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Harit, l’Amine triste

Par Jérémie Baron
Harit, l’Amine triste

Considéré comme une étoile montante du foot mondial, Amine Harit a vu sa progression – linéaire jusqu'ici – connaître un sérieux coup d'arrêt depuis quelque temps. Si la tragédie de cet été n'a pas été insurmontable, elle n'a pas non plus gommé ses failles extra-sportives.

Au début du mois de juin dernier, Amine Harit était cette pépite à qui l’avenir appartenait. Juste après avoir été l’un des hommes forts du titre de champion d’Europe U19 décroché par les Bleuets en juin 2016 et avoir tapé dans l’œil du Bayern, il était entré en fanfare dans le groupe pro du FC Nantes à l’arrivée de René Girard. S’imposant même directement comme un titulaire en Ligue 1, du haut de ses 19 printemps.

Auteur de son premier but au mois de décembre sur la pelouse d’Angers (sous Conceição) et rapidement labellisé pépite de la Ligue des talents, le natif de Pontoise n’avait pas fait de vieux os sur les bords de Loire à l’intersaison suivante. Pour un pactole situé entre huit et dix millions d’euros, c’est Schalke 04 qui avait raflé la mise, faisant entrer le milieu de terrain dans le top 5 des ventes records des Jaune et Vert. La suite s’était révélée tout aussi idéale, avec une superbe première saison en Buli (les Königsblauen terminant dauphins du Bayern et lui raflant l’Award de recrue de la saison) et la chance de disputer une Coupe du monde avec le Maroc après avoir opté pour le pays de ses parents.

La désillusion, puis le drame

« C’est allé super vite, alors je ne vais pas me plaindre, déclarait-il pour L’Équipe avant l’évènement. Je me dis qu’une petite étoile me suit. » Malheureusement, c’est là que la machine a commencé à dérailler. Incapable de sauver les Lions de l’Atlas d’une grosse désillusion en ouverture face à l’Iran (0-1) malgré un statut d’homme du match, Harit a vu la fin de la phase de poules sur le banc pour partir en vacances sans avoir pu s’offrir le sentiment du devoir accompli. Mais ce qu’il ignorait, c’était que la suite de son été serait largement pire.

Dans la nuit du 29 au 30 juin 2018, sur une avenue de Marrakech, le joueur au volant d’une voiture en compagnie de son petit frère percute un piéton d’une trentaine d’années qui décédera à l’hôpital. Jugé pour homicide involontaire, il s’arrange à l’amiable avec la famille du défunt et écope en août de quatre mois de prison avec sursis (en plus d’une amende de 780 euros et d’une caution payée en juillet pour pouvoir rallier l’Allemagne). Doucement réintégré dans l’équipe de Gelsenkirchen et certainement touché par cette sombre période, il commence tout de même la saison et est même régulièrement titulaire en numéro 10 ou sur l’aile gauche, toujours sous les ordres de Domenico Tedesco (un but contre Nuremberg et deux passes décisives en championnat depuis août).

Kebabs, casinos et conseil des sages

Mais en interne, Harit crispe, son club pointant du doigt son comportement et notamment ses sorties nocturnes au casino. Blessé pour un mois et demi en décembre, il n’a pas mis les voiles via la fenêtre hivernale comme certaines rumeurs le laissaient entendre. Mais son jeune technicien allemand (33 ans) n’a pas hésité à le mettre en garde. « Il doit travailler sur son professionnalisme, a-t-il lâché.Il doit montrer qu’il se développe, qu’il dispose d’une certaine maturité et qu’il est un professionnel. Mon plus grand souhait est que son talent se dévoile. C’est ce que veulent les entraîneurs – et c’est ce que je veux. Mais le joueur doit aussi le vouloir. Et si l’une des deux parties ne veut pas, alors ce sera difficile. » Du côté de la sélection, Hervé Renard avait également sorti son poulain de la feuille de match face au Malawi en septembre à cause d’un retard à l’entraînement. Depuis la défaite face à la Team Melli il y a huit mois, l’international n’a d’ailleurs pas augmenté son total de sept capes alors qu’une CAN en Égypte se profile.

Harit n’est pas étranger aux petits écarts. Le jeune talent qui grimpait le mur de la Jonelière pour aller s’enfiler des kebabs pendant sa formation, le même qui avait été sanctionné et même furtivement envoyé en CFA par Conceição (à cause d’une sortie à deux jours d’un déplacement à Dijon), n’est pas encore arrivé à maturité, c’est une certitude. Et le tragique évènement de juin n’a pas spécialement fait bouger les lignes. Dommageable, alors que lui-même disait il y a quelques mois avoir évolué dans le bons sens : « À Nantes, j’avais l’image du petit con qui voulait sortir en soirée et n’était pas sérieux. Pour moi, ça a été compliqué de changer cette perception. J’ai dû beaucoup parler. C’est logique de devoir se justifier. » Selon Bild et la presse marocaine, Tedesco aurait même convoqué un conseil de joueurs qui auraient pris la défense de leur coéquipier et encouragé sa réintroduction dans le groupe, alors que le coach se questionnerait sur l’avenir de son joueur. Sur le banc en Pokal face à Düsseldorf mercredi, il pourrait donc regoûter à la compète ce week-end à l’Allianz Arena. Le plus tôt sera le mieux : Harit a une carrière à redresser.

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Par Jérémie Baron

Propos d'AH via L'Équipe, ceux de DT via Le Matin

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