- JO 2024 (H)
- Finale
- France-Espagne (3-5, a.p.)
Les Bleuets laissent l'or et les lauriers aux Espagnols
Il aura fallu 10 minutes à l'Espagne de Fermín López et un dernier mot pour Camello pour plomber la France et se parer d'or. Pourtant, les garçons de Thierry Henry ont bien commencé la partie et se sont donné les moyens de pousser la Rojita en prolongation. Il restera donc une grosse amertume au moment de croquer dans ces médailles d'argent.
France 3-5 (a.p.) Espagne
Buts : Millot (11e) et Akliouche (78e) et Mateta (90e+3 s.p.) pour les Bleuets // López (18e et 25e), Baena (28e) et Camello (100e, 120e+1) pour la Rojita
Ouvrant le bal des finales des sports collectifs de ces Jeux olympiques, les Bleuets n’iront pas au bout du rêve formulé par Thierry Henry. L’Espagne, plus équipée, plus clinique (8 tirs cadrés pour 18 tirs elle, 12 pour 29 pour les locaux) et décidément bête noire des Français cet été, a préféré affirmer sa suprématie dans le foot de sélection. Longtemps inquiétante, cette équipe a eu au moins le mérite de se révolter, poussant les jaunes d’un soir au bout de la prolongation, après avoir été menée de deux buts. Il faudra faire preuve d’humilité face à ce parcours, mais aussi de reconnaissance pour un groupe qui a été façonné à la hâte et qui a attendu de voir Paris pour connaître la défaite dans ces Jeux maison. Ils sont sur la boîte, c’est un moindre mal. Pourtant, les erreurs et l’énergie aperçues dans la bataille devront être notées par les autres sports co français, pour qu’eux empochent l’or.
Fermín et Baena ont vengé Arconada
Est-ce qu’une finale franco-espagnole au Parc des Princes pouvait mieux démarrer que par une « Arconada » ? Les vainqueurs des JO 1984 invités par la FFF en tribune auront tous la ref’ mais c’est un fantôme qui a été réveillé dès la 11e minute. Sur un dégagement hasardeux d’Álex Baena, Enzo « Platoche » Millot se saisit du ballon et envoie une frappe du gauche ni bonne ni mauvaise qu’Arnau Tenas, pourtant sur la trajectoire, laisse inexplicablement entrer dans ses filets (1-0, 11e).
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— francetvsport (@francetvsport) August 9, 2024
Si le gardien du PSG n’a pas marqué des points dans le jardin de son employeur, l’histoire prend tout de même une autre tournure qu’il y a quarante ans. En effet, la Rojita se ressaisit et recolle grâce à l’inévitable Fermín López, seul dans la surface pour croiser ce service de l’autre champion d’Europe Baena (1-1, 18e). Si la connexion Olise-Mateta s’établit sur un corner, le meilleur buteur de la compétition se montre insatiable. Centre de Miranda, reprise d’Abel Ruiz repoussée par Guillaume Restes, mais le milieu barcelonais est au bon endroit pour inscrire son 7e but de la quinzaine et faire basculer la partie (1-2, 25e). Les Bleuets sont paumés et s’écartent encore plus du chemin doré quand Álex Baena, visiblement remonté, montre à tous les platinistes convaincus qu’un coup-franc lors d’une finale au Parc peut atterrir directement dans la lucarne sans profiter d’une bourde du portier (1-3, 28e). Eh, c’est pas si mal que ça, une médaille d’argent, non ?
La magie olympique n’a pas suffi
Les « fous » de Thierry Henry ne se démontent pas. Pendant que la sélection ibérique chercher à contrôler son avance, Manu Koné rate le coche, catapultant son coup de tête sur la barre (57e). Akliouche et Kalimuendo, relayant Chotard et Lacazette (qui décidément n’y arrive pas quand Deschamps est là), tentent d’apporter un état d’esprit un brin plus conquérant, mais les tentatives mollassonnes de Mateta et Olise sont trop inoffensives. La combinaison envoyant Koné dans la surface, elle, l’était mais Tenas éteint cette fois l’incendie (72e). Et la flamme aussi ? Michael Olise n’est pas de cet avis. Son coup-franc rentrant passe entre plusieurs jambes et est effleuré par Maghnes Akliouche (2-3, 79e) : le Parc y croit à nouveau. Mieux : l’arbitrage vidéo apporte sa pierre à l’édifice en confirmant l’accrochage espagnol sur Kalimuendo alors que le corner de Doué prenait le chemin de la touche. Jean-Philippe Mateta rentre son péno aussi bien que son maillot dans le short (3-3, 90e+3) et Restes a du souffler très fort pour envoyer la frappe de Turrientes sur la barre et tout le monde en prolongation. Tant pis pour le JT de Delahousse.
20h05 : le record de Marie-Jo Pérec au 400m vient de tomber à Saint-Denis, mais la France ne compte pas se faire effacer de tous les tableaux. Il ne manque d’ailleurs pas grand chose à Mateta et Kalimuendo pour postuler au rôle de porte-drapeau à Los Angeles, mais non : Camello préfère découper le panache bleu-blanc-rouge d’un ballon subtilement piqué (3-4, 100e). Doué pose son CV avec un contôle délicieux et un missile qui aurait pu pousser Tenas à se trouver une seconde fois, la tête plongeante de Bradley Locko est mal récompensée, l’entrée tardive de Cherki sera anecdotique : une lancer du javelot de Tenas et une conclusion de Camello scellent le tournoi et les illusions de Tricolores (3-5, 120e+1). Ces derniers partis de trop loin pour renverser cette Espagne et l’empêcher de grimper sur le toit de l’Olympe.
France (4-3-1-2) : Restes – Sildillia (Cherki, 110e), Badé, Lukeba, Truffert (Locko, 91e) – Millot (Doué, 78e), Koné (Magassa, 105e), Chotard (Akliouche, 52e) – Olise – Mateta, Lacazette (Kalimuendo, 52e). Sélectionneur : Thierry Henry.
Espagne (4-2-3-1) : Tenas – Pubill (Sanchez, 73e), Garcia, Cubarsí, Miranda (Gutierrez, 98e) – Barrios, Baena (Turrientes, 83e) – Oroz, López (Bernabé, 73e), Gómez – Ruiz (Camello, 83e). Sélectionneur : Santiago Denia.
Par Mathieu Rollinger