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Garcia : Rudi Gracias

Par Steven Oliveira
Garcia : Rudi Gracias

C'est désormais officiel, Rudi Garcia va quitter l'Olympique de Marseille à la fin de la saison. Si ce départ était quasiment une obligation en raison de la saison désastreuse de l'OM, il ne doit pas faire oublier que le passage du technicien français sur la Canebière est une réussite.

Les Rita Mitsouko avaient donc raison. Les histoires d’amour finissent mal. Très mal même. Et c’est Rudi Garcia qui en fait actuellement les frais. Conspué par le stade Vélodrome, insulté sur les réseaux sociaux, le technicien français vit une fin de saison difficile. Une situation qui ne peut assez logiquement plus durer en l’état, et Rudi Garcia devrait quitter l’OM avec un chèque de Frank McCourt en guise de cadeau d’adieu. Comment cela pouvait-il se terminer autrement, au fond ? Actuellement 6e de Ligue 1, l’OM a d’ores et déjà dit adieu à une qualification en Coupe d’Europe. La faute aux victoires en coupes de Strasbourg et de Rennes. La faute surtout à une saison désastreuse de Marseille, dernier de sa poule de Ligue Europa, éliminé de la Coupe de France par Andrézieux et qui compte actuellement treize défaites en Ligue 1. D’ailleurs, Rudi Garcia lui-même ne s’est pas caché en conférence de presse : « C’est certainement la plus mauvaise saison de ma carrière. » Sauf que résumer les 943 jours du coach de 55 ans à cette saison serait cruel. Et même totalement injuste.

1-3 c’est la Ligue Europa

C’est un fait : Rudi Garcia restera comme l’entraîneur qui a perdu contre Andrézieux. Mais aussi comme celui qui a fait venir à l’OM des joueurs comme Patrice Évra, Konstantínos Mítroglou ou encore Aymen Abdennour. C’est un fait aussi : Marseille n’aura jamais terminé sur le podium de Ligue 1 avec Rudi Garcia, et l’ancien coach de Lille aura toujours perdu face à l’Olympique lyonnais de Bruno Genesio en championnat (5 défaites en autant de matchs). Loin, très loin, du fameux Champions Project. Ça, c’est pour ceux qui préfèrent voir le verre à moitié vide. Les plus optimistes, eux, se rappelleront surtout de ce parcours en Ligue Europa lors de la saison 2017-2018. Un parcours qui a débuté le 27 juillet lors d’un troisième tour de qualification face au KV Ostende (4-2). Et qui s’est terminé en finale au Groupama Stadium face à l’Atlético de Madrid (0-3). Hormis la parenthèse Marcelo Bielsa, les supporters de l’OM n’avaient tout simplement pas vécu pareille émotion depuis le titre de champion de France de 2010. Il n’y a qu’à voir la joie du public du Vélodrome lorsque Hiroki Sakai a inscrit le but du 5-2 dans les derniers instants du quart de finale face au RB Leipzig. La culture de l’instant est ainsi faite que les supporters de l’OM oublient actuellement cette épopée. Mais nul doute que d’ici plusieurs années, le passage de Rudi Garcia à l’OM sera synonyme de ce parcours en Ligue Europa. Et non de cette saison 2018-2019 catastrophique.

Le verre à moitié plein

Là encore, parler uniquement du parcours européen 2018 dans la catégorie des points positifs du passage de Rudi Garcia est injuste. Ce serait oublier que l’ancien coach du Mans a mis fin à dix défaites consécutives face au Paris Saint-Germain lors de son premier Classique. Avant de remonter le club de la 12e à la 5e place de Ligue 1 pour sa première saison. Oublier aussi que c’est lui qui a permis à Florian Thauvin de passer un cap et de devenir le joueur décisif qu’il est devenu. Ou plutôt qu’il a été la saison dernière. Oublier aussi qu’il a permis au public du Vélodrome de retrouver Steve Mandanda ou encore Dimitri Payet. Mais aussi oublier qu’il a permis aux supporters de tomber sous le charme de Luiz Gustavo ou de la traductrice de Kevin Strootman. Lui aussi qui a lancé dans le grand bain les jeunes du centre de formation Boubacar Kamara et Maxime Lopez. Et si Rudi Garcia n’a jamais terminé sur le podium de Ligue 1 avec l’OM, il reste tout de même l’entraîneur marseillais avec le meilleur ratio de victoires après 100 matchs dirigés en Ligue 1. Avec 52% de victoires contre 50,4% pour Gérard Gili ou encore 46,5% pour Didier Deschamps. Sauf que ces batailles gagnées ne l’ont jamais été face aux gros du championnat que sont le Paris Saint-Germain et l’Olympique lyonnais. Finalement, la plus grosse erreur de l’ancien coach de la Roma – et surtout des dirigeants de l’OM – aura été cette prolongation de contrat jusqu’en 2021 signée en octobre 2018. Sans elle, la saison cauchemardesque aurait probablement été arrêtée plus tôt, et Garcia ne serait pas devenu la cible des supporters de l’OM. Mais qu’il se rassure, les Rita Mitsouko ont aussi dit : « Cett’ fois c’est bien fini ! Profite-z’en c’est ta dernièr’ sortie oui ! C’est fini, fini ! Nous le regrett’rons bien. »

Par Steven Oliveira

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