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L'Olympique de Sánchez

Par Quentin Ballue
L'Olympique de Sánchez

Auteur de six buts depuis le passage à la nouvelle année, Alexis Sánchez porte une équipe de l'OM affamée. Comme un poisson dans l'eau, le Chilien apporte une grinta et une détermination qui collent parfaitement au contexte marseillais.

Il n’était pas encore arrivé à Marseille que la Canebière bouillonnait déjà. Accueilli dans un nuage de fumigènes au mois d’août à l’aéroport de Marignane, Alexis Sánchez suscitait énormément d’attente. Avec treize buts au compteur, notamment dans les grands rendez-vous contre Lille, Monaco ou le PSG, le Chilien a répondu avec brio jusqu’à présent. Ardemment et passionnément, dans un volcan où l’un et l’autre se nourrissent mutuellement.

Monsieur plus

L’apport offensif du numéro 70 est évident. Meilleur buteur de l’OM, il en assume aussi le leadership technique, bien qu’il occupe un poste qui n’est pas véritablement le sien. Sánchez s’est adapté. Positionné en pointe, il redescend souvent pour aller gratter le ballon ou construire les actions, dans un registre parfois plus proche d’un numéro 8. « Il va harceler les gardiens, il est toujours en train de courir, soulignait Thierry Henry, sous le charme, à l’antenne d’Amazon Prime. Il te donne envie de jouer, c’est contagieux ! J’ai toujours aimé son envie. J’ai eu la chance de le voir de temps en temps à l’entraînement et les lendemains de match, le gars va sur le tapis pour faire des sprints. » 

Il faut arriver à le gérer lors des entraînements, car il veut toujours en faire plus. C’est le genre de joueur qui arrive deux heures avant l’entraînement et qui repart deux heures après la fin.

Igor Tudor, conquis

Un état d’esprit adoré par le public marseillais et parfaitement symbolisé par son pressing payant sur Antonio Adán au mois d’octobre lors de la victoire face au Sporting. Sa rage et son intensité déteignent largement sur ses coéquipiers, tirés vers le haut par une locomotive de choix, victorieuse de la Liga, de la Serie A et de deux éditions de la Copa América. « Il faut arriver à le gérer lors des entraînements, car il veut toujours en faire plus. C’est le genre de joueur qui arrive deux heures avant l’entraînement et qui repart deux heures après la fin », souriait Igor Tudor fin janvier.

Toujours plus haut

Encore au four et au moulin face à Monaco fin janvier, il avait avalé les kilomètres comme un crève-la-dalle. « Un match de Ballon d’or », carrément, pour son entraîneur, comblé par un tel dévouement. « Il a la grinta. Il est fou, mais ça fait du bien d’avoir quelqu’un comme ça dans une équipe, commentait Jonathan Clauss dans Téléfoot. C’est un monstre de travail. S’il est fort devant le but, ce n’est pas parce que le bon Dieu lui a dit qu’il allait être fort devant le but, c’est parce qu’il bosse comme un fou. On a l’impression qu’il pète le feu encore, mais c’est parce qu’il fait très attention à ce qu’il mange, à comment il dort. Il fait très attention à son corps et ça se voit. Il est prêt à relever tous les défis potentiels. »

On a l’impression qu’il pète le feu encore, mais c’est parce qu’il fait très attention à ce qu’il mange, à comment il dort. Il fait très attention à son corps et ça se voit. Il est prêt à relever tous les défis potentiels.

Jonathan Clauss

Y compris les challenges de taille. Malgré son mètre 69, Sánchez est le quatrième Marseillais au nombre de duels aériens gagnés en Ligue 1, seulement devancé par Chancel Mbemba, Leonardo Balerdi et Samuel Gigot. Qu’importe si le gaillard adverse fait une ou deux têtes de plus que lui, le Chilien montre la voie, toujours là pour aller au combat. Comme dans sa jeunesse à Tocopilla, où il essayait de gratter quelques pièces en lavant des voitures au cimetière de la ville. « Chez lui, il n’y avait pas de télé, pas de meubles, rien. Le sol, c’était de la terre. Il dormait sur un matelas posé dessus, les gravillons faisaient office de plancher », décrivait son premier coach Juan Segovia. À l’époque, le petit Alexis était surnommé « Pesadilla ». Cauchemar, en français. Les défenseurs de Ligue 1 pourront le confirmer : il n’a pas vraiment changé.

Par Quentin Ballue

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