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Bleus : Le pire du milieu

Par Tom Binet

Face à un trio espagnol une nouvelle fois particulièrement inspiré, l’entrejeu français a vécu un calvaire, mardi soir à Munich. Dépassés par les événements, Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot et N’Golo Kanté ont sombré.

Bleus : Le pire du milieu

A posteriori, cette image restera comme un moment marquant de cette triste soirée de Munich. Alors que son milieu de terrain prend l’eau, totalement incapable de maîtriser les percées espagnoles, Didier Deschamps s’égosille depuis son banc de touche. Les voyant perdus, le sélectionneur hurle à Aurélien Tchouaméni et Adrien Rabiot de rester au duel en un contre un face à leurs vis-à-vis. Pourtant, en l’espace de quatre minutes, la Roja profite à deux reprises des trous béants laissés par l’équipe de France pour renverser le match. Avant de ne plus jamais lâcher les manettes, grâce notamment au règne de son entrejeu.

Un trio en plein calvaire

Sur le premier but, c’est Adrien Rabiot, surpris de voir Lamine Yamal s’inviter plein axe, qui lui laisse bien trop de latitude pour armer sa – formidable – frappe. Quatre minutes plus tard, c’est au tour d’Aurélien Tchouaméni de se faire humilier par la prise de balle supersonique de Dani Olmo dans la surface, non sans avoir été en retard tout au long de l’action. Pendant ce temps, N’Golo Kanté s’occupait de bloquer Rodri, restant ainsi bien trop haut face aux constructions et à la mobilité espagnoles, et trop loin ensuite pour venir en aide à ses petits copains. Deux coups de poignard pour des Bleus qui avaient pourtant parfaitement entamé la rencontre. Et deux illustrations du naufrage du trio de milieux de terrain tricolores, bien incapables de tenir la comparaison avec leurs homologues ibères, presque toujours libres de dicter le tempo en première période. Dans un fauteuil, Rodri, Dani Olmo et dans une moindre mesure Fabián Ruiz ont pu dérouler, offrant un bel exemple de ce à quoi est censé ressembler ce secteur de jeu au plus haut niveau.

Une triste fin pour les trois Bleus, qui achèvent leur tournoi sur un bilan contrasté. Désigné homme du match à deux reprises en début de compétition, N’Golo Kanté aura été bien plus à l’aise en sentinelle pour harceler l’adversaire qu’un cran plus haut, avec la responsabilité de se projeter régulièrement balle au pied (surtout en l’absence d’Antoine Griezmann). La surprise du chef signée Didier Deschamps aura en plus perdu son invincibilité en tournoi majeur au passage. Constat similaire pour Adrien Rabiot, toujours aussi important dans l’équilibre collectif au fil des rencontres avant de flancher au pire moment. Quant à Aurélien Tchouaméni, si le doute subsiste sur son état de forme réel après sa blessure de fin de saison, sa compétition restera bien en deçà de ce qu’il avait proposé au Qatar. Trop souvent perdu sans ballon, embêté pour assurer des sorties de balle courtes et propres et jamais inspiré dans ses (nombreuses) tentatives lointaines, le Madrilène aura déçu.

Jouer, mais pour quoi faire ?

En se passant d’Antoine Griezmann, DD avait donc fait le choix de laisser les clés du jeu à Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé tout en alignant un trio avant tout supposé solide sans ballon. Un plan qui a affiché d’importantes limites. Car sans grande surprise, Kanté ou Rabiot n’auront pas apporté grand-chose non plus au moment d’aller de l’avant. Pas plus que l’entrée du Colchonero, bien trop effacé pendant la demi-heure qu’il aura passée sur le pré, et dont l’Euro semble n’avoir jamais débuté. « J’ai mal commencé puis je me sentais de mieux en mieux… et j’ai fini sur le banc », regrettait-il après coup. Une réalité qui n’aura pas aidé le milieu français à briller tout au long de son séjour allemand, tant le n°7 était attendu comme la caution créativité de l’équipe. Un débat sur le fonds de jeu tricolore ouvert ces derniers jours par Kylian Mbappé lui-même, qui avait pointé du doigt la baisse de qualité des ballons proposés depuis le départ d’un certain Paul Pogba. Venu faire un coucou face à la Belgique, c’est peu dire que « la Pioche » aurait fait du bien à ces Bleus version 2024. « Pourquoi je dois me sentir visé ? Il y a d’autres joueurs avec d’autres caractéristiques, tempérait Rabiot à quelques heures de défier la Roja. Il faut s’adapter. » Raté.

L’élimination consommée, Deschamps ne pouvait que constater les dégâts. « Je ne vais pas chercher d’excuses, mais nous n’avons commencé la préparation ni avec Adrien (Rabiot) ni Aurélien (Tchouaméni), a-t-il tenu à rappeler. On a paré au plus pressé en étant le plus efficace possible. L’Espagne a davantage de maîtrise. Nous avons été moins performants dans l’orientation du jeu, nous avons manqué de verticalité. Même si nous avons poussé jusqu’au bout. Je ne reprocherai pas aux joueurs d’avoir donné tout ce qu’ils avaient. » Dans un secteur où Eduardo Camavinga (165 minutes sur 570), Youssouf Fofana (40 minutes) voire Warren Zaïre-Emery (0) auraient pu se voir offrir davantage d’opportunités de prouver qu’ils avaient leur mot à dire, cela n’aura pas suffi. Et ce mercredi matin, c’est toute la France qui s’en mord les doigts.

Par Tom Binet

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