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Emmanuel Imorou : « À Caen, beaucoup de personnes se sont voilées la face »

Propos recueillis par Lilian Fermin
Emmanuel Imorou : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À Caen, beaucoup de personnes se sont voilées la face<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Passé par Clermont avant de rejoindre Caen en Ligue 1, Emmanuel Imorou sera forcément devant sa télé samedi soir pour observer l’affrontement entre ses deux anciens clubs. Un match au sommet, puisque les Normands doivent absolument gagner pour éviter de sombrer en National. Mais attention, le club auvergnat, presque certain de monter en Ligue 1, va vouloir livrer une dernière prestation aboutie pour décrocher officiellement son ticket pour l'étage supérieur.

Le SM Caen était sur le podium après la 11e journée. Qu’a-t-il pu se passer pour que le club soit 18e aujourd’hui ? Déjà, ils étaient sur le podium oui, mais ce n’était pas vraiment mérité. Il y avait pas mal de victoires étriquées, et le contenu n’était pas hyper prometteur pour la suite. Évidemment chez les supporters, il y a eu beaucoup d’enthousiasme vis-à-vis de ce classement-là, mais tous n’étaient pas dupes par rapport au contenu, à la durabilité d’avoir des résultats de cette façon. Tous les voyants n’étaient pas au vert. La dégringolade s’est faite petit à petit parce qu’au bout d’un moment, ça ne sourit plus. Je pense que beaucoup de personnes se sont voilé la face en disant notamment que le contenu était bon, alors que ce n’était pas le cas. Au bout d’un moment, ça a fini par coûter cher. Avec tous les changements qu’il y a pu avoir en interne, ça déstabilise l’ensemble du club, et quand on est dans une spirale négative, ça devient compliqué.

J’ai beaucoup de nostalgie par rapport à tous les bons moments que j’ai pu passer à Caen, avec des joueurs ou des membres du staff, dont certains sont toujours en place. Ne serait-ce que pour ces gens-là, je suis touché.

Le problème n’est-il pas au niveau de l’effectif également ?Il y a beaucoup de joueurs qui sont très jeunes, ce n’est pas qu’ils ne sont pas bons, mais je pense que c’est important d’avoir un équilibre, et d’avoir des gars dans la force de l’âge. Des membres de l’effectif qui ont entre 24 et 27 ans, il y en a très peu. C’est beaucoup de très jeunes, et après, ce sont des joueurs qui ne sont pas sur la fin, mais qui ne sont plus au maximum de leurs capacités, même si pour le coup, ils ont de l’expérience.

La chance ne sourit plus aux Caennais en deuxième partie de saison, même quand on sent qu’ils peuvent gagner, il se passe toujours un truc qui les en empêche… Le contenu était mauvais, mais comme les résultats étaient bons, ils s’en sont contentés. Pour moi, c’est une des erreurs majeures. Malheureusement, ça ne dure qu’un temps. Après, quand la spirale est négative, on a l’impression que tout est contre nous. Encore le week-end dernier, ils ratent un penalty (contre Toulouse). Mais ça ne peut pas être du hasard. Quand une série est aussi longue, ça arrive parce que ça doit arriver.

Voir le Stade Malherbe dans cet état, ça vous affecte ? Bien sûr ! C’est le club où j’ai passé le plus de temps dans ma carrière, avec Châteauroux (son club formateur), et c’est le club pour lequel j’ai le plus d’affection. J’étais vraiment bien à Caen, même en dehors du football. Donc oui, forcément que je suis affecté. J’ai beaucoup de nostalgie par rapport à tous les bons moments que j’ai pu passer avec cette équipe, avec des joueurs ou des membres du staff, dont certains sont toujours en place. Ne serait-ce que pour ces gens-là, je suis touché.

Clermont, c’est avant tout un club qui est sain. Ils ont laissé du temps à leur coach pour mettre des choses en place, et en France, c’est rare d’avoir des entraîneurs qui ont des idées, qui proposent vraiment un truc.

Avant de rejoindre Caen, vous évoluiez sous les couleurs de Clermont. Quel rapport entretenez-vous avec ce club ? Oui, j’y ai joué deux ans. C’est Clermont qui m’a permis de prétendre à jouer en Ligue 1. J’ai passé deux belles saisons, même si elles étaient parfois compliquées. Je regarde toujours leurs résultats, surtout que j’y ai des compatriotes qui sont avec moi en sélection du Bénin (Jodel Dossou et Cédric Hountondji).

Clermont progresse chaque année, une montée en Ligue 1, c’est finalement la suite logique ? Absolument ! C’est quelque chose qui prend du temps, car Clermont n’est pas un club fait pour jouer en Ligue 1. Ils ont fait les choses dans l’ordre en amenant ce qu’il faut petit à petit. Clermont, c’est avant tout un club qui est sain. Ils ont laissé du temps à leur coach pour mettre des choses en place, et en France, c’est rare d’avoir des entraîneurs qui ont des idées, qui proposent vraiment un truc. La saison qu’ils font et le travail de Pascal Gastien depuis quelque temps, c’est magnifique. Ça joue bien au ballon, ils prennent très peu de buts et on sent un vrai état d’esprit dans leur groupe. Je suis les Béninois du club sur Instagram, je regarde leurs vidéos, des choses se passent au-delà de l’aspect technique et tactique, on sent qu’il y a une âme. Pour le coach et ce groupe, je suis heureux qu’ils montent.

Avec Clermont en Ligue 1, ça va être génial de voir Neymar au stade Gabriel Montpied, non ? (Il rigole.) Ça va un peu faire tache, hein ! C’est dommage que Clermont n’ait pas un stade qui soit plus beau, après ce n’est qu’un accessoire. Le club a la malchance d’être un peu mangé par le rugby dans le cœur des gens, mais aussi sur l’aspect politique. Je me rappelle avoir déjà parlé avec des personnalités politiques de là-bas, ils ne faisaient même pas semblant et me disaient qu’on passait après l’ASM, ce qui n’est pas anormal en soi. Ce serait bien d’avoir une nouvelle enceinte, mais on sait que c’est compliqué, que ça coûte de l’argent. Certains clubs ont construit un stade et se sont retrouvés en grande difficulté derrière. Ce n’est pas l’essentiel, il faut surtout se pérenniser en Ligue 1, c’est ça le plus important.

Châteauroux, votre club formateur, évolue aussi en Ligue 2, même si sa descente est déjà actée… Là aussi ça me touche, c’est mon club formateur. J’y ai un très bon pote et pas mal de joueurs avec qui j’ai joué. Après, on y était déjà préparé, ça fait quelques matchs qu’ils sont sûrs de descendre, et depuis plusieurs mois, on savait que ça allait arriver. Ils ont été rachetés, ça va leur faire du bien d’avoir des finances plus pérennes et d’avoir un vrai projet pour prétendre à remonter en Ligue 2, et pourquoi pas dans les années à venir en Ligue 1. C’est triste, surtout que Châteauroux est presque LE club emblématique de Ligue 2, ils y ont passé un nombre incroyable d’années.

Le Caen-Clermont qui arrive samedi est décisif pour les deux équipes. Comment l’abordez-vous ? Ah c’est sûr que c’est particulier pour moi ! L’idéal, c’est que Caen gagne et que Clermont monte quand même. Heureusement, je n’ai pas d’influence et je pourrai juste constater ce qu’il va se passer. Une descente du Stade Malherbe m’affecterait beaucoup.

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