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Gope-Fenepej : « On n’a pas encore le mental »

Propos recueillis par Kevin Charnay
Gope-Fenepej : « On n’a pas encore le mental »

Ce samedi, la Nouvelle-Calédonie s’en va défier les îles Salomon pour la deuxième fois en trois jours après les avoir déjà battus 3-0 mercredi. L’occasion d’en savoir un peu plus sur cette sélection, grâce à Georges Gope-Fenepej, international néo-calédonien.

Pourquoi ne participes-tu pas à la double confrontation contre les îles Salomon cette semaine ? On a dû mal à croire que tu n’aies pas le niveau pour être appelé avec la Nouvelle-Calédonie en jouant à Amiens en Ligue 2.Ce sont seulement des matchs amicaux. Du coup, le coach de la sélection n’a pas fait appel à ceux qui jouent en métropole, car la Fédération n’a pas les moyens financiers de faire venir les pros d’aussi loin, pour des matchs sans enjeu. Presque quatre jours d’avion pour des matchs amicaux, ça ne vaut pas vraiment le coup. Le coach nous a donc laissés travailler ici tranquillement… Il nous avait prévenu qu’il ferait avec ceux qui jouent en Nouvelle-Calédonie pour jouer les îles Salomon. Et il a bien eu raison apparemment, ça suffisait puisqu’ils ont gagné 3-0 (rires).

Mais le mois prochain, pour la double confrontation contre la Nouvelle-Zélande, qui est décisive dans les qualifications pour la Coupe du monde 2018, tu seras de la partie ?Je pense, oui. Le coach nous a prévenus, il compte nous faire venir, car ce sont des matchs importants. Il a besoin de nous, ceux qui évoluent en métropole. Donc, normalement, si tout se passe bien, je pourrais aller défendre les couleurs de ma sélection.

Ça ne pose pas de problème à ton club, de te laisser partir ?Non, Amiens ne m’a jamais empêché d’aller jouer pour la Nouvelle-Calédonie. Les autres clubs par lesquels je suis passé non plus d’ailleurs. Et puis, ces matchs contre la Nouvelle-Zélande, ils tombent pendant la trêve internationale, ça ne me fait manquer aucun match avec Amiens, donc ça ne crée pas de soucis. Ils me laisseront partir.

Pourtant, ça fait longtemps que tu n’as pas rejoué pour la Nouvelle-Calédonie…C’est vrai, j’ai participé au Jeux du Pacifique en 2011 qu’on a remporté à domicile. Ensuite, j’ai pris part à la Coupe d’Océanie, que nous avons perdue en finale en 2012, et aux match de qualifications pour la Coupe du monde 2014. Depuis, je n’ai plus rejoué avec la sélection, mais cet été, je devais faire la Coupe d’Océanie 2016. Malheureusement, je jouais la montée avec Amiens et j’étais un peu blessé, donc je n’ai pas pu y participer. Mais je vais me rattraper.

Je vois que l’équipe progresse petit à petit. On avance tout doucement. Avec notre expérience, nous qui jouons en métropole, on essaie d’aider, de faire avancer les choses. En Nouvelle Calédonie, les clubs ne sont pas pros, mais au niveau de la sélection, les infrastructures ne sont pas mal du tout.

Vous croyez à la qualification pour la prochaine Coupe du monde, même si vous êtes tombés dans la poule de la Nouvelle-Zélande ?La dernière fois, ça n’est pas passé très loin. Seule la Nouvelle-Zélande a réussi à nous battre et c’est ce qui nous a empêchés de finir premiers du groupe de qualification. Ils étaient beaucoup plus expérimentés que nous, nous on en est encore au stade où on essaie de créer une équipe. On n’a pas de regret, car on a tout donné, on a fait ce qu’on pouvait faire de mieux à ce moment-là. Mais je pense qu’on est plus forts cette année. On a encore plus de joueurs qui évoluent en métropole et ceux qui évoluaient en métropole en 2013 sont rentrés au pays et encadrent les jeunes. On est mieux armés, car il y a un bon amalgame.

