- Euro 2024
- 8es
- Allemagne-Danemark (2-0)
L’Allemagne plume le Danemark et passe en quarts
Au terme d’un match plaisant et riche en rebondissements, l’Allemagne a pris le dessus sur le Danemark (2-0) grâce à des pions de Kai Havertz sur penalty et Jamal Musiala. Direction les quarts de finale pour la Nationalmannschaft.
Allemagne 2-0 Danemark
Buts : Havertz (SP) (53e) et Musiala (68e) pour l’Allemagne
L’Allemagne savait que c’était maintenant qu’elle devait augmenter son niveau de performance d’un cran, car son Euro ne pouvait pas déjà s’arrêter, là maintenant, au stade des huitièmes de finale. La mission est en partie accomplie, car même si cette sélection est imparfaite, qu’elle rate encore trop d’occasions, qu’elle en concède beaucoup aussi et qu’elle aurait même pu laisser échapper ce match au retour des vestiaires, c’est bien elle qui s’est gavée des applaudissements et des chants de ses dizaines de milliers de supporters, au coup de sifflet final, son rêve de victoire à domicile demeurant intact.
Éclairs, Schmeichel et Hojlund
Après l’éviction sans sentiment de l’Italie une heure plus tôt, l’Allemagne était prévenue : même si la formation de Julian Nagelsmann est d’un autre niveau, plus aucun match ne sera facile désormais. Le sélectionneur allemand avait fait des choix forts pour l’occasion en intronisant Leroy Sané à la place de Florian Wirtz et en maintenant sa confiance à Kai Havertz aux dépens de Niclas Füllkrug, qui pouvait faire ses débuts dans son jardin du Stadion de Dortmund. Mais il faut croire que Nagelsmann a du flair : d’entrée, son équipe est dedans et surtout d’une dangerosité sans nom sur coup de pied arrêté. Systématiquement, les Allemands prennent le dessus sur des Danois bien trop gentils, et si le pion de Nicolas Schlotterbeck est annulé pour une faute de Joshua Kimmich sur un corner tiré par Toni Kroos, Kasper Schmeichel va devoir sortir le grand jeu sur un nouveau coup de tête du défenseur du Borussia Dortmund. L’ancien portier de l’OGC Nice est dans un grand soir et tout son pays le remercie : il est bien présent sur une lourde frappe de Kimmich, comme sur cette reprise sans contrôle un peu écrasée d’Havertz ou encore un peu plus tard sur une tête du buteur des Gunners pourtant en excellente position.
À mesure que l’orage se lève et que les éclairs font leur apparition, le Danemark reprend du poil de la bête. Joachim Andersen signe une ouverture grandiose, Christian Eriksen réalise un contrôle du même acabit, et il faut un bon retour d’Antonio Rüdiger pour empêcher le Danemark de faire un joli coup. Au fil des minutes, et il en sera de même après l’interruption de la rencontre à cause de la météo, les Danois feront jeu égal avec leurs hôtes, et à deux reprises, Rasmus Hojlund manquera l’ouverture du score. D’abord en grattant dans la surface un ballon chaud dans les pieds de Schlotterbeck, pour finalement l’expédier dans le petit filet de Manuel Neuer. Puis au bout d’un contre de classe, où il voit le portier allemand jaillir dans ses pieds comme un guépard. À la pause, le suspense reste entier.
Havertz et Musiala s’occupent de la qualif
C’est généralement à ce moment-là que ces chocs basculent, car oui, cet Allemagne-Danemark en est bien un. Et comme souvent, il faut un coup du sort pour que la partie se débloque. Sur un ballon qui traîne dans la surface allemande, Andersen fusille Neuer et pense ouvrir le score avec un supplément chambrage en prime. C’était compter sans l’intervention salutaire de la VAR pour le pays hôte, qui trouve sur l’action un hors-jeu d’un cheveu de Delaney. La suite va vous étonner : sur l’action qui suit, David Raum voit son centre dévié par la main… d’Andersen. VAR dans l’autre sens, penalty cette fois, Kai Havertz ne tremble pas (1-0, 53e). Le coup est rude pour les hommes de Kasper Hjulmand qui redoublent d’intensité, mais laissent également d’énormes boulevards. À la suite d’une superbe conduite de balle, Havertz manque le break en ne cadrant pas son petit ballon piqué face à Schmeichel, tandis que sur une nouvelle percée de l’ancien du Bayer Leverkusen, Sané manque un but tout fait pourtant seul au point de penalty.
On se dit alors que l’Allemagne a peut-être trop gâché, et on n’est pas loin de la vérité lorsque Pierre-Emil Højbjerg trouve Hojlund seul dans la surface allemande qui, une nouvelle fois, bute sur Neuer. À force de se faire des politesses, l’Allemagne va vraiment en profiter : sur une ouverture parfaite de Schlotterbeck, Schmeichel hésite à sortir et laisse le champ libre à Jamal Musiala qui s’en va terminer le boulot (2-0, 68e). La fin de match est débridée, le Danemark donne tout pour revenir, mais se heurte à une défense allemande compacte qui va encore louper une ou deux balles de match par l’intermédiaire d’Havertz et de Füllkrug. L’affaire est dans le sac, et voilà donc l’été allemand qui se poursuit malgré les orages, les secousses, le Danemark et la grêle.
Allemagne (4-2-3-1): Neuer – Kimmich, Rüdiger, Schlotterbeck, Raum (Wirtz, 81e) – Andrich (Can, 65e), Kroos – Musiala (Henrichs, 80e), Gündoğan (Fülkrug, 65e), Sané (Anton, 87e) – Havertz. Entraîneur : Julian Nagelsmann.
Danemark (3-5-2): Schmeichel – Andersen, Christensen (Bruun Larsen, 81e), Vestergaard – Mæhle, Delaney (Norgaard, 69e), Eriksen, Højbjerg, Bah – Skov Olsen (Poulsen, 70e), Hojlund (Wind, 81e). Entraîneur : Morten Hjulmand.
Par Andrea Chazy, au Stadion Dortmund