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Geoffray Durbant : « Avec la crise financière, l’impact va être conséquent à notre niveau »

Propos recueillis par Florian Cadu
Geoffray Durbant : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Avec la crise financière, l&rsquo;impact va être conséquent à notre niveau<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Meilleur buteur de National 2 toutes poules confondues avec Sedan avant que la saison ne soit interrompue puis totalement arrêtée en raison de la pandémie de coronavirus, Geoffray Durbant se raconte malgré les bruits de son enfant en musique de fond. Entre ambitions, tremblements de filet, passé et futur. Non sans inquiétude.

Les gens te connaissent peu. Tu viens d’où, et quelles sont tes origines ?Je suis né à Bondy, et j’ai des origines guadeloupéennes de mon père. Il vivait à Capesterre-Belle-Eau, avant de venir sur le continent pour le travail. Puis, il a rencontré ma mère. Plus tard, j’ai grandi à Bobigny.

Tu as rapidement touché au ballon ?Mon père était boxeur, donc il me voyait faire un sport de combat.

Le Red Star reste une belle expérience, mais c’est allé trop vite pour moi. Je suis arrivé en National trop rapidement, j’étais très jeune.

Sauf qu’à chaque fois qu’on m’offrait un jouet, je voulais que ce soit un objet rond. Je ne voulais qu’une balle, donc ils ont vite fait le lien avec le football. Du coup, ils m’ont inscrit à Villemomble où j’ai fait toutes mes classes jusqu’en benjamin. Là, je suis allé à Bobigny. Ensuite, je suis parti au centre de formation de Beauvais. Puis j’ai signé au Red Star…

Vu que ton père était boxeur, il t’a légué ses aptitudes de combattant ?Oui, je dirais ça. Se sacrifier, travailler, ne pas baisser les bras, ne rien lâcher…

La défense disait : « Geo, on fait le job, fais le tien. Tu as juste à marquer, on s’occupe du reste. »

J’en ai tiré mon caractère de soldat.

Ça ne t’a malheureusement pas suffi pour percer, tes premières années dans le foot ont été difficiles…Le Red Star reste une belle expérience, mais c’est allé trop vite pour moi. Je suis arrivé en National trop rapidement, j’étais très jeune. C’était en 2011, je n’étais pas préparé. Il y avait également des gros salaires, qui passaient devant dans la hiérarchie. Ça m’a permis de découvrir le monde semi-professionnel, et de me forger.


Finalement, tu as enchaîné six ou sept clubs en quatrième et cinquième divisions. Et tu as trouvé ton rythme de croisière à partir de 2015-2016, avec une dizaine de buts par exercice. Jusqu’à ton arrivée à Sedan, où tu brillais depuis le début de la saison avec un statut de meilleur buteur de N2 toutes poules confondues. Les sources ne sont pas d’accord : tu as planté quatorze ou quinze fois ?Quinze, en vingt titularisations. J’explique cette efficacité par plusieurs facteurs : l’expérience, l’entourage, les conditions de travail, le projet du club, l’envie de bosser, mon ambition et la prise de conscience de mon potentiel. Défendre les couleurs de Sedan et de son histoire, ça m’a aussi boosté.

Tu es le meilleur buteur du championnat, alors que tu joues dans une équipe qui n’a encaissé que quatre pions et qui défend beaucoup avec notamment cinq 0-0 obtenus. C’est un peu paradoxal, non ? Tu as senti que tu étais seul, et indispensable ?Seul, pas du tout.

Mon objectif, comme toujours, c’est de voir plus haut et de progresser.

La défense disait : « Geo, on fait le job, fais le tien. Tu as juste à marquer, on s’occupe du reste. » Même si je me considère comme le premier défenseur de mon équipe, ça a bien fonctionné ! Mes buts, ce sont à la fois des exploits personnels et des actions collectives. Mais bien que ces buts correspondent à 65% du total des réalisations de Sedan, je ne me considérais pas comme indispensable. Pas plus qu’un autre, en tout cas. Après, au-delà de la grosse frustration de ne pas monter alors que la saison n’a pas pu aller à son terme à cause du coronavirus, cette récompense individuelle constitue une grosse satisfaction. C’est très, très gratifiant.

Ce n’est pas trop décevant d’être coupé comme ça en plein élan, alors que tu commençais à sérieusement attirer les regards et que le mercato approchait ?Déjà, on ne sait pas comment la saison aurait terminé.

Ma première expérience avec la Guadeloupe et un entraîneur comme Jocelyn Angloma, c’était incroyable !

J’aurais pu mettre davantage de buts… Bon, il était encore trop tôt pour parler d’un transfert. J’étais concentré sur le terrain, mon agent Eddy Torest (de la société ET Soccer Consulting, NDLR) s’occupait de tout ça.

Mais ça ne change rien pour toi qui va souffler ta 28e bougie le 18 mai, les conséquences économiques pour le foot semi-pro ne t’inquiètent pas ? Si, ça m’inquiète un peu. Avec la crise financière, l’impact va être conséquent pour les footeux. Surtout à notre niveau. D’un point de vue personnel, c’est flou. Il y aura des discussions avec les dirigeants de Sedan, on va faire le point avec mon agent Eddy Torest et il y aura des décisions très prochainement. Mon objectif, comme toujours, c’est de voir plus haut et de progresser.

Un mot sur la sélection de Guadeloupe, avec laquelle tu as fait ton baptême en novembre 2019 avec deux buts. C’était comment ?Et une passe décisive !

J’adorais Hernán Crespo, et Ruud van Nistelrooy. Des buteurs de surface, tu vois ?

Je devais y retourner en mars pour les qualifications de la Gold Cup, mais tout a été annulé. Cette première expérience, avec un entraîneur comme Jocelyn Angloma, était incroyable ! Vraiment énorme, on a gagné 10-0 contre les îles Turques-et-Caïques.

Pour terminer, quels sont tes modèles ?J’adorais Hernán Crespo, et Ruud van Nistelrooy. Des buteurs de surface, tu vois ? Des charognards, des battants qui ne lâchent pas le steak et qui répondent toujours présents dans la zone de vérité. La moindre miette, c’est au fond !

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Propos recueillis par Florian Cadu

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Créteil

Actus R. van Nistelrooy

France