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Govou : « On m’a charrié avec l’alcool pendant toute ma carrière »

Propos recueillis par Gaspard Manet
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Govou : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On m&rsquo;a charrié avec l&rsquo;alcool pendant toute ma carrière<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Après quatorze années passées dans le foot professionnel, entre titres de champion, Coupes d'Europe et équipe de France, Sidney Govou a décidé de faire durer le plaisir un peu plus longtemps en s'engageant avec le club amateur de Chasselay, en région lyonnaise. Aujourd'hui, l'ancien Lyonnais revient sur quelques moments forts de sa carrière à travers la pire interview du monde. Et comme toujours, avec sincérité et bonne humeur. Ceci est son « worst of ».

Le pire adversaire ?

J’ai le souvenir d’avoir beaucoup galéré contre Dianbobo Baldé lorsqu’il jouait au Celtic. Quand on jouait contre eux en Ligue des champions, avec l’OL, c’était à une époque où on jouait pas mal de jeu direct, et Greg (Coupet) dégageait souvent de mon côté où je me retrouvais au duel aérien avec lui. Le truc, c’est qu’il doit faire plus de 1m90, donc j’avais beau y aller, je perdais tous les duels. À un moment, je dis à Greg : « Non, mais arrête, je me fais défoncer. Ça devient compliqué là, il faudrait changer de tactique. » J’étais plutôt courageux, donc j’allais au combat, mais je peux te dire que je prenais de bonnes rafales !

Le pire coéquipier ?

Il y en a un contre lequel je n’aurais pas aimé jouer, c’est Rémy Vercoutre. Le pire, c’est qu’il ne jouait pas beaucoup, mais sur le banc, il était quand même insupportable. C’est un très bon pote à moi, donc je peux le dire, il était vraiment pénible sur le banc. Il criait tout le temps, il énervait tout le monde, le mec insupportable, quoi (rires). Attends, il ne jouait presque pas et il prenait plus de cartons que ceux qui jouaient, c’est pas possible (rires).

Le pire stade dans lequel tu as joué ?

Je détestais le stade de Lille, Villeneuve d’Ascq. Je n’aimais pas du tout ce stade. Et honnêtement, je ne peux pas te dire pourquoi. Je n’aimais pas aller jouer là-bas, c’est tout. Il n’y a pas vraiment de raisons.

La pire engueulade de coach ?

Là comme ça, il n’y a rien qui me vient. Bon, je dirais quand même Pascal Dupraz qui pouvait passer de bonnes soufflantes. Après, j’ai plutôt eu des coachs calmes dans l’ensemble, ils ne gueulaient pas beaucoup.

Le pire moment de ta carrière ?

Alors là, j’ai une grosse hésitation entre ma blessure et la Coupe du monde 2010. Mais je pense que me blessure au tendon rotulien est ce que j’ai connu de pire. Ce qui est vraiment dur, c’est que j’arrête ma carrière professionnelle après ça, donc forcément ça reste un très mauvais souvenir. Déjà que c’était une grosse blessure, et en plus j’ai eu des complications derrière, donc, oui, ça reste clairement le pire moment de ma carrière.
J’ai toujours trouvé un peu ridicule ceux qui demandent des signatures sur le bras ou sur la poitrine. Ils vont bien prendre une douche derrière, non ?

La pire demande de fan ?

Je sais pas trop, mais j’ai toujours trouvé un peu ridicule ceux qui demandent des signatures sur le bras ou sur la poitrine. Je ne vois pas trop l’intérêt, car ils vont bien prendre une douche derrière, non ? (rires) Sinon, je me rappelle une fois où je sortais de Tola Vologe, il y a une fille qui est montée dans ma voiture alors que j’étais arrêté devant le siège du club, et qui m’a demandé de l’emmener à la station de métro. Elle ne voulait plus sortir, du coup, j’étais un peu embêté, car je ne savais pas trop comment réagir. Finalement, le garde de la sécurité a fini par la faire sortir de la voiture.

La pire blague ?

On en a quand même fait pas mal, hein. Bon, le coup classique, c’était de déplacer la voiture d’un mec, pas très original, mais ça marchait à chaque fois. Ah si, je me rappelle une finale de Coupe de la Ligue contre Bordeaux, en 2007. Ce soir-là, c’était Rémy (Vercoutre) qui était dans les cages et, à la 89e minute de jeu, il fait une espèce de sortie à la Spiderman qu’il foire totalement et où on prend le but qui donne la victoire à Bordeaux. Deux jours plus tard, Nino (Sylvain Wiltord) m’appelle et me dit qu’il est dans un magasin où il y a une peluche de Spiderman, justement. Du coup, je lui dis de l’acheter pour qu’on la mette devant le casier de Rémy, le lendemain à l’entraînement. Sur le coup, Rémy a vraiment ri jaune, mais le coach (Gérard Houllier), lui, n’a pas rigolé du tout. Heureusement qu’on est vraiment potes et qu’on avait l’habitude de se chambrer, car j’ai senti, au fond, qu’il ne l’avait pas super bien pris.

