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Deuxième montée consécutive pour Bastia, promu en National

Par Florian Cadu, à Bastia
Deuxième montée consécutive pour Bastia, promu en National

Après être monté en National 2 la saison dernière, le Sporting Club de Bastia se hisse en troisième division après l'interruption des championnats amateurs décidée par la Fédération française de football. Un retour dans le monde semi-professionnel mérité pour les Corses, qui représentent la meilleure équipe de France en matière de points gagnés par match.

En début d’après-midi, après avoir passé son jeudi matin à patienter devant sa tablette, Loïc Capretti a poussé un cri de joie quand la nouvelle a été officialisée. Puis, à l’instar des autres habitants de la ville, il a entendu les klaxons et les coups de feu retentir comme lors du réveillon de la nouvelle année. Il est alors parti chercher son fusil et a tiré vers le ciel de sa terrasse, avant de s’ouvrir un bon vin rouge. Idem pour Mathieu Chabert, qui a sorti un excellent cru à Béziers et l’a apprécié en tête-à-tête avec son épouse. Quant à Gary Coulibaly, amateur d’alcool uniquement dans les occasions exceptionnelles, il a dû attendre le lendemain pour s’offrir une coupe de champagne réservé au drive en même temps que ses autres courses. Le point commun de ces trois hommes ? Ils ont appris la montée de Bastia en troisième division à la suite de la décision de la Fédération française de football d’interrompre les championnats amateurs en comptabilisant les résultats obtenus jusqu’ici, et ils ne sont pas pour rien dans ce petit exploit réalisé un an après une première promotion en National 2.

« J’aurais imaginé ça autrement, mais ça reste impressionnant, surtout au vu du contexte : l’impact d’une montée en National avec Bastia par rapport à une montée en Ligue 2 avec Béziers n’a rien à voir, c’est incomparable, hallucine l’entraîneur, dont le petit-déjeuner avec sa femme a pris du retard en raison de la célébration de la veille et dont le portable ne cesse de sonner. Dans une vie « normale », la fête aurait été grandiose. » « Oui, il y a une certaine frustration à ne pas fêter ça avec les supporters. D’autant plus qu’ici, on sait faire, note le milieu de terrain, qui a eu la bonne nouvelle par une conversation WhatsApp entre joueurs et un message de son président. Comme on est le Sporting, on a toujours un peu peur des décisions prises. Mais pour une fois que ça nous sourit, on est très heureux. Il s’agit d’un grand pas vers la reconstruction du club, on est maintenant dans l’antichambre du monde professionnel. »

Le meilleur club de France, ni plus ni moins

Questions intentionnellement provocatrices : Bastia, sur le trône de la poule A de N2 avec cinq unités d’avance sur Sedan, mérite-t-il sa montée obtenue dans des circonstances inhabituelles ? Aurait-il pu se faire rattraper par les Sangliers ? « C’est loin, très loin d’être volé. Sans aucune prétention, avec la qualité de notre effectif et notre état d’esprit, ça aurait été difficile de venir nous chercher, répond Coulibaly. On était tous à 100% en plus, on n’avait aucune crainte sur l’issue de la saison. » « Je le disais souvent aux joueurs : on était vraiment lancés à pleine vitesse, et on faisait une saison extraordinaire. Ça, il ne faut pas l’oublier, ajuste son coach. Quand on regarde les chiffres, on a le meilleur ratio points/match de France. Pas de N2 hein, de France ! » Quand le Paris Saint-Germain tourne à 2,518 points en 2019-2020, le Sporting carbure effectivement à 2,523. Et si le meilleur leader de N2 (Créteil-Lusitanos) est monté avec 59 points l’année dernière, les Corses en comptent 53… avec neuf journées de moins.

« En conservant ce rythme, on battait le record de points de l’histoire du championnat », croit savoir le technicien. « Une autre décision que celle imposée par la FFF aurait représenté une énorme injustice, on avait une dynamique largement pour nous, contrairement à Sedan qui avançait récemment à la vitesse d’un quasi-relégable. Et puis, à Furiani quand il fait beau, on est intraitable ! rappelle Loïc, secrétaire adjoint du mouvement Socios Étoile Club Bastiais, qui a rangé son arme. On est un peu maso et on aime bien souffrir, donc terminer comme ça est un peu dommage. Mais au-delà de ça, on n’avait pas d’inquiétude quant aux résultats, donc on aurait aimé finir sur la pelouse. On l’aurait emporté, c’est incontestable et incontesté hormis chez les Sangliers. On aurait fait la fête tous ensemble, et personne n’aurait rien eu à redire. »

Sueur, espoir, confiance… et treize points dans les dents

Petit retour en arrière. J13 : Sedan, treize victoires et zéro but encaissé au compteur, comptabilise huit points d’avance sur Bastia. J21 : avec dix-sept succès pour deux nuls et autant de défaites, le Sporting pointe en tête avec cinq unités d’avance sur les Sangliers. Mais comment ces irréductibles promus corses ont-ils fait, sachant en outre que Stéphane Rossi (éliminé de Coupe de France par Lucciana, cinquième division) a laissé place à Chabert fin octobre ? « Préparation physique aux petits oignons, bonnes recrues, travail d’arrache-pied, équipe de copains, staff technique au top, mental à toute épreuve, joueurs d’expérience, sérénité sans enflammade, liste Coulibaly. Et puis, on savait qu’il y aurait un instant à saisir. Un moment où le concurrent sedanais serait moins bien, donc il ne fallait pas lâcher. Le changement d’entraîneur a également été bénéfique : le nouveau coach a de suite ramené la rigueur qu’on avait un peu perdue, et tout le monde s’est remis en question en prenant conscience de ses propres erreurs à la suite du départ de Stéphane Rossi qui était de notre responsabilité. »

Chabert, lui, met en avant la « très bonne ambiance du groupe, avec sa spécificité insulaire. À Bastia plus que dans n’importe quel club, il y a un amour fou pour le maillot. Les joueurs aiment, adorent littéralement le club. Je n’ai jamais connu ça, l’institution est au-dessus de tout et ce n’est pas le cas partout. Mon effectif a bossé, vous ne soupçonnez pas ce que je leur ai mis dans la bouche. Physiquement, on était au top. En douze matchs avec moi (dix victoires, deux nuls), j’ai peut-être procédé trois fois aux trois changements. Un garçon comme Chaouki Ben Saada, c’est fou ce qu’il peut aimer transpirer… » Difficile de se laisser aussi facilement convaincre, tout de même : celui qui devrait prolonger deux ans n’a jamais pensé la mission devenue trop dure pour ses poulains, vraiment ? Même au soir du nul contre la réserve de Lens fin novembre, quand l’écart avec le sommet paraissait constituer un fossé difficilement surmontable. Réaction de l’intéressé : « Il suffit d’écouter mes propos après cette rencontre, je dis qu’il reste 51 points en jeu et que je reste persuadé de voir le Sporting en National en 2020. Jamais de ma vie je ne me suis dit que c’était terminé. » Comme tous les autres Bastiais de cœur, finalement. À quand la Ligue 2 ?

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Par Florian Cadu, à Bastia

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