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Phil Foden, le symptôme de la situation

Par Adel Bentaha

Symbole d’une Angleterre décevante dans cet Euro 2024, Phil Foden peine à afficher son meilleur niveau. Une bien mauvaise surprise, au vu des attentes placées en lui.

Phil Foden, le symptôme de la situation

C’est une illustration presque idéale de l’Euro offert par Phil Foden aux supporters anglais. La tête basse et le corps marqué par la fatigue, l’ailier de Manchester City vient en effet d’être sorti par Gareth Southgate, en toute fin de rencontre contre la Slovaquie. Au moment de passer derrière le but de Martin Dúbravka, Foden voit dans son dos Jude Bellingham exécuter une bicyclette salvatrice, pour égaliser et emmener les siens vers une prolongation victorieuse en huitièmes de finale (2-1). Cette scène, captée par les caméras isolées d’ITV, c’est celle d’un joueur passant à côté de l’histoire. Elle met ainsi en lumière toutes les difficultés d’un joueur, absent des débats depuis le début de l’Euro et incapable d’afficher le moindre signe d’efficacité.

Des difficultés individuelles dans un collectif en berne

Mettons-nous d’accord d’emblée : l’Angleterre est l’un des grosses déceptions de ce championnat d’Europe. Malgré la qualité offensive à leur disposition, les Anglais n’ont effectivement rien démontré, ne remportant que deux rencontres (face à la Serbie et la Slovaquie) et n’inscrivant que quatre buts (un de plus que l’équipe de France au passage). Dans cette médiocrité ambiante, difficile donc d’exclure Phil Foden. Titulaire indiscutable sur le papier, le Citizen l’est bien moins dans les esprits, tant son rendement déçoit. Sur ses quatre rencontres disputées, il a ainsi été remplacé à trois reprises, pour un bilan individuel proche du néant : 8 frappes tentées (dont 4 non cadrées), 7 dribbles réussis, et 5 incursions dans les surfaces adverses. Voilà tout.

Pour conclure ce ballet statistique faiblard, on peut également évoquer la plus criante de toutes, concernant son jeu vers l’avant. En effet, depuis le début de l’Euro, Phil Foden a adressé 3 ballons à Jordan Pickford, contre seulement un seul à Harry Kane, son buteur. Une aberration dont les Britanniques ont préféré rire, plutôt que de se morfondre. Au sein de la sélection cependant, pas sûr que la situation prête à la rigolade. Car il ne faudrait pas l’oublier, mais Foden a été élu meilleur joueur de Premier League au mois de mai dernier. Récompense légitime et logique au vu de la saison 2023-2024 délivrée par l’intéressé (35 matchs, 19 buts, 8 passes décisives, pour celui qui a terminé quatrième meilleur buteur du championnat), ce trophée devait alors servir d’exemple à la « golden generation » censée amener l’Angleterre sur le toit de l’Europe. Il n’en est rien.

Le mal de City

Dès lors, comment expliquer cette soudaine chute de tension ? Certains évoqueront les tracas personnels du joueur, parti en urgence rejoindre sa femme la semaine dernière, pour la naissance de leur troisième enfant. Les plus pragmatiques s’attarderont simplement sur l’aspect technique. À l’instar de Kevin De Bruyne, Bernardo Silva ou Mateo Kovačić, Phil Foden paraît lui aussi déboussolé, loin du système de Manchester City. Si aux côtés de Pep Guardiola, les automatismes sont réglés comme du papier à musique, en sélection la donne est tout autre pour les quatre protagonistes. Dans cet Euro, De Bruyne s’est par exemple heurté aux consignes de Domenico Tedesco, qui l’a chargé de jouer dans un rôle de sentinelle. Résultat, le Belge a été fantomatique. Même scénario pour Bernardo Silva, collé à la ligne de touche avec le Portugal, ce qui ne paraît guère en adéquation avec le rôle d’électron libre qui est le sien en club.

Foden n’échappe donc naturellement pas à cette règle. Chargé d’alimenter le secteur droit (et parfois gauche) à City – tant dans le couloir qu’à l’entrée de la surface –, son positionnement comme ailier exclusif sous les ordres de Gareth Southgate ne lui permet guère de disposer de la liberté suffisante à sa créativité balle au pied. Et pour cause, celle-ci est aujourd’hui donnée à Bellingham – également en deçà de ses capacités dans cette édition allemande. Surtout, il est utile d’évoquer l’usure physique dont peut souffrir Phil Foden, au sortir de sa saison éreintante à Manchester City (en surrégime ?). Cet amas de difficultés, ce dernier en est heureusement conscient et il ne se défile pas. « Je suis désolé pour Gareth, a-t-il ainsi posé en conférence de presse, afin de dédouaner son sélectionneur. À l’entraînement, il nous dit de presser et de jouer haut sur le terrain. Parfois, il faut que cela vienne des joueurs. Nous devons être des leaders, et j’ai l’impression que pendant les matchs, nous aurions pu être plus collectifs et trouver des solutions. Les joueurs doivent assumer une part de responsabilité. » Rendez-vous est pris ce samedi en quarts de finale contre la Suisse : ça passe ou ça casse.

Par Adel Bentaha

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