Le pire tacle reçu ?

Il me semble qu’Heinze m’avait mis un gros tacle lorsqu’il jouait à Paris. D’ailleurs, je crois qu’il avait pris un rouge sur l’action. De toute façon, lui, il ne rigolait pas quand il y allait pour tacler. Je me rappelle aussi d’un gros tacle que m’avait mis Romain Pitau quand il jouait à Nice. C’était sur une action au milieu de terrain et il n’y était pas allé de main morte, car j’ai eu une entorse du genou derrière. En plus, ce n’était pas la première fois qu’il me taclait sévèrement. À la fin du match, je suis en conférence de presse en train de dire que je ne sais pas si je serai prêt pour le match de Ligue des champions de mercredi, et là il passe derrière les journalistes et me dit qu’il est désolé. Mais, pour moi, ce n’est pas comme ça, en public, que tu présentes tes excuses à quelqu’un, ça se fait de façon plus discrète en face à face. D’ailleurs, je n’ai pas considéré ça comme de véritables excuses.
Tony Vairelles, c’était vraiment rock’n’roll. Il y avait les petites santiags, le blouson, un jean très, très serré. C’était Tony quoi.

Le pire but ?

Ah ouais, j’ai vraiment mis un sale but une fois contre Marseille. Il y a un centre sur lequel je me jette pour tacler, mais je rate le ballon, derrière le défenseur se troue, et le ballon me revient dessus et rentre dans les cages. C’était un but important, car c’était contre Marseille, mais il n’était vraiment pas beau du tout.

Le pire style vestimentaire ?

Je vais être obligé de dire Tony (Vairelles), son style était vraiment pas mal (rires). Quand je l’ai connu, ce n’était pas la même époque qu’aujourd’hui, donc ça pouvait encore passer, mais c’était vraiment rock’n’roll, quoi. Il y avait les petites santiags, le blouson, un jean très, très serré, c’était Tony quoi. Personnellement, j’étais jeune, donc je ne me permettais pas trop de le chambrer, mais c’est vrai que les autres le taquinaient souvent par rapport à son style.

La pire honte ?

Tu as un peu honte quand tu te fais chambrer par les supporters adverses. Il y a une fois où l’on joue à Caen, enfin il me semble que c’était là-bas, je ne suis plus tout à fait sûr, et les supporters n’arrêtaient pas de me chanter : « Il est des nôtres, il a bu son coup comme les autres… » Cette fois-là, je n’étais pas bien, bon, et puis voilà, l’alcool, c’est le truc avec lequel on m’a charrié toute ma carrière, en plus. Ils ont chanté ça quand je suis entré en jeu, impossible de rentrer dans le match derrière (rires). Je voulais aller me cacher.

La pire tristesse liée au football ?

Je me suis fait éliminer de Coupes d’Europe plusieurs fois, et c’est toujours un sale moment. Mais au niveau tristesse, j’ai surtout le souvenir d’un Nantes-Lyon où juste avant la rencontre, il y a des supporters lyonnais qui se sont tués dans un accident de voiture pour venir assister au match justement. Ce jour-là, on a donc fait une minute de silence et ça avait été très pesant, très émouvant. D’ailleurs, je n’ai pas réussi à jouer les vingt premières minutes, tellement ça m’avait pris aux tripes. Pour se reconcentrer sur du foot après un événement comme ça, c’est très compliqué. Dans le même esprit, il y a évidemment la mort de Marc-Vivien Foé. C’était pendant la Coupe des confédérations, et nous, l’équipe de France, on jouait juste après il me semble. Je me rappelle que je devais être titulaire, mais le coach nous avait demandé à tour de rôle si l’on se sentait de jouer et je n’étais pas vraiment en état.

La pire baston ?

On ne se bat plus sur les terrains maintenant, c’est fini tout ça. Tu peux voir quelques bastons en amateur, mais en pro, ça n’existe plus vraiment. En jeune, il y a une baston dont je me souviens bien, c’était lors d’un déplacement dans le Sud avec la CFA de l’OL, mais je ne me rappelle pas du nom de la ville, je sais juste que ce n’était pas loin de Marseille. On a fini le match à 8 contre 9, c’était assez folklorique car ça ressemblait aux bagarres de Benny Hill, on se courait tous les uns après les autres, c’était n’importe quoi. Et, pour être honnête, je dois avouer que c’est un peu de ma faute, car le match a commencé à dégénérer après que j’ai pris un rouge pour un tacle assassin sur un mec. On va dire que j’ai mis un tacle d’attaquant ce jour-là (rires).

La pire chose dans la vie d’un footballeur ?

Franchement, je vais devoir dire les mises au vert. De temps en temps c’est bien, mais la majorité du temps c’est vraiment casse-couilles. Ça dépend le rythme que tu as avec ton équipe, mais quand j’étais à l’OL, qu’on jouait tous les trois jours, et que tu dois partir à chaque fois à l’hôtel les veilles de matchs, c’est vraiment chiant. Et puis, il n’y a rien à faire pendant les mises au vert, on se fait chier (rires).
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