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2023, un grand cru pour les Bleus
L'équipe de France a bouclé en Grèce une année 2023 particulièrement réussie. Dans la foulée de la désillusion de la finale au Qatar et du retrait de plusieurs cadres, les Bleus ont parfaitement réussi leur transition vers l'Euro en Allemagne.
Un bilan comptable plus que positif
Dix rencontres, huit victoires, un seul petit couac lors d’un amical en Allemagne et un ticket poinçonné pour l’Euro au terme d’un cavalier seul tout au long de qualifications achevées par la deuxième déception de l’année en Grèce. Les Bleus ont vécu un long fleuve tranquille depuis l’immense tristesse du 18 décembre dernier, n’encaissant que trois buts en huit matchs officiels. Les voilà qui ratent de peu la tête du classement FIFA, bien que cela n’apporte toujours aucun trophée. Statistiques toujours, l’équipe de France n’a fait mieux (soit le carton plein) lors d’une campagne de qualifications à l’Euro qu’à deux reprises, avant les tournois 1992 et 2004. Ouf, ce nul en Grèce nous sauve d’une nouvelle désillusion l’été prochain.
Les prémices d’un renouveau générationnel
Les retraites internationales de Raphaël Varane, Hugo Lloris, Steve Mandanda, voire Karim Benzema ont obligé certains à prendre davantage de responsabilités. Et ouvert la voie à l’intégration de plusieurs petits nouveaux. Sept, très précisément. Képhren Thuram (une petite minute de temps de jeu face aux Pays-Bas), Brice Samba, Wesley Fofana, Jean-Clair Todibo, Castello Lukeba, Malo Gusto et donc Warren Zaïre-Emery ces derniers jours ont connu leurs premiers émois en Bleu depuis mars dernier. Avec des perspectives différentes concernant la suite de leur aventure nationale à court terme, le portier de Lens ou le tout jeune milieu parisien apparaissant comme partants probables pour l’Euro, tout comme le roc niçois, dans une certaine mesure. Au total, pas moins de 31 bonshommes ont porté le maillot frappé du coq sur les dix matchs disputés cette année. Un seul aura été de toutes les batailles : l’infatigable Antoine Griezmann.
Un train qui paraît déjà raté pour certains
Des 26 joueurs appelés pour la Coupe du monde il y a tout juste un an, seuls 16 ont fait partie du groupe France en ce mois de novembre. Au-delà des récents retraités et des blessés du moment, plusieurs vice-champions du monde ont vu le train poursuivre sa route sans eux, et risquent d’avoir du mal à le rattraper. Forfaits il y a un an et toujours blessés, Christopher Nkunku et Presnel Kimpembe vont devoir cravacher dès leur retour sur le pré. Dans un milieu de terrain où Didier Deschamps cherche les meilleurs seconds couteaux derrière son trio Tchouaméni-Rabiot-Griezmann, Eduardo Camavinga, Youssouf Fofana et même Warren Zaïre-Emery, sous réserve qu’il revienne correctement de sa blessure, semblent avoir mis Mattéo Guendouzi ou Jordan Veretout – jamais utilisés en 2023 – dans le rétroviseur. Entré en jeu face aux Pays-Bas et en Irlande en mars dernier à la faveur de plusieurs absences, Moussa Diaby ne fait plus non plus partie du plan A concocté par le sélectionneur.
Une gestion des gardiens exemplaire
145 sélections – record de l’histoire bleue – et capitaine depuis onze ans : c’est un monument de l’équipe de France qui a tiré sa révérence après le Mondial en la personne d’Hugo Lloris. Si la succession ne faisait guère de doutes avec un Mike Maignan qui démontre son niveau international depuis plusieurs saisons, elle a été gérée de main de maître. Un penalty arrêté face aux Pays-Bas dès son premier match en tant que n°1 – comme pour mieux marquer le changement à l’œuvre – puis une parade décisive exceptionnelle en Irlande quelques jours plus tard : le dernier rempart milanais a marqué les esprits d’entrée. Depuis son poste de pilotage, Didier Deschamps a également souhaité donner un peu de vécu international au nouveau venu Brice Samba, propulsé dans le rôle de doublure par ses prestations impressionnantes avec Lens, et mis dans le grand bain à l’aller face à Gibraltar, puis ce mardi en Grèce. Quand on connaît la propension du Milanais à se blesser, mieux vaut sécuriser ses arrières.
La course des buteurs
34 buts inscrits en 10 rencontres : au-delà du carton historique infligé à Gibraltar, cette équipe de France dispose d’une force de frappe offensive rarement vue. Trois des quatre meilleurs buteurs de l’histoire de la sélection évoluent d’ailleurs dans cette équipe, une réalité qui ne tient pas qu’à l’augmentation exponentielle du nombre de rencontres. Passé en tête du classement au Qatar après des années à chasser le record de Thierry Henry, Olivier Giroud sait que les heures sont comptées avant qu’il ne soit plus à la mode. Ses trois buts de l’année – tous inscrits contre Gibraltar – lui permettent de conserver dix unités d’avance sur Kylian Mbappé, soit le total du Bondynois, déjà sur le podium à 24 ans, au cours de la même période. Avec ses deux petits buts annuels, Antoine Griezmann est peu à peu distancé de cette course, menée à une vitesse ahurissante, mais pas de celle des passes décisives, puisque « le chouchou de DD » caracole en tête du classement avec 30 offrandes. Après tout, c’est ce qu’on demande à un milieu de terrain.
Par Tom Binet