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Gago : « Cette finale n’aurait jamais dû se jouer en Espagne »

Propos recueillis par Sergio Levinsky et retranscrits par Cristian Pereira
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Ancien milieu de terrain du Real Madrid, Fernando Gago retrouve à contre-cœur le Bernabéu avec Boca Juniors pour une finale retour de Copa Libertadores spéciale contre River Plate. Car pour lui, cet événement n'a rien à faire en Europe.

Quand tu jouais aux côtés de Pablo Pérez, Boca avait plus le ballon. Aujourd’hui, c’est plutôt River qui a la possession. Comment tu vois le match de dimanche ?Ça dépend de comment se passe le match, des espaces qui vont se créer. Parce que si on a toujours tendance à vouloir le contrôle du ballon, on sait qu’on peut faire plus mal à l’adversaire à certains moments en étant davantage verticaux.

Pourquoi Boca a cessé de jouer avec trois attaquants, comme cela semblait être le cas aux débuts avec l’entraîneur Guillermo Schelotto ? C’est conjoncturel.

On aurait dû jouer dans le stade de River pour le bien du football argentin.

Parfois, les blessures, ou la signature d’un joueur, ou le contexte, font que tu changes d’avis. Moi, je me suis par exemple gravement blessé à deux reprises sous sa direction !

On dit que Boca voulait jouer au Monumental parce que River aurait ressenti une certaine pression du fait de jouer devant son public, avec notamment la possibilité que vous souleviez la coupe chez eux. D’autres soutiennent que c’est une chance pour Boca de ne pas aller jouer là-bas, parce que River joue toujours bien à domicile. Quelle est la vérité ? Tout d’abord, et c’est le plus important, je ne pense pas à la pression. On aurait dû jouer dans le stade de River pour le bien du football argentin.

On va se tuer sur le terrain. Pour ceux qui sont en Espagne, en Argentine ou n’importe où dans le monde.

Ça, il faut le répéter clairement parce qu’il ne faut pas laisser le reste du monde voir ce genre de choses se passer sans rien dire. Et ne pas laisser une finale de Copa Libertadores se jouer en Espagne sans rien dire non plus. Après, c’est vrai qu’au Monumental, avec le résultat en notre défaveur, mais avec beaucoup de probabilité de nous approcher de leurs buts, le public aurait sans doute mis une grosse pression. Mais on ne le saura jamais.

Mais le 24 novembre dernier, vous disiez ne pas vouloir jouer cette finale…C’est juste que ce n’était pas possible de la jouer. Certains de nos joueurs ont été blessés. On a été attaqués à coups de pierres en arrivant en bus. Mais cette finale n’aurait jamais dû se jouer en Espagne.

Beaucoup de monde est venu vous voir à l’entraînement, et il y a de nombreux supporters qui ont dépensé leurs économies pour aller en Espagne. Vous en parlez entre vous ?

Ce qu’il nous reste à faire, c’est attaquer.

Bien sûr. C’est pour ça qu’on va se tuer sur le terrain. Pour ceux qui sont en Espagne, en Argentine ou n’importe où dans le monde.

Il y a des particularités du Bernabéu, que tu connais bien pour y avoir joué, dont tu penses pouvoir profiter pour ce match ?Oui, faire trembler les filets du but adverse. (Rires.) Non, non, il n’y a rien de vraiment spécial à ce que je sache. Ce qu’il nous reste à faire, c’est attaquer.

Dans le stade, il y aura beaucoup de gens qui t’ont vu jouer avec le maillot blanc du Real.Oui, ça va être très bizarre.

Il faut s’adapter au changement de climat, parce que c’est l’hiver ici.

Une finale de Copa Libertadores en Europe, c’est de toute façon bizarre. Ce n’est pas ce que nous imaginions, mais il faut y faire face. J’ai vécu de très belles choses au Real pendant cinq ans et j’y ai de très beaux souvenirs.

Tu as parlé avec certains de tes anciens coéquipiers du Real ?Oui, avec certains d’entre eux. Ils m’ont appelé pour me parler du match. Eux-mêmes sont surpris que la finale se joue ici…

Dario Benedetto a dit que l’équipe recommençait à peine à penser au football. Cela a été si difficile que ça ? Oui, cela a été très difficile parce que c’était compliqué de se concentrer après ce qui nous est arrivé. Une honte…

Ce que je regrette, c’est l’image que nous avons donnée.

Mais il faut s’adapter, se remettre à fond dans la finale, profiter des jours qui nous restent pour travailler et nous préparer. Il faut aussi s’adapter au changement de climat, parce que c’est l’hiver ici. Mais on doit faire face à tout ce qui va arriver jusqu’au jour J.

Qu’est-ce que tu penses du fait que des chefs de la barra brava de Boca aient essayé de venir en Espagne ? Ici, le match est en alerte rouge 4, et il y a 4000 officiers de police mobilisés… Cela ne nous concerne pas. Ce que je regrette, c’est l’image que nous avons donnée. C’est cela le pire. Nous, on veut jouer.

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Propos recueillis par Sergio Levinsky et retranscrits par Cristian Pereira

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