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Edin Dzeko, supersub malgré lui

Par Mathieu Faure
Edin Dzeko, supersub malgré lui

Edin Džeko était une star à Wolfsburg où il plantait banderille sur banderille. Depuis son transfert à Manchester City pour 35 millions d'euros en janvier 2011, Edin joue les seconds couteaux derrière les Agüero, Tévez et autre Balotelli. Un rôle de remplaçant-buteur que l'Angleterre aime tant. Lui beaucoup moins.

Le 6 février 1999, Manchester United se déplace au City Ground de Nottingham. On joue la 72e minute et Ole-Gunnar Solskjær remplace Roy Keane alors que les Red Devils mènent tranquillement 4 buts à 1. Sir Alex Ferguson a match gagné et fait tourner. Sauf que le Norvégien va claquer un quadruplé en douze minutes entre la 80e et la 92e. Une entrée qui restera dans la légende de l’assassin au visage d’ange. Olé-Gunnar devient Supersub. Le mec qui entre et qui claque. Comme un soir de mai 1999 au Nou Camp en finale de Ligue des champions. Cette étiquette de super remplaçant ne l’a jamais vraiment gêné (126 buts en 366 matchs avec United). Par contre, elle gave un tantinet son contemporain. Un certain Edin Džeko. Le Bosnien, qui fait les beaux jours du voisin de City, doit vivre avec cette nouvelle réputation. Contre West Bromwich Albion, fin octobre, la grande tige démarre le match sur le banc avant de le finir sur le pré, un doublé en poche, dont le but libérateur à la 92e. C’est simple, depuis l’ouverture de la chasse, Edin n’a été titulaire que trois fois en huit matchs. Son ratio parle de lui-même : il a déjà trouvé cinq fois le chemin des ficelles dont quatre fois en étant entré en cours de match. Globalement, le géant claque un but toutes les 73 minutes. Forcément, ça vous classe un mec.

Pourtant, ce nouveau statut commence sérieusement à gonfler le joueur. « Je n’ai jamais été un super remplaçant avant d’arriver à City. J’avais l’habitude de commencer tous les matchs et de marquer beaucoup de buts. Je le vis bien actuellement car je suis décisif quand je rentre mais je ne peux pas me contenter de ce rôle » a lâché le mec dans les colonnes du Guardian. Le concept du supersub résumé en une phrase : tu entres – tu marques. L’Angleterre a toujours été friande de ce genre de joueurs. Des mecs qui font basculer les rencontres. Des types qui font gagner les matchs en moins de dix minutes. MU peut en témoigner, lui qui a gagné une C1 avec deux buts de ses remplaçants (Solskjær et Sheringham) et qui vient de pilonner Chelsea avec un caramel de son nouveau buteur sorti tout droit du banc : Javier Hernández. La perfide Albion raffole de ce profil de joueurs. Des lascars qui se dépouillent sur un quart d’heure. Sans réfléchir à leur situation personnelle ni au match d’après.

David Fairclough, le précurseur

La genèse du profil de Supersub se situe dans les années 70 du côté de Liverpool. Dans l’ombre des Kevin Keegan et John Toshack, l’Anglais David Fairclough joue des bouts de matchs et enfile les buts sous sa dégaine de rouquin sortie d’un débit de boisson du port de Liverpool. C’est d’ailleurs de son banc qu’il vient crucifier Saint-Étienne à Anfield Road en 1977. Les Reds mènent alors 2/1 et sont éliminés (ils avaient perdu 1/0 dans le Forez). A 6 minutes de la fin, le jeune remplaçant Fairclough claque le but de la qualif’. Le commentateur anglais de l’époque, Gerald Sinstadt, s’égosillera d’un énorme « SUPERSUB STRIKES AGAIN ! » . La légende du remplaçant décisif est née ce jour-là dans les travées du stade anglais qui pue le ballon par excellence.

Depuis, le football anglais a fait de ses mecs des légendes. Chaque équipe en a un eu un dans ses rangs. De Brian McClair en fin de carrière au blondinet Alan Smith à MU en passant par Shola Ameobi ou Daniel Sturridge actuellement, le championnat d’Angleterre a toujours mis en avant les jokers gagnants. Un rôle à la fois ingrat et glorifiant. Car il s’agit de faire la différence en un minimum de temps. Sans se poser de questions. Un état d’esprit bien résumé par Edin Džeko, toujours dans le Guardian : « Il s’agit de concentration quand tu entres pour 10 ou 15 minutes. Tu ne peux pas être triste ou en colère après l’entraîneur. Je suis calme. Je suis là quand l’équipe a besoin de moi et même si j’ai joué 10 minutes, j’étais prêt à tout donner » . Ce soir, Edin devrait commencer une nouvelle fois sur le banc contre l’Ajax. Un match couperet pour l’avenir de City en Ligue des champions après un petit point en trois journées. En règle générale, quand Džeko fait son apparition dans le dernier quart d’heure d’un match important pour son club, il claque. Question de statut.

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