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Fahd El Khoumisti : « Quand j’étais au PSG, on m’appelait le « Cavani de la réserve » »

Propos recueillis par Habib Bensetti et Loïc Bessière
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Élu meilleur joueur de National, sélectionné dans l'équipe type de la saison, Fahd El Khoumisti (28 ans) est aussi en tête du classement des buteurs avec 19 pions. Une saison parfaite sur le plan individuel pour l'attaquant de Concarneau, qui flambe depuis son arrivée chez les Thoniers en janvier 2021. Ce vendredi soir sur la pelouse du Red Star, le Benzema du National disputera son dernier match sous les couleurs du club breton, avant d'aller voir plus haut. Entretien avec un ancien avant-centre de la réserve du PSG dont la confiance n'a jamais été ébranlée.

Ça fait quoi d’être élu meilleur joueur du championnat ?C’est une énorme fierté, c’est très valorisant. J’avais des rêves, des objectifs, et le fait d’atteindre celui-là montre que je peux encore poursuivre les suivants. Ça prouve également que tout est possible. Si on regarde, il y a un an et demi, je ne jouais pas dans un club de National. Je ne jouais pas du tout, j’étais à la cave. Je suis heureux d’avoir continué à croire en moi, même si ce n’est pas du tout une finalité. Ça me pousse simplement à encore plus me battre.

D’après toi, pourquoi cette récompense t’est revenue ?C’est beaucoup de travail. Pour faire une grosse saison, il faut que plusieurs paramètres soient alignés : un très bon coach, une belle équipe, des bons coéquipiers, une belle ambiance… Il faut aussi être bien dans sa tête, avoir un certain équilibre sur le terrain et en dehors. Durant cette saison, tout a été réuni. Le coach (Stéphane Le Mignan) y est pour beaucoup aussi, il a tout compris à l’équipe, on a une vision similaire du football. Étant un joueur de ballon, j’aime beaucoup décrocher, et il m’a laissé cette liberté, celle de ressentir le jeu. C’est agréable d’avoir un coach qui joue. Je suis passé dans des clubs où c’était le ballon en l’air, les duels, tout ça, des luttes aériennes pour exister…

Malgré cette belle saison, Concarneau terminera à la 4e place du championnat. Toi, tu es en fin de contrat. Comment vois-tu l’avenir ? Ça va être compliqué de rester, car je suis très ambitieux, c’est tout ce que je peux vous dire. Je veux savourer jusqu’au bout ces derniers moments avec Concarneau. Je veux vivre le moment présent, car on ne sait pas ce qu’il peut se passer, et j’avance mieux comme cela. En tout cas, j’ai envie de rester en France.

Ça va être compliqué de rester à Concarneau, car je suis très ambitieux, c’est tout ce que je peux vous dire. Mais j’ai envie de rester en France.

En novembre, tu évoquais chez nos confrères du Télégramme un objectif de buts à atteindre. L’as-tu atteint ? Il n’a pas encore été atteint, mais il pourra l’être dès vendredi, oui, sur ce dernier match au Red Star. Mais je sais qu’il ne faut pas se forcer à vouloir absolument marquer. Je vais tâcher en premier lieu de faire un très bon match. Si j’essaye de forcer, je sais pertinemment que ça ne rentrera pas.

Quel rapport entretiens-tu avec tes coéquipiers ? Ils sont hyper contents ! Ils m’ont félicité, mais je leur ai dit que ce trophée était le nôtre, pas seulement le mien. Je ne peux pas briller tout seul. Ce trophée, il aurait pu revenir à quelqu’un d’autre dans l’équipe. Mais l’attaquant prend toute la gloire, car il est là pour les mettre au fond.

Tu as joué tous les matchs de Concarneau comme titulaire cette saison. Comment te sens-tu ? Très bien ! Nos séances sont basées sur la technique, donc il n’y a pas de fatigue. On ne court pas pour courir, il n’y a que du plaisir. La gestion des efforts, le temps de récupération, tout est calculé avec cet entraîneur. C’est plus de la fatigue mentale.

Quel est ton secret pour ne jamais te blesser ? Je fais extrêmement attention à tout. Je prends vraiment soin de mon alimentation, j’essaye de dormir le mieux possible. Depuis deux ans, je mange sainement et je ne me suis jamais senti aussi bien. Quand tu manges bien et que tu dors bien, tu es connecté, tu es vif d’esprit et tu peux avoir moins de blessures. J’essaye de tout mettre de mon côté pour devenir le meilleur joueur possible.