Imaginons que tout se passe bien, ça ferait quoi de jouer contre l’équipe de France ?Ce serait une énorme fête, je serais le plus heureux. On est français aussi, alors jouer contre la mère patrie, ça serait énorme. Jouer contre la France serait un honneur. Après, on est loin d’en être là. Il faut passer la Nouvelle-Zélande qui nous est tout de même supérieure, et ensuite, il faut passer le barrage contre le quatrième de la zone CONCACAF. Et la dernière fois, c’était le Mexique…

Ça fait maintenant douze ans que la Nouvelle-Calédonie a rejoint la FIFA. Tu as l’impression que la sélection a progressé depuis le temps ?Même si je ne suis pas sur place, je trouve que la sélection s’est vraiment améliorée depuis des années. C’est grâce au travail de la Fédération. Je vois que l’équipe progresse petit à petit. On avance tout doucement. Avec notre expérience, nous qui jouons en métropole, on essaie d’aider, de faire avancer les choses. En Nouvelle-Calédonie, les clubs ne sont pas pros, mais au niveau de la sélection, les infrastructures ne sont pas mal du tout. Tout le monde investit pour se doter de belles structures et c’est un début encourageant. Je suis positif quant à l’avenir.

Tahiti a souvent été la bête noire de la Nouvelle-Calédonie et inversement. Quand on joue l’un contre l’autre, on a l’impression qu’on joue la Coupe du monde, et qu’on va se manger entre nous.

Alors, qu’est-ce qu’il manque à la Nouvelle-Calédonie pour remporter un tournoi majeur comme la Coupe d’Océanie ? Ça fait trois éditions d’affilée que vous êtes dans le dernier carré.Le truc qui nous manque, c’est qu’on n’est pas assez attentifs jusqu’au bout, on n’est pas assez sereins. Pourtant, on est costauds, franchement. On sait qu’on est la deuxième équipe d’Océanie derrière la Nouvelle-Zélande, et qu’on est capables de les battre. On a la qualité, mais on n’a pas encore le mental qu’il faut pour aller au bout des compétitions. Ce sont des choses qui s’apprennent avec le temps. Par exemple, en 2012, on réussit à battre les Néo-Zélandais en demi-finale sur le score de 2-0. J’avais même marqué dans les dernières minutes, c’était incroyable. Et puis, en finale, on a perdu contre Tahiti. On avait clairement fait le plus dur, et on s’attendait à un match plus facile en finale. On a manqué de concentration et on s’est fait avoir.

C’est cruel, surtout que Tahiti est votre vrai grand rival ?Oui, ça a toujours été comme ça entre les deux francophones de la zone. Tahiti a souvent été la bête noire de la Nouvelle-Calédonie et inversement. Quand on joue l’un contre l’autre, on a l’impression qu’on joue la Coupe du monde, et qu’on va se manger entre nous (rires). Les joueurs se connaissent, certains Calédoniens jouent là-bas. Mais ça ne date pas d’hier, cette rivalité existe depuis toujours.

Tu es parti de Nouvelle-Calédonie pour rejoindre la métropole et l’ESTAC à vingt-quatre ans. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?Je n’avais pas vraiment eu d’opportunités de partir avant. Et puis il fallait que je parte de ma tribu, de mon petit village, ce n’était pas facile. Et puis l’entraîneur du club où je jouais est parti en France. Il s’agit d’Alain Moizan, un homme de la métropole qui a joué en Ligue 1 dans les année 80. C’est lui qui m’a fait venir, il m’a fait passer des tests à Troyes qui se sont révélés concluants. Je lui dois beaucoup. Il a été sélectionneur de la Nouvelle-Calédonie, et il est revenu aujourd’ui à mon ancien club, l’AS Magenta, qu’il entraîne.

Le changement de vie n’a pas été trop difficile ?Ça a été dur les deux premières semaines, je ne me sentais pas bien. Et puis je me suis assez vite acclimaté. Il y a beaucoup de kanaks, de Calédoniens en métropole. Mes collègues, mes amis et ma famille m’ont beaucoup soutenu, et j’ai rapidement passé le cap.

Propos recueillis par Kevin Charnay

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