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Giroud, une sélection légitime en Coupe du monde

Par Adel Bentaha
Giroud, une sélection légitime en Coupe du monde

Ce mercredi, Didier Deschamps devrait inclure Olivier Giroud dans sa liste pour le Mondial. La récompense légitime d’un soldat qui n’aura eu de cesse d’être comparé. Malgré lui.

Ce dimanche, quelques heures après une magnifique reprise pour offrir la victoire au Milan contre La Spezia, RMC annonçait la sélection d’Olivier Giroud pour la Coupe du monde. Une information que seule la prise de parole de Didier Deschamps, le 9 novembre prochain sur TF1, permettra de confirmer, mais qui tend tout de même à remettre l’attaquant au centre de sa relation récemment compliquée avec l’équipe de France. Performant, Giroud pâtit ainsi, et bien malgré lui, de comparaisons en tout genre, exacerbées depuis le retour de Karim Benzema en Bleu.

Retour forcé

Il y a deux ans en arrière, difficile pourtant d’imaginer tel débat en évoquant le nom d’Olivier Giroud. Cadre immuable, au profil bien exploité par ses coéquipiers, rien ne semblait pouvoir restreindre l’envergure du colosse, au sein d’une équipe de France alors toute puissante. Pas même son temps de jeu en club – Chelsea – longtemps sujet à débats dans l’Hexagone. Cette inversion de tendance s’écrasera finalement comme une chape de plomb au printemps 2021, à quelques mois d’un Euro bazardé. Les conflits implicites avec Kylian Mbappé (à qui Giroud reprochera de ne pas le servir dans les meilleures conditions), ajoutés au retour « surprise » de Benzema, brouilleront en effet l’esprit de Didier Deschamps, préférant sacrifier son 9 ultime.

Depuis l’Euro, c’est en effet un jeu de chaises musicales qui s’est enclenché : quand Benzema est là, Giroud ne l’est pas, et inversement. « Évidemment, c’est lié à la blessure de Karim […], racontait Deschamps en mars dernier, pour justifier le retour de Giroud en sélection pour affronter la Côte d’Ivoire à Marseille. Mais pas : « Si c’est Karim, ce n’est pas Olivier. » Ça va plus loin que ça. De par l’historique qu’il y a pu avoir, c’est toujours la grande difficulté : quand il y a un joueur qui a un statut et qu’il a mérité d’avoir ce statut, s’il n’a pas ce même statut en restant dans le groupe, c’est très difficile à vivre, pour ne pas dire impossible. » Un retour conditionné à la blessure de Benzema, dont le sélectionneur ne s’est une nouvelle fois pas caché, quitte à paraître réducteur. « Il faut dissocier le statut et la hiérarchie. C’est par rapport au rôle du joueur, s’il joue ou pas. Il a eu un statut, pendant de longues années. On en a bénéficié aussi. Mais un joueur qui est habitué pendant des années à un statut, il aura du mal à en avoir moins ensuite. » La description froide d’un garçon dont le « statut » semble n’avoir jamais existé.

Forcer le retour

La « Formule 1 » , le « karting » et autres métaphores désobligeantes n’ont d’ailleurs pas tardé à ressurgir pour justifier la placardisation du Grenoblois. Sans y prendre part, l’intéressé a choisi de faire parler sa capacité de résilience en rejoignant l’AC Milan. Le buteur s’est imposé chez les Rossoneri, au point d’offrir un Scudetto aux siens. Au point, surtout, de ne plus laisser le choix à son sélectionneur. « J’ai eu une discussion avec lui comme avec beaucoup de joueurs sur le présent, sur l’avenir. L’avenir, je ne sais pas, ça dépendra de beaucoup de choses […] Il a fait partie de cette équipe de France qui a été très performante. Elle a été aussi très performante sans lui », poursuivait Deschamps, refusant timidement de se laisser séduire par le futur.


Un avenir aujourd’hui dessiné au Qatar, auquel Olivier Giroud devrait donc être invité à participer. Mais pas dans n’importe quel rôle, a priori. « Je ne le prends pas non plus pour dire« tu auras 30 ou 40% et on verra comment tu vas réagir »  », précisait DD au printemps. Exit les 114 capes de l’ancien canonnier, place à un rôle de joker qu’il n’a en réalité jamais renié. Il n’en a, à ce titre, jamais demandé plus. À l’image de son arrivée à Milan, Giroud s’est en effet accoutumé à cette optimisation du temps conféré sur le pré, à même de rendre des services vitaux à ses équipes. La présence de Kylian Mbappé, Karim Benzema ou autre supposé grain de sable ne devrait même pas être sujette à tension, tant la fameuse hiérarchie visiblement chère à « La Dèche » s’est désormais naturellement établie. De quoi assainir ce climat pesant, loin des comparaisons, toujours. Proche du but, souvent.

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