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Ferland Mendé, mercé

Par Steven Oliveira
Ferland Mendé, mercé

Titulaire sur le flanc gauche de la défense lyonnaise depuis le début de l'année, Ferland Mendy (22 ans) peut s'attaquer à l'étape suivante : l'équipe de France. À moins que le Sénégal vienne jouer le trouble-fête et arrache l'ancien Havrais des griffes de la Fédération française.

Bertrand Traoré a beau avoir marqué l’unique but de la rencontre face au Stade Malherbe de Caen ce dimanche (1-0), la #TeamOL ne s’est pas trompé en élisant sur les réseaux Ferland Mendy homme du match. Passeur décisif sur le but de l’ailier burkinabé, l’ancien latéral gauche du Havre a profité de la tactique défensive des Caennais pour aller foutre le bordel près des cages de Rémy Vercoutre comme le montre ses 47 passes effectuées dans le camp adverse et ce coup de canon du pied droit qui s’est échoué sur le poteau de l’ancien portier lyonnais. Solide offensivement, Ferland Mendy a aussi su régner en maître dans son couloir gauche où aucun Normand n’est parvenu à s’infiltrer. Mais les supporters lyonnais n’ont pas attendu de voir le natif de Meulan-en-Yvelines faire joujou avec Frédéric Guilbert pour comprendre qu’ils disposent au sein de leur effectif du latéral gauche le plus sexy de Ligue 1.

Marçal dans son rétroviseur

Arrivé à Lyon l’été dernier contre un chèque de cinq millions d’euros, Ferland Mendy a pourtant eu un peu de mal à s’imposer dans son couloir en raison de quelques pépins physiques et de la préférence de Bruno Génésio pour le Brésilien Fernando Marçal. Mais celui que son homonyme Benjamin Mendy a qualifié de « successeur idéal » après son départ du Havre n’est pas du genre à rester les bras croisés à attendre que son heure arrive. Non, le latéral de 22 ans qui n’avait alors connu que la Ligue 2 a profité de la petite baisse de régime de son concurrent pour faire basculer la hiérarchie à coups d’accélérations fulgurantes, de tacles le long de sa ligne et de centres déposés qui lui permettent de comptabiliser trois passes décisives en Ligue 1.

C’est donc dans la peau d’un titulaire – Marçal jouant désormais uniquement les matchs de Coupe –, que Ferland Mendy attaque l’année 2018. Et vu les prestations du joueur formé au PSG, ce nouveau statut n’est pas près de s’envoler. Seul petit bémol, celui qui a été sacré meilleur arrière gauche de Ligue 2 la saison dernière a toujours cette fâcheuse tendance à dégoupiller, par inexpérience, dans sa propre surface de réparation, comme le prouvent ses trois penaltys déjà concédés en championnat cette saison. Le dernier en date lors d’une défaite à Monaco le 4 février dernier (3-2), avait mis en scène Mendy se faisant avoir comme un U13 face à Kamil Glik.

Meilleur centreur que Kurzawa et Amavi

Que Ferland Mendy se rassure, cette candeur dans sa surface est largement compensée par une activité débordante qui saute tellement aux yeux qu’il est devenu un candidat légitime à l’équipe de France. Car si Benjamin Mendy est quasi assuré d’être titulaire en équipe de France lors de la Coupe du monde – si son retour sur les terrains après son opération des ligaments croisés se passe bien –, l’identité de son remplaçant reste l’une des grosses interrogations de la liste de Didier Deschamps. Layvin Kurzawa ? Lucas Digne ? Jordan Amavi ? Jérôme Roussillon ? Yoann Andreu ? Au regard de ses récentes prestations, Ferland Mendy peut clairement faire partie de la bande et être l’heureux élu. Et ce n’est pas les statistiques qui vont dire le contraire. Avec 23% de centres réussis, celui qui découvre la Ligue 1 cette saison fait bien mieux que ses principaux concurrents Layvin Kurzawa (15%) et Jordan Amavi (13%). Et alors que les Bleus devraient évoluer avec Olivier Giroud en numéro 9, la patte gauche de Ferland pourrait être un atout de plus pour convaincre la Desch’ de partir en Russie avec sa doublette de Mendy.

Interrogé à ce sujet par SFR Sports, Ferland Mendy a préféré jouer le timide et botter en touche : « J’ai pas reçu de pré-sélection ou alors je ne suis pas au courant. Je l’ai derrière la tête, mais loin, j’essaie de ne pas trop y penser. On espère tous avoir une sélection dans notre carrière. Et pourquoi pas l’équipe de France. » Et si Ferland laisse planer un doute sur l’identité de sa sélection, c’est surtout parce qu’il n’a pas encore choisi la couleur de son maillot international, lui qui est aussi suivi par la Fédération sénégalaise, comme il l’a avoué à Lyon Capitale début mars : « Je ne me suis pas encore penché sur le Sénégal. Bien sûr, je pense au choix de la sélection, mais je n’ai pas encore tranché. Je suis sincère quand je dis ça. Je ne sais pas ce qui va se passer, ce que je vais faire. En tout cas, même si je vais écouter les conseils de mes proches, je déciderai seul. » Il y a trois ans, un autre Franco-Sénégalais latéral gauche, né en région parisienne, formé au HAC et qui cassait la baraque dans un Olympique, devait faire face au même choix : il s’appelait Benjamin Mendy. La France n’en voudra pas à Ferland de continuer d’avancer dans les pas de son homonyme.

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