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La Ligue des nations, essayée et adoptée
La Ligue des nations a subi son lot de reproches, mais sa quatrième édition s’ouvre ce jeudi. Le format a beau faire parfois disjoncter les esprits les plus cartésiens, la compétition a su trouver sa place dans le calendrier international avec des carottes pour les gros, mais aussi les petits.
Il a fallu appréhender la bête. L’approche s’est opérée timidement, avec prudence et réticence. Le casse-tête de son attelage avec les éliminatoires de l’Euro avait de quoi rebuter. Reviennent également régulièrement les critiques légitimes du calendrier surchargé, qui se posent au-delà de cette seule compétition. Six ans après, la Ligue des nations est finalement bien installée dans le paysage et il en ressort plutôt qu’il s’agissait – pour une fois – d’une bonne idée de l’UEFA.
« Mieux que des matchs amicaux »
Cristiano Ronaldo ne crachera pas dessus, lui qui a donné un peu plus d’épaisseur à son palmarès international en soulevant le trophée en 2019. Idem pour Karim Benzema, qui a pu (enfin) décrocher un titre avec l’équipe de France en 2021, ou pour les Bleues, qui n’ont jamais été aussi proches d’en gagner un. L’Espagne a elle aussi été bien contente de pouvoir décrocher l’imposant trophée en 2023, Luis de la Fuente y posant les bases de sa campagne victorieuse l’été suivant à l’Euro. Même en dehors du Final Four, la Ligue des nations a plutôt réussi à pimper les fenêtres internationales : on accueille avec grand plaisir les doubles confrontations entre la France, l’Italie et la Belgique, le Portugal-Croatie de ce jeudi ou le choc à venir entre les Pays-Bas et l’Allemagne mardi. Un peu plus sympa que les éliminatoires à rallonge ou les amicaux sans véritable intérêt. « Je trouve ça mieux de jouer la Ligue des nations que des matchs amicaux, qui ne sont que des tests », validait justement Joshua Kimmich.
Une voie pour les petits
En outre, cette Ligue des nations a l’avantage d’introduire un peu de méritocratie au niveau international. Tu es mauvais ? Tu prends la porte, même si tu es un gros. L’Angleterre n’y a pas coupé en 2022, devancée par l’Italie, l’étonnant promu hongrois et l’Allemagne. La France aurait elle aussi pu y passer et être reléguée en Ligue B, à un point près. On a tremblé, mais c’est très bien comme ça. Dans le sens inverse, Israël, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie et l’Écosse ont pu monter dans l’ascenseur et gagner le droit de s’asseoir, au moins pour quelques mois, à la table des meilleures nations du continent. Chacun pourra tenter d’imiter la Hongrie, qui avait bousculé la hiérarchie et raté le train pour le Final Four seulement lors de la dernière journée.
La Ligue des nations offre incontestablement des perspectives aux « petites » nations, bien plus que les traditionnelles éliminatoires, en leur octroyant une partie des précieux billets pour les barrages. Il en faut pour tout le monde, alors la Macédoine du Nord a saisi l’opportunité pour arracher un ticket pour l’Euro 2020, suivie par la Géorgie lors de l’édition 2024, où les hommes de Willy Sagnol n’ont absolument pas fait tache. Cette voie a aussi permis à la Biélorussie, au Kosovo, au Luxembourg, au Kazakhstan ou encore à l’Estonie d’entrevoir une qualification pour un grand tournoi d’une manière inédite. Comme quoi, Aleksander Čeferin ne fait pas toujours n’importe quoi.
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Par Quentin Ballue