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Gênes : le cœur au derby, la tête ailleurs

Par Adrien Candau
Gênes : le cœur au derby, la tête ailleurs

Traumatisée en août dernier par l'effondrement du pont Morandi, Gênes s'apprête à célébrer son traditionnel derby de la lanterne. Une parenthèse heureuse, au milieu d'un contexte économique et social toujours très marqué par une catastrophe dont les cicatrices ne sont pas encore près de s'estomper.

Une large section de sa structure a disparu, mais c’est comme si son ombre continuait de planer sur Gênes. Depuis son effondrement le 14 août 2018, qui a fait 43 morts, le pont Morandi n’est plus qu’une architecture fantôme, une coquille vide où plus aucun véhicule ne peut circuler. Un drame que les Génois n’ont de façon compréhensible pas encore exorcisé, alors que le classique duel local, Genoa-Sampdoria, pointe le bout de son museau ce dimanche, pour clore la 13e journée de Serie A.

Les coûts du désastre

Sur le plan humain d’abord, les plaies sont encore vives. La peur, la tristesse, voire la profonde colère provoquée par la catastrophe continuent de marquer les esprits, à l’image des déclarations du capitaine du Genoa Domenico Criscito, passé sur le pont Morandi dix minutes avant son effondrement : « Ce n’est pas possible qu’un pont d’autoroute s’écroule comme ça. Ce n’est pas possible ! Nous devons faire quelque chose pour ce pays. Les gens partent à cause de choses comme ça. Nous avons besoin de sécurité, il faut que quelqu’un fasse quelque chose, c’est dégueulasse ! » Trois mois plus tard, Gênes panse toujours ses blessures et notamment les habitants qui vivaient dans la « zone rouge » , en dessous du pont Morandi. Leurs maisons seront prochainement détruites et si les occupants sont dédommagés et relogés, ils sont aussi contraints de quitter malgré eux leur quartier.

C’est cependant sur le plan économique que les conséquences de l’effondrement de l’ancienne superstructure génoise sont plus précisément quantifiables. Car le pont Morandi était un axe routier stratégique très emprunté, dont dépendait l’activité portuaire génoise. Sa mise hors service oblige les automobilistes à prendre des déviations qui rallongent leur trajet de plusieurs dizaines de kilomètres. Le trafic routier génois, aujourd’hui hypertrophié, est plus que jamais victime d’embouteillages et d’interminables ralentissements. En conséquence, à en croire les chiffres avancés par les médias italiens, le port de la ville, cœur de son économie, aurait perdu près de 8% de son trafic, si on compare par exemple les résultats enregistrés aux mois d’octobre 2018 et 2017. Pire, selon des estimations de la chambre de commerce de Gênes, l’effondrement du pont Morandi aurait coûté environ 422 millions d’euros aux entreprises de la ville. Tout n’est pas noir pourtant, alors que la presse transalpine évoque la récente signature d’un protocole de construction d’un pont en acier alternatif au Morandi, destiné à fluidifier le trafic. Un premier pas vers une nécessaire reconstruction symbolique et matérielle.

« Ce sera un derby différent »

Ne comptez cependant pas trop sur le football local pour redonner la patate aux Génois. Les tifosi du coin restent en effet plutôt sur leur faim depuis le début de la saison, alors que la Sampdoria et le Genoa, après un début de championnat plus qu’honorable, restent chacun sur trois défaites consécutives en Serie A et pointent respectivement aux 12e et 14e rangs du classement. Rien de dramatique côté terrain donc, mais pas de quoi non plus faire saliver d’envie les fans des deux formations.

Sportivement, ce derby de la lanterne a cependant quelques arguments pas dégueulasses à faire valoir. Et notamment une vraie opposition de styles. Côté pile, la Sampdoria est partisane d’un football plus axial et relativement plus sophistiqué balle au pied, avec notamment l’Uruguayen Gaston Ramírez en numéro dix (ou l’Italien Riccardo Saponara), aligné derrière un duo Defrel-Quagliarella plutôt savoureux techniquement. Côté face, le Genoa mise sur sa puissante doublette d’attaquants Piatek-Kouamé, mais aussi sur un jeu plus vertical et physique, alors que ses offensives font la part belle aux combinaisons sur les côtés : le Griffon est d’ailleurs la sixième équipe qui centre le plus en Serie A, là où la Sampdoria n’est que 19e dans cet exercice. Des considérations sportives qui resteront néanmoins probablement au second plan ce dimanche : « Ce sera un derby différent confirme l’humoriste génois Luca Bizzarri. Pour moi, il n’y aura pas ce match sportif, cette fureur du passé. Aujourd’hui, la ville ne peut pas être divisée par le football. Quand tout se sera pacifié, alors, seulement, nous recommencerons à nous chamailler. »

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Tous propos issus de La Gazzetta dello Sport.

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