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Dead Obies : « À Montréal, l’Impact est intouchable »

Propos recueillis par Gaspard Manet
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Formé en 2011, le groupe Dead Obies n’en finit plus de faire son trou sur la scène hip-hop canadienne. De passage à Paris pour une série de concerts, les 1995 canadiens ont pris le temps de parler un peu foot. Enfin, soccer.

En tant que Canadiens, quel est votre rapport au foot ?Yes McCan : Déjà, on appelle ça le soccer, man. (Rires) Le football désigne uniquement le football américain. Depuis peu, ça devient un sport assez populaire chez nous. Mais c’est très récent. Tu vois, chez nous l’équipe phare, c’est l’Impact, et il commence à y avoir un certain engouement autour de l’équipe, surtout depuis l’arrivée de Didier Drogba.
20some : Je pense que ça a commencé avant ça, même. C’est peut-être plus depuis qu’ils sont montés en première division. C’est à partir de là que l’effervescence autour de l’équipe a commencé à se créer. Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes qui suivent le club, ce qui n’était pas vraiment le cas avant. Là, il faut savoir qu’au Canada le foot est en train de devenir le sport le plus pratiqué, il me semble. Même si ça ne reste encore pas très populaire.

Vous jouez au foot à l’école, par exemple ?20some : Ouais, un peu, moi j’ai joué de cinq ans à douze-treize ans, mais en fait, c’est plus au niveau médiatique qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. C’est difficile de suivre les matchs à la télé, il n’y pas tant de matchs diffusés que ça. Culturellement, on ne suit pas encore beaucoup le soccer, en fait. Après, quand il y a la Coupe du monde, ce qui est intéressant, c’est d’aller dans le quartier portugais ou italien, c’est là-bas que l’ambiance sent vraiment le foot. Mais en ville, dans le centre, il n’y pas vraiment d’engouement.

Il y a beaucoup de supporters de l’Impact ?20some : Depuis Di Vaio, Drogba, bref, tous les grands joueurs qui sont arrivés, la fréquentation a augmenté. Je crois que le stade, c’est 20 000 personnes à peu prés.O.G. BEAR : En fait, ils ont augmenté plusieurs fois la capacité du stade sur les dernières années à cause de l’intérêt grandissant justement. Et puis maintenant, il y a même un club officiel de supporters, ce qu’on pourrait appeler les ultras chez vous, en gros.Jo RCA : L’Impact, c’est le premier vrai club de Montréal. Il y a quand même un vrai truc autour de cette équipe. Presque un délire religieux de la part des supporters. À Montréal, l’Impact est intouchable.

Et les résultats suivent un peu ?20some : Ouais, car il faut savoir que les nouveaux propriétaires font un super boulot. Ce sont des Italiens qui ont beaucoup de thunes et qui ont également racheté le club de Bologne, du coup ils font des échanges de joueurs entre les deux clubs, je ne sais pas trop comment ça se passe, mais tu as cette sorte de filière qui a été mise en place. Ils font des gros efforts pour que l’Impact marche. Et c’est d’ailleurs comme ça que le club a connu des performances inattendues comme une finale de Ligue des champions à laquelle personne n’avait pensé. