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Deux penaltys, une histoire

Par Maxime Brigand, au Roazhon Park
Deux penaltys, une histoire

Le succès de la France contre le Nigeria (1-0) lundi soir, largement incomplet dans le contenu, aura été décroché grâce à une nouvelle règle qui aura offert sur un plateau à Wendie Renard une seconde chance sur penalty, après un premier essai envoyé sur le poteau. Pourquoi ? Comment ? Explications.

Pan ! Pan ! Pan ! Une vingtaine de coups de feu, un serial killer et deux victimes : un stylo et une oreillette. La scène aura duré moins d’une minute. Une minute pour deux questions, une trentaine de mots et une colère aussi froide que sincère. Ancien inspecteur de la police criminelle suédoise devenu entraîneur de foot, Thomas Dennerby, cinquante-neuf ans, a retourné son interrogatoire médiatique lundi soir, dans une salle étroite du Roazhon Park de Rennes. Il a d’abord préféré la boucler, au risque de « perdre son boulot » . Puis, relancé, Dennerby s’est contenté d’un regard incisif et d’une réponse cash : « Mes joueuses sont des héroïnes. Ce soir, elles ont suivi le plan de jeu. Le problème, c’est que tout ça a été anéanti par le résultat final. » Le résultat, on le connaît : un 1-0 sans saveur pour l’équipe de France au terme d’un match plat, joué à petite vitesse et assez terrible dans les chiffres (69% de possession de balle pour quatre frappes cadrées sur 22 tentées). Ces trois points permettent aux Bleues de mettre le dernier coup de tampon sur le carton plein souhaité par Corinne Diacre, et d’attendre désormais le plat qui leur sera servi lors des huitièmes. Mais ça, c’est une autre affaire.

Douleur et stupeur

Car l’affaire du soir, c’est la manière avec laquelle l’équipe de France a construit son trois à la suite : sur un moment de gêne et en foirant complètement son match. Pour le contenu, voilà Diacre : « Non, je ne suis pas totalement satisfaite, parce qu’on en demande toujours plus aux joueuses, mais le contrat est rempli. On va savourer cette victoire parce qu’elle a été difficile à obtenir. C’est peut-être un mal pour un bien, car en gagnant 4-0 chaque match, on n’aurait peut-être pas été dans le vrai. Là, on y est. » Et la gêne, maintenant, puisque c’est elle qui a déclenché la colère du sélectionneur du Nigeria, Thomas Dennerby : le succès des Bleues s’est construit lundi soir sur un double penalty. Le premier, obtenu à la 77e minute à la suite d’une faute d’Ebere sur Asseyi, a été raté par Wendie Renard, dont la tentative a fini sur le poteau droit de la gardienne nigériane, Chiamaka Nnadozie. Là, stupeur : alors qu’elle embrassait de joie la pelouse bretonne, la portière des Super Falcons a été rattrapée par l’arbitre de la rencontre, Melissa Borjas, et la VAR. Tout simplement parce que Nnadozie est sortie trop rapidement de sa ligne et n’avait pas le moindre pied posé dessus au moment où Renard s’est élancée. Deux joueuses de l’équipe de France n’étaient-elles pas non plus déjà entrées dans la surface nigériane ? Si, absolument, d’où le sentiment poisseux.

« C’est la VAR qui a décidé »

La règle punissant Nnadozi est entrée en vigueur le 1er juin dernier, sur décision de l’IFAB (International Football Association Board), alors que les gardiens avaient jusqu’ici l’obligation d’avoir les deux pieds sur la ligne de but au moment du tir adverse. Désormais, un seul pied posé est autorisé, mais Nnadozie n’en avait aucun sur la première tentative de Renard, ce qui a forcé Borjas à refiler un penalty aux Françaises, cette fois transformé par une Wendie Renard qui n’avait pas vraiment envie d’y retourner. « C’est Amel Majri et Amandine Henry qui me l’ont demandé » , est-elle venue expliquer après la rencontre, alors que le clan nigérian ne décolérait pas. Sur le moment, la décision a provoqué un drôle de moment de gêne, semblable à celui vécu lors de Jamaïque-Italie (0-5), où la gardienne jamaïcaine, Sydney Schneider, était elle aussi sortie trop tôt de sa ligne sur un penalty italien. Pour la même conséquence.

Invitée à poser son ressenti sur la table, Corinne Diacre a admis le côté « sévère » de la décision et ne s’est pas cachée : « Ce soir, c’est la VAR qui a décidé. » Et qui aura provoqué la mort en direct d’un stylo, d’une oreillette et de nos sentiments autour du but, révolutionnés par ce nouvel outil technologique. La justice dans le foot n’était pas optimale avant la VAR, elle ne l’est toujours pas aujourd’hui : la vidéo vient simplement d’écrire, lundi soir encore, une nouvelle idée du récit footballistique. De l’échappatoire et du sentiment de honte, aussi.

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