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France-Chine : l’Empire céleste avant les étoiles ?
L’équipe de France féminine dispute ce vendredi soir à Créteil (21h) contre la Chine son dernier match de préparation avant le Mondial, à une semaine du début de la compétition. Parées pour l’événement, les Bleues ne peuvent pas prendre le risque de remettre en cause leurs certitudes en cas de couac. Même si l'histoire prouve qu’une contre-performance ne serait pas forcément un drame.
Cette fois, ça y est. L’heure n’est plus aux réglages, ni à l’à-peu-près. L’équipe de France entame la dernière ligne droite de son Mondial par un ultime match de préparation contre la Chine ce vendredi soir au stade Dominique-Duvauchelle de Créteil. À une semaine du lancement de l’événement et de leur première rencontre de poule face à la Corée du Sud, les Bleues voudront montrer à la planète football qu’elles sont prêtes. Prêtes pour leur Mondial, prêtes à croquer dans les Coréennes, les Norvégiennes, les Nigérianes et bien plus encore. L’heure est à l’envoi d’un signal fort, à l’intimidation des autres favorites. Aucune nation ne se dégage pour le titre ? Il appartient alors aux Bleues de montrer que, chez elles, personne ne pourra aller les chercher.
L’importance d’envoyer un message à la concurrence ne pourra se concrétiser que par une victoire avec la manière face à la Chine, 16e nation mondiale. Ça tombe bien, Corinne Diacre peut compter sur le retour des Lyonnaises pour aligner une dernière fois son onze type. On parle bien de sept titulaires (Bouhaddi, Majri, Mbock, Renard, Henry, Le Sommer, Cascarino) qui composent l’ossature de cette équipe. Si les Françaises vont loin dans ce Mondial, elles le devront en grande partie au talent individuel et au vécu collectif de ces machines à gagner.
« L’Empire du milieu » à démanteler
Reste une inconnue : le physique. Arrivées seulement mardi dernier à Clairefontaine après avoir garni leur palmarès d’une nouvelle Ligue des champions (la quatrième de suite pour le club rhodanien, la sixième en tout dans son histoire), les Lyonnaises sortent encore d’une saison à rallonge, alors que le plat de résistance reste à venir. « Je vais utiliser (les Lyonnaises) au même titre que les autres, même si c’est vrai qu’elles ont un état de fatigue très prononcé, un état de forme complètement différent de celles qui sont en stage depuis le 8 mai » , soufflait Corinne Diacre la semaine dernière. Un manque de fraîcheur physique et mentale qui explique en partie les contre-performances des Tricolores dans les grandes compétitions internationales.
Mais de ces doutes, la sélectionneuse ne veut pas en entendre parler. « Tout a été calculé(…)dans la planification, concernant les charges d’intensité » . Si l’amuse-gueule contre la Thaïlande (3-0) la semaine dernière s’apparentait à une « séance d’entraînement » (Diacre), le rendez-vous face à la Chine ressemble davantage à un dernier gros test voulu par l’encadrement des Françaises. On ne choisit pas la 16e nation mondiale par hasard quand les Bleus, de leur côté, avaient préféré gagner en soutien populaire contre une nation de seconde zone pour leur dernier match pré-Mondial (1-1 contre les USA au Parc OL). Les Roses d’acier, elles, seront tout sauf des faire-valoir : elles ont aussi leur Coupe du monde à peaufiner, et se sont échelonnées contre des nations européennes en mars (défaites contre la Norvège et le Danemark, match nul contre les Pays-Bas) après avoir battu en janvier le Nigeria et la Corée du Sud… deux futures adversaires de la France en poules.
Souvenez-vous les États-Unis
Le pari est risqué pour les Bleues : en cas de résultat positif, elles fonceront vers le 7 juin bourrées de certitudes et de confiance. Autrement, gare aux maux de crâne et aux tensions. Mais cela suffira-t-il pour déstabiliser un groupe qui n’a perdu que deux matchs depuis l’Euro 2017, contre l’Angleterre (4-1) en mars 2018 et face à l’Allemagne (0-1) en février ? États-Unis (3-1), Japon (3-1), Danemark (4-0) : voilà le calibre des nations que cette équipe de France a rendu aphones cette année.
D’autant qu’un éventuel mauvais résultat ne serait pas un drame. Il serait tout d’abord compréhensible : les femmes de Corinne Diacre ont déjà la tête au Mondial, vont accuser le coup physiquement après leur préparation et chercheront avant tout à ne pas forcer pour éviter les blessures. D’autre part, les Françaises sont bien placées pour savoir que les victoires de prestige à quelques mois des grands rendez-vous internationaux n’ont pas de réelle signification. Il y a un an, les Bleus en avaient inquiété plus d’un en se faisant accrocher par les États-Unis (1-1) juste avant le Mondial russe. On connaît la suite…
Par Douglas de Graaf