- Euro 2024
- 8es
- Allemagne-Danemark (2-0)
Havertz laisse passer l’orage
Alors que de nombreuses voix demandent la titularisation de Niclas Füllkrug outre-Rhin, Kai Havertz a de nouveau occupé la pointe de l’attaque allemande samedi soir contre le Danemark (2-0). Le joueur d’Arsenal a fait ce qu’il savait faire, même si les anti ne risquent pas encore de se taire.
L’Allemagne réclame Niclas Füllkrug, à cor et à cri. Un sondage conduit par Bild sur le numéro 9 idéal pour la Mannschaft a donné lieu à un plébiscite pour l’attaquant du Borussia Dortmund (90% des voix et plus de 130 000 participants), dont le profil colle naturellement plus avec la tradition des Bombers allemands. De quoi titiller l’ego de Kai Havertz. Julian Nagelsmann a toutefois persévéré avec son idée et maintenu sa confiance au Gunner. Le scénario du huitième de finale contre le Danemark lui a plutôt donné raison, même si le débat reste ouvert.
Kaiser Kai
Le numéro 7 a joué au chat et à la souris avec Kasper Schmeichel tout au long de la soirée. La partie a débuté avec un bon appel dans le dos de Jannik Vestergaard, qui lui a permis d’armer une reprise de volée pied gauche… détournée avec un brin de réussite par le portier (10e). Havertz s’est retrouvé en position dangereuse après la coupure orageuse, mais a cette fois-ci facilité le boulot du gardien en envoyant sa tête droit sur lui (37e). Ce qui ne l’a pas empêché de transformer avec sang-froid son penalty en deuxième période, croisant parfaitement sa frappe alors que Schmeichel était parti du bon côté (53e).
🔥 Kai Havertz ouvre le score pour l'Allemagne sur penalty ! 🥶 Après une main de Joachim Andersen dans la surface !
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— beIN SPORTS (@beinsports_FR) June 29, 2024
Dans la foulée, le buteur a raté le doublé en plaçant son piqué juste à côté de la cage, au bout d’une action où son sublime contrôle a fait toute la différence pour prendre à défaut la défense (59e). Le condensé de ce pour quoi il est applaudi, et de ce pour quoi il peut être décrié. Encore plus à côté d’un Füllkrug insolent d’efficacité en sélection, notamment dans les grandes compétitions. Avec deux buts au Mondial et autant dans cet Euro, Fulle marque toutes les 41 minutes quand il dispute un tournoi majeur.
« Il ne s’agit pas seulement de marquer »
Une ultime opportunité d’égaler Jürgen Klinsmann et Mario Gómez, meilleurs réalisateurs allemands à l’Euro avec cinq pions chacun, s’est présentée à Kai Havertz ce samedi. Schmeichel a cependant repoussé l’échéance en détournant son tir croisé (90e+5). D’après Bild, Julian Nagelsmann avait longtemps envisagé de propulser Füllkrug dans le onze face à la Suisse dimanche dernier, impressionné par les prestations de son attaquant, autant en match qu’à l’entraînement. L’homme acheté 75 millions d’euros par Arsenal pourrait-il vraiment perdre sa place au profit de celui qui jouait encore en D2 il y a deux ans ?
« De l’extérieur, c’est compréhensible de demander Fulle, a reconnu Nagelsmann dans un entretien avec RTL, tout en défendant l’option Havertz pour sa manière de peser sur la défense adverse et d’ouvrir des brèches. Il a un rôle clair dans de nombreux matchs, il n’a pas beaucoup d’actions avec le ballon parce qu’il doit créer de l’espace pour les autres. Il l’a fait de manière exceptionnelle. Dans notre évaluation interne, Kai est bien mieux classé qu’il ne l’est dans le public. Pour un attaquant, il ne s’agit pas seulement de marquer. Si l’adversaire est fatigué, tu peux avoir un peu plus d’espace. Kai est un joueur important pour nous. » Buteur (sur penalty, déjà) et passeur contre l’Écosse en ouverture, Havertz semble donc garder l’avantage. La dernière demi-heure a aussi montré qu’il n’y avait pas forcément besoin de choisir : entré à la 64e minute, Füllkrug est venu se positionner en pointe, pendant que Havertz, lui, a reculé d’un cran pour évoluer au cœur du jeu. Pourquoi les opposer quand on peut en profiter (au moins de temps en temps) en simultané.
Par Quentin Ballue