Tu as connu une période de creux durant la saison, qui coïncide d’ailleurs avec une série de mauvais résultats pour Concarneau. Peux-tu nous l’expliquer ? Il y avait de la fatigue mentale, il ne faut pas oublier que Concarneau n’a pas l’habitude de jouer le haut du tableau. C’était quand même inédit pour le club. L’attente a changé autour de nous. On s’est mis à croire qu’on allait le faire. Plus les matchs passaient, plus nos performances étaient abouties, on avait du contenu. Cette euphorie à assimiler a certainement dû nous coûter cette méforme durant le sprint final. Malgré cette fin de saison, on a appris, et cela nous servira tous pour plus tard.

Stéphane Le Mignan m’a recruté quand j’étais aux oubliettes. Quand personne ne me regardait, il m’a appelé. Mes statistiques n’étaient pas folles, cela montre qu’il regardait ma façon de jouer. Je lui dois beaucoup.

Et à titre personnel, au fil de la saison, tu t’es senti plus attendu par les défenseurs ?Ah oui ! Je l’ai vraiment senti, les défenseurs étaient plus attentifs, on me laissait moins d’espaces.

Tu parles beaucoup de Stéphane Le Mignan, le coach qui t’a redonné confiance. Peux-tu nous parler de votre relation ?En fait, je n’ai jamais perdu confiance en moi. À Orléans, je n’ai pas pu montrer mes qualités, tout simplement car je ne jouais pas. Avec Le Mignan, on se retrouve niveau football, on parle le même langage. J’apprécie énormément l’homme, mais c’est également un travailleur acharné, au point sur les qualités et défauts de nos adversaires. Il a une faculté à bien nous préparer avant les rencontres. Il m’a également beaucoup appris tactiquement. J’ai énormément de respect pour lui. Il m’a recruté quand j’étais aux oubliettes. Quand personne ne me regardait, il m’a appelé. Mes statistiques n’étaient pas folles, cela montre qu’il regardait le contenu de mes prestations, ma façon de jouer. Je lui dois beaucoup.

En début de saison, pensais-tu que faire une si belle saison était possible ?Au-delà de ça, quand j’ai décidé d’aller à Concarneau en venant d’Orléans, la première question que je me suis posé, c’est : « Pourquoi je ne suis pas venu plus tôt ? » J’ai senti dès le début de saison le potentiel de l’équipe, j’ai dit aux jeunes qu’on allait monter. Nous ne sommes pas montés, mais je croyais dur comme fer en la capacité du groupe à accomplir une si belle saison. On a donné beaucoup d’émotions aux gens et à notre famille. C’est ça le but du foot : voir du beau jeu et vivre des émotions fortes.

Quelles sont les différences entre le Fahd El Khoumisti qui a tenté sa chance à Orléans il y a trois ans et celui que tu es aujourd’hui ? J’ai trouvé beaucoup plus de professionnalisme à Concarneau qu’à Orléans. Je respecte le club, mais c’étaient les coachs que je n’ai pas trouvé sympas. Je ne jouais pas, vous allez me dire. Ce n’est pas un bout de papier qui fait que tu es un club professionnel, c’est l’attitude, une façon d’être et de voir le football. Je me suis toujours senti prêt à aller plus haut, mais là, c’est le moment idéal. J’ai toujours eu confiance en moi, mais là j’ai plus de confiance que jamais.

Ce statut de meilleur joueur du National peut-il te mettre plus de pression pour la suite de ta carrière ?Je vais le prendre de la même manière que lorsque qu’on me négligeait à Orléans. Je vais rester moi, je vais rester Fahd El Khoumisti. C’est très valorisant, mais quand j’étais au PSG, on m’appelait le « Cavani de la réserve ». Là, cette saison, j’ai l’étiquette de « Benzema du National » . Cela me fait vraiment plaisir, mais je ne me mets pas de pression.

Les supporters concarnois m’ont fait un chant magnifique. Ce sont les meilleurs.

Qui entraîne les supporters de Concarneau au bout de la nuit ? (Il rigole.) Les supporters concarnois m’ont fait un chant magnifique. Ce sont les meilleurs ! (Il se met à chanter.) « Il m’entraîne au bout de la nuit. Qui ça, qui ça ? Fahd El Khoumisti ! » Quand je joue à domicile, c’est un de mes trucs préférés. Quand je marquais ou que je faisais une bonne action, ils la chantaient. C’est beau quand même, franchement !

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