- Euro 2024
- 8es
- Angleterre-Slovaquie (2-1)
Kane et Bellingham, cœurs de lion
Passée tout proche de l’élimination contre la Slovaquie, l’Angleterre s’en est remise à Jude Bellingham et à Harry Kane pour accéder aux quarts de finale (2-1), à l’issue de la prolongation. Si elles ont sauvé leur pays, les deux stars se sont aussi certainement évité les foudres de leurs supporters.
Au réveil demain matin, Jude Bellingham et Harry Kane pourront pousser un grand ouf de soulagement. Grâce à eux, l’Angleterre s’est sortie du piège tendu par une surprenante équipe de Slovaquie (2-1), mais ils ont surtout regagné un peu de crédit aux yeux de leurs fans, qui n’auraient pas hésité à les condamner après une gênante et précoce élimination d’un tournoi dont beaucoup les donnaient favoris, avant le coup d’envoi de la compétition. Car pendant 95 minutes, les joueurs de Gareth Southgate, toujours aussi réticent à remettre en cause ses choix tactiques et humains, ont vécu l’enfer à Gelsenkirchen.
Rapidement menés par la Slovaquie, les hommes du royaume d’Angleterre ont ensuite buté presque éternellement sur la défense adverse. Mais ces Anglais, qui avaient cru égaliser par Phil Foden et avaient déjà tapé le poteau sur une frappe de Declan Rice, ont pu compter sur Jude Bellingham, qui a sorti ses habits de héros d’un sublime retourné dans l’ultime minute du temps additionnel, puis sur Harry Kane, qui a retrouvé son instinct de buteur dès le début de la prolongation.
De zéros à héros
Invisible pendant la majeure partie du match et rapidement sanctionné d’un carton jaune qui témoignait déjà de sa nervosité, Jude Bellingham a montré pourquoi il devait être le patron de cette sélection anglaise. D’un retourné tout aussi extraordinaire qu’inattendu, il a égalisé quand plus personne ne l’espérait, laissant pantois Martin Dúbravka, jusqu’ici irréprochable. Leader dès sa première saison au Real Madrid, il a donné un nouvel allant à un Euro décevant lors de la phase de groupes. La mémoire courte, il s’est même permis d’envoyer un petit « Who else ? » (qui d’autre ?) aux tribunes après son but.
🔥🔥🔥 JUDE BELLINGHAM ENVOIE L'ANGLETERRE EN PROLONGATIONS ! 🤩 Un retourné acrobatique SOMPTUEUX, c'est LE but de l'Euro ! ⏰Le Belling' Time !#Action #beINEURO2024 #Euro2024 #ANGSVK pic.twitter.com/7s4hUboNJQ
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) June 30, 2024
Incapable de remporter un trophée en Bavière cette saison, le capitaine des Three Lions a, de son côté, dû longuement cogiter en voyant les minutes s’égrainer tout au long de la seconde période, sans que le score n’évolue. Mais après un match traversé comme un fantôme pour un joueur de son rang, il s’est finalement trouvé au bon endroit, au bon moment pour inscrire son 48e but de la saison, le 14e lors des quatre dernières compétitions majeures disputées par les Anglais. Si l’on dit souvent que les grands joueurs se montrent dans les grands matchs, ils ont cette fois-ci su le faire le temps de cinq minutes irrationnelles pour les Anglais, et cela a suffi ! Même Gareth Southgate, qui n’avait procédé qu’à un seul changement dans son onze de départ, avec la titularisation de Kobbie Mainoo, a réussi à retrouver du flair en faisant entrer Ivan Toney dans le temps additionnel, celui-ci étant passeur décisif sur le but de l’attaquant du Bayern Munich.
Les arbres qui cachent la forêt
Cette qualification et ses deux buts libérateurs ne devront toutefois pas faire oublier les 95 longues minutes au cours desquelles les Anglais ont buté sur la défense slovaque. Les tabloïdsne devraient d’ailleurs pas manquer de le faire remarquer à Gareth Southgate et à ses ouailles dès demain, tant le couperet est passé proche. Il ne faudra pas non plus oublier que si la tentative de David Strelec du milieu de terrain avait fait mouche, les espoirs anglais auraient été douchés bien plus tôt. Car la défense des Three Lions n’a pas rassuré ce dimanche. La perte de balle à l’origine de ce frisson était l’œuvre de John Stones, qui, avec son partenaire de défense, Marc Guéhi, a été loin d’apporter l’assurance nécessaire dans un match d’un tel enjeu. Finalement, l’Angleterre ressortira peut-être grandie de ce match, et la frayeur du jour ne sera possiblement qu’un mauvais souvenir dans deux semaines, mais à force de jouer avec le feu, les Anglais pourraient bien finir par se brûler. Pour l’éteindre, ils devraient continuer à s’appuyer sur les deux seuls joueurs de leur équipe à avoir marqué lors de cet Euro.
Par Julien Faure