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Diego de Top Chef : « J’ai joué contre Mbappé et Ikoné »

Propos recueillis par Julien Mahieu
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Diego Alary a donc été éliminé, mercredi soir, aux portes des quarts de finale de la onzième saison de Top Chef. La faute à une assiette de chipirons farcis qui est partie tout droit dans les nuages. L’occasion de revenir avec lui sur son aventure dans l’émission au cours de laquelle on a notamment appris qu'il envisageait de devenir footballeur professionnel...

On a donc assisté à ton élimination de Top Chef, dans l’émission d’hier soir. Est-ce que tu as des regrets ou tu préfères retenir le positif ? Je n’en garde que du positif. C’est un super concours, j’ai pu croiser de très bons chefs, de bons candidats, et c’est ça qui importe. Bien sûr, je suis un compétiteur, donc au moment de l’élimination, je suis forcément dégoûté, mais très vite, je me suis dit que c’est une expérience qui m’aidera pour plus tard. Je suis encore jeune, j’ai 23 ans, ça me laisse du temps pour me faire un nom…

Qu’est-ce qui s’est passé avec cette dernière assiette ?Bah, il s’est passé que je n’étais pas dans le timing, c’est tout ! C’est de la cuisine, tout se passe sur le vif, on ne peut pas tout prévoir. Et là, je me suis retrouvé à une minute de la fin à devoir faire tout mon dressage, et c’est ça qui me fait perdre. C’est dommage, parce que les goûts y étaient, j’en suis sûr… J’ai regardé l’émission en replay tout à l’heure, et les chefs disaient « Il faut qu’un plat raconte une histoire » et c’est exactement ça ! Qui sait, peut-être que si j’avais eu trois minutes de plus, je n’étais pas éliminé !

Est-ce que tu regrettes ton transfert du FC Bleu, coaché par Philippe Etchebest, à l’AS Jaune de Michel Sarran ?Ce sont deux chefs très différents, j’étais surtout content de pouvoir travailler avec les deux. Au début, je voulais à tout prix être avec Etchebest, parce qu’il a ce côté « entraîneur » que j’aime beaucoup, il a un management très sportif, il n’hésite jamais à aller au mastic… Et puis il a été meilleur ouvrier de France, donc il a plein de cordes à son arc. Mais voilà, il a dû faire un choix, et il a choisi l’expérience de Martin, et puis Gratien, qui avait gagné Objectif Top Chef avec lui, c’était logique. J’ai été dégoûté pendant trente secondes, et il a tout de suite fallu se reconcentrer, parce qu’il y avait une épreuve juste après. Michel Sarran, c’est un peu un poète, il est plus dans l’écoute, ça n’a rien à voir. Finalement, je suis content d’avoir pu travailler avec deux chefs aux approches si différentes.

Et dans la vie, tu hurles vraiment « Vamos » à chaque fois tu sors un plat du four, ou pas ? Non ! En revanche, je me le dis tous les matins, quand j’ai du mal à me lever… « Vamos ! », et c’est parti.

Au cours de l’émission, ta sœur a mentionné ta jeunesse de footballeur prometteur…J’ai commencé le foot à l’âge de 6 ou 7 ans. J’ai joué à l’US Ivry, qui restera mon club de cœur, mon club de toujours. On avait une super équipe, j’ai côtoyé des joueurs comme Ihsan Sacko (OGC Nice), ou Félix Eboa Eboa (EA Guingamp), et j’ai joué contre un paquet de joueurs qui ont percé en Île-de-France, comme Kylian Mbappé ou Jonathan Ikoné… Plus tard, j’ai intégré le club de formation du CFFP, à 14 ans. Tous les jours, j’étais au collège à Paris, et ensuite j’allais aux entraînements à Orly. Et puis j’ai commencé à passer tous les tests pour intégrer l’INF Clairefontaine.

Tu étais quel type de joueur ?J’étais défenseur, et j’étais un joueur très rugueux. Même aujourd’hui, quand je fais un five, j’adore mettre au défi les attaquants adverses, aller au contact… J’aime le côté bestial du football.

Est-ce que tu espérais pouvoir passer pro ?Bah oui, évidemment. C’était mon rêve depuis tout petit. J’étais très mauvais à l’école, je n’en pouvais plus de rester assis sur une chaise toute la journée. Le football m’a restructuré, et je me voyais faire carrière… Après, voilà, j’ai pas eu le mental après ma blessure.

Tous tes rêves se sont donc brisés en même temps que ta jambe…Ouais, c’est ça. C’était lors d’un match contre Brétigny-sur-Orge… Il n’y a plus de gardien dans notre but, le mec est excentré, à dix mètres des cages, il veut tirer, je tacle, et il chope ma jambe. Tibia-péroné. On voyait l’os sortir… J’ai fait une « Djibril Cissé » , quoi ! Après ça, je n’ai pas pu marcher pendant un an : six mois de fauteuil roulant, six mois de plâtre, et rééducation… Au début, j’ai cru que j’allais pouvoir reprendre ma carrière, j’ai même repris avec le CFFP, mais j’avais trop perdu en vitesse, je sentais bien que ce n’était plus comme avant, alors j’ai fait le choix d’arrêter là, et de me concentrer sur une autre carrière. J’étais un peu paumé pendant quelques mois, et très vite, je me suis tourné vers la cuisine. J’ai pas trop de regrets. Je crois beaucoup au destin, alors voilà, j’ai trouvé ma voie. Et puis ça paye plus de faire de la cuisine comme je le fais actuellement que de galérer en CFA, hein…

Au cours de la guerre des restos, on t’a vu exulter devant un poster de Cristiano Ronaldo, dans la cuisine d’un restaurant portugais. C’est ton joueur préféré ?Ah non ! Mon joueur préféré, c’est Gabi Heinze. Moi je suis fan de l’OM, j’ai grandi entre Avignon et Paris. Gabi Heinze, c’est la grinta, c’était un vrai patron dans une défense, un peu comme Thiago Silva au PSG. On n’en a plus des mecs comme ça, aujourd’hui. Gabi Heinze, c’était du très très lourd. Et l’autre joueur que je kiffe, c’est Griezmann. Lui aussi, il a la grinta, il a ce côté « vamos ! », il s’en fout, il prend du plaisir, et ça se voit dans son jeu, il est sur des petits enchaînements. C’est un putain de joueur. Et comme lui, je bois du maté tous les jours !

Est-ce que le confinement se passe bien pour toi : tu as pris 2 kilos comme tout le monde ou tu réussis à garder la ligne ?Ah non, je n’ai pas pris 2 kilos, j’en ai pris 3 ! Le confinement se passe bien, je suis dans une résidence où tout le monde s’entend très bien, il y a ma famille pas loin, donc honnêtement, tout va bien. Et puis ça me laisse du temps pour penser à mes projets futurs : je vais bosser avec Jean Imbert (N.D.L.R. : gagnant de la saison 3 de Top Chef), et devenir chef de son restaurant. C’est une belle façon de boucler la boucle.

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