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Griezmann, la tête bien faite

Par Swann Borsellino
Griezmann, la tête bien faite

Antoine Griezmann a une nouvelle fois sauvé les Bleus d'un coup de boule. L'occasion de rappeler que le natif de Mâcon a la tête bien faite et un mental à toute épreuve.

D’abord une belle tête, ensuite une bonne gueule. Auteur d’un but égalisateur d’un coup de casque dont il commence à avoir le secret, Antoine Griezmann s’est offert une petite danse et un putain de sourire quelques minutes plus tard. Parfaitement lancé par Olivier Giroud, le numéro 7 des Bleus trompe Randolph d’un plat du pied gauche dans un duel assez similaire à celui qui l’a opposé à Manuel Neuer en demi-finale de la Ligue des champions. Bousculée et menée pendant l’intégralité du premier acte, la France repasse devant grâce au doublé d’un homme qui ne se ment pas dans aux micros de TF1 au sortir de la rencontre : « Je savais que dans les grands moments, je serais là. » Pourquoi une telle assurance ? Peut-être parce que derrière les 25 printemps de Griezmann se cache énormément de vécu sportif et humain. Il y a un mois déjà, le gamin de Mâcon gisait amorphe, sur la pelouse de San Siro, démoli par le sort qu’a réservé le football à son Atlético. Déjà à ce moment-là, le Colchonero avait prouvé de quel bois il était fait. Auteur d’un penalty sur la barre à l’heure de jeu, il était le premier de son équipe à aller défier Keylor Navas dans l’épreuve de tirs au but. Et si cela n’a rien changé au destin tragique de la bande à Simeone, cette audace prouve bien qu’en plus d’avoir un sacré sens du timing, Antoine Griezmann a la tête dure.

Larmes et manque de tartiflettes

Ce mental à toute épreuve, « Grizi » se l’est construit au fur et à mesure des années. Proche de sa famille et amoureux de sa Bourgogne, il a dû mettre les voiles tôt, à l’âge de 13 ans. Isolé loin de son entraîneur de père, des tartiflettes délicieuses d’Isabelle, sa maman, de sa sœur Maud et de son frère Théo, Antoine vit à Bayonne une étape difficile de sa vie d’adolescent. « Après un mois, quand il n’y a plus grand-chose de nouveau, ça devient difficile » , confiait d’ailleurs celui qui était alors hébergé par celui dans l’œil duquel il avait tapé, Eric Olhats. Du propre aveu de sa sœur, Antoine, animé par des envies foudroyantes de retour à la maison, a beaucoup pleuré à cette époque. Puis il a compris et beaucoup bossé, jusqu’à un soir de printemps 2006 qui changera sa vie à jamais. En bisbille avec Olhats suite à un entraînement de piètre qualité, le gamin fait la gueule, tandis que son tuteur le lui rend bien. Le voyage en voiture jusqu’à la maison est le plus long de la vie des deux hommes. L’ambiance est tendue, puis l’orage pète enfin : « Ni une ni deux, je vais le voir dans sa chambre et je lui dis « Sors de ton pieu, habille-toi, on va jouer au foot. » Il est dans le gaz, mais il entre dans la bagnole et une fois arrivés sur une place de Bayonne, on sort les plots et les ballons de mon coffre pour bosser jusqu’à minuit sur ce qui n’allait pas. C’était artisanal et on avait l’air de deux branquignoles. Je ne suis pas un magicien, mais aujourd’hui encore, il te dira que c’est le déclic de sa jeune carrière » , se rappelle d’ailleurs le recruteur.

De banni à ambassadeur des Bleus

Jeune, Antoine l’est toujours, même si on a tendance à l’oublier. Adulé par la France pour l’image sympathique qu’il véhicule, l’ancien de la Real Sociedad se fait un bon ambassadeur du football post-Knsyna. Pourtant, dans un passé pas si lointain, l’Hexagone ne le connaissait que pour la fameuse affaire du « taxi » . Avec Yann M’Vila, Chris Mavinga, M’Baye Niang, Wissam Ben Yedder et un joueur du Havre dans le rôle du chauffeur, les internationaux Espoirs avaient fauché compagnie au camp de base de l’équipe de France quelques jours avant un match décisif, qu’ils avaient ensuite perdu. S’ensuivent scandales, polémiques et suspension des Bleus pour l’intéressé, qui ne s’échappe jamais lorsqu’on lui met la vérité en face : « J’aime rester à la maison, mais attention, ça ne veut pas dire que je me suis fait engrainer. Ce n’est de la faute de personne, sauf de la mienne. Ça s’est passé. C’est le genre de choses auxquelles tu repenses avant de te dire « merde ». » Aujourd’hui, la France du foot ferait la queue et des heures en taxi pour lui payer des verres. Mais le gosse est suffisamment solide mentalement pour les refuser jusqu’à une éventuelle coupe de champagne le 10 juillet prochain.

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