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Fonseca fond la forme

Par Antoine Donnarieix
Fonseca fond la forme

Entraîneur d'un Shakhtar Donetsk prêt à affronter l’OL à huis clos ce mardi, Paulo Fonseca vient en France avec l’objectif de ramener quelque chose de son déplacement dans l’Hexagone. Ça tombe bien, le Portugais est habitué aux exploits de taille XXL.

L’homme est sûr de son fait devant les caméras braquées sur lui. En pleine préparation d’un match en déplacement contre l’Olympique de Marseille pour le compte de la quatrième journée de Ligue Europa 2015-2016, Paulo Fonseca dresse l’étendue d’un constat plutôt stupéfiant. « Tout ce que je pourrais donner comme explication pourrait ressembler à une excuse et je ne veux pas de cela, explique l’entraîneur du SC Braga. Nous avons vécu une journée inédite. Je pensais avoir tout vu… Nos chaussures ont disparu. Il y a pourtant des caméras, des vigiles, beaucoup de sécurité, et nos chaussures ont disparu. C’est tout ce que je peux dire. » Son entraînement principal perturbé à la veille du match contre l’OM, Fonseca avoue l’avoir mauvaise. Le lendemain, le Lusitanien va pourtant devoir digérer une amère défaite au Vélodrome (1-0). C’était là son dernier déplacement professionnel en France. De quoi avoir une légitime envie de revanche…

Monsieur Zorro

L’heure enfin arrivée, Fonseca ne débarque pas sur le tarmac de l’aéroport à Marignane, mais s’apprête à affronter un nouvel Olympique. Devant la montagne lyonnaise, le Portugais est prévenu : pendant que sa nouvelle équipe du Shakhtar Donetsk partageait les points à domicile contre Hoffenheim lors de la première journée du groupe F, les Gones bouclaient une poignée de minutes plus tard leur victoire historique à Manchester City (1-2). Vaincre les Citizens, une mission impossible pour Fonseca et ses hommes ? Pas du tout. Lors de la campagne de C1 2017-2018, l’équipe ukrainienne était déjà parvenue à s’imposer contre des Sky Blues remaniés à l’ultime journée de la phase de poules (2-1), condamnant ainsi Naples à être reversé en C3. Avant la rencontre, Fonseca avait promis d’entrer en conférence d’après-match déguisé en Zorro au cas où la victoire, synonyme de qualification pour les huitièmes de finale de C1, était au rendez-vous. Une promesse tenue.

« C’est la plus belle conférence de presse de ma vie, je suis super heureux, expliquait le justicier masqué. Les fans du Shakhtar peuvent être fiers, mais ils ne sont pas les seuls, toute l’Ukraine doit profiter de ce moment. » Si le Shakhtar est parvenu à se sortir de la phase de poules de C1 pour la quatrième fois de son histoire, le club doit en grande partie cette réussite à son technicien, loin d’être avare en matière d’exploits européens. Lors de la saison 2012-2013, Fonseca parvenait à placer le modeste FC Paços de Ferreira au troisième rang du classement final de la Liga ZON Sagres, derrière les intouchables FC Porto et Benfica. Parmi ses chefs-d’œuvre figurent quatre victoires contre deux adversaires directs au podium, le SC Braga (2-0, 3-2) et le Sporting Portugal (1-0, 1-0). Une performance qui place directement Fonseca au rang de divinité chez les Castores, qualifiés pour la première fois de leur histoire au tour préliminaire de la C1. Une autre paire de manches que de gagner un simple match contre City.

L’habitude du déplacement

À première vue anodine, cette visite du Shakhtar emmené par son cavalier Fonseca apparaît comme un traquenard potentiel pour l’OL. Privé de son public après le huis clos définitif prononcé par l’UEFA à cause de nouveaux débordements lors de la réception du CSKA Moscou la saison passée, Lyon va accueillir les doubles champions d’Ukraine en titre dans une atmosphère feutrée. Une situation à laquelle s’est accoutumé le Shakhtar, hôte de ses adversaires dans la Spider Arena de… Kharkiv, à plus de 300 kilomètres de Donetsk. Et visiblement, ce supposé inconvénient du déplacement obligatoire ne semble plus gêner l’équipe, déjà leader de son championnat avec neuf victoires et une défaite en dix journées. Ce week-end, l’équipe s’est même offert un festival grandeur nature sur le terrain du FC Karpaty (1-6). À l’image de son entraîneur, le Shakhtar sera présent au Parc OL pour sortir sa plus belle panoplie, chaussures incluses.

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