche à tendance écologiste. Ceci dit, rien n’indique que le projet aboutisse. Pour acter la fermeture de l’aéroport de Tegel, il faudrait déjà que son successeur ouvre ses portes. Or, la construction de ce dernier est censée être terminée depuis… neuf ans. En attendant, la Ostkurve devra continuer à hausser la voix pour couvrir le vent qui souffle dans le Stade olympique.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Julien Duez

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

20
Revivez France-Belgique (2-0)
Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Actus DU

Allemagne