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Guardiola et le retour du Blues

Par Florian Cadu
Guardiola et le retour du Blues

Comme en décembre 2016, le Manchester City de Pep Guardiola est tombé contre Chelsea, qui a utilisé les mêmes ingrédients qu'il y a deux ans pour trouver la recette gagnante. Face à un Maurizio Sarri qui n'avait encore jamais battu l'entraîneur espagnol, les Citizens ont ainsi été incapables de conserver leur invincibilité en championnat.

Devant leur téléviseur ou à Stamford Bridge, les fans de Manchester City ont sûrement senti le coup arriver en première mi-temps. Surtout si leur cortex, partie du cerveau où sont stockés les souvenirs, leur a rappelé la possible similitude avec décembre 2016. Pour la faire simple, Chelsea s’était imposé il y a deux ans sur le terrain des Citizens en usant de contres rapides, en laissant la balle à l’adversaire, en affichant une solidité et une solidarité exemplaires, en optimisant un réalisme glacial dans les deux surfaces… et en profitant, aussi, des multiples occasions ratées de la part des Sky Blues.

À l’époque, Pep Guardiola venait d’atterrir en Premier League alors qu’Antonio Conte dirigeait les Blues. Le premier cherchait encore à employer le bon canal pour que les messages tactiques adressés à ses joueurs passent, tandis que le second avait d’ores et déjà trouvé sa bonne formule (un 3-4-3 à l’exigence défensive exacerbée). Aujourd’hui, l’Espagnol a largement avancé et roule sur une grande partie de l’Angleterre alors que l’Italien a été remplacé par son compatriote Maurizio Sarri. Qui a davantage de similitude avec le Catalan qu’avec son prédécesseur…

Hold-up en première mi-temps, domination en seconde

Mais tout de même : la première période de ce samedi opposant les deux clubs, au moins, a bel et bien ressemblé au match de 2016. À savoir des situations dangereuses en veux-tu en voilà pour la team de Guardiola (Raheem Sterling, Leroy Sané…), une possession de balle largement en sa faveur, un pressing aussi écrasant qu’impressionnant dans l’entrejeu, des défenseurs bleus dépassés et pris à la gorge (Marcos Alonso, David Luiz…), et… un but venu de nulle part pour les locaux signé N’Golo Kanté juste avant la pause, alors même que Chelsea n’avait pas cadré une seule frappe, n’avait réussi que trente passes dans le camp de City et aucune dans la surface. Signe que si la mémoire de l’eau doit encore avancer des arguments pour montrer qu’elle n’est pas fiction, celle des Blues n’a eu besoin que de 45 minutes pour imposer des preuves de son existence. Merci Antonio.

Sauf qu’une fois ce premier acte passé, la physionomie de la rencontre a changé. Et que si Manchester a concédé sa première défaite en Premier League en même temps que le premier revers de Guardiola contre Sarri (en quatre confrontations), les Londoniens le doivent justement à leur technicien – qui a réclamé davantage de présence offensive et de vitesse à ses hommes en deuxième période, étant bien conscient que le pressing guardiolesque extrêmement énergivore ne pouvait durer qu’un temps –, à Eden Hazard, double passeur et encore phénoménal dans l’intelligence de jeu en position de faux numéro neuf, à un Kanté retrouvé par rapport aux difficiles moments vécus avant la pause, à Luiz s’offrant le break sur coup de pied arrêté, et à un groupe qui n’a plus laissé que très peu d’espace aux favoris jusqu’au coup de sifflet final.

Les bleus du Pep

Qu’est-ce que cela dit ? Que Guardiola n’est évidemment pas invincible, qu’il peut encore se perfectionner, qu’il doit continuer d’apprendre de ses erreurs, que sa bande n’a pas encore démontré cette saison qu’elle était capable de survivre quand elle est menée, et que le jeu qu’il prône, attention spoiler, soulève des failles (notamment dans la combativité, City jouant parfois « trop facile » ).

Que Chelsea, seulement quatre revers en onze batailles contre le Barcelonais, a trouvé la clé face au Pep (tous pays confondues, seul Liverpool dispose de meilleurs résultats contre lui parmi les équipes l’ayant combattu au moins cinq fois), que les Blues ont le pouvoir de se transformer en cours de match, qu’ils savent souffrir, et qu’ils peuvent utiliser leurs forces du passé pour construire l’avenir. Et que la Premier League 2018-2019 n’est pas destinée à un seul clan : au terme de la seizième journée, ce seront bien les Reds qui trônent sur la première marche du classement.

Par Florian Cadu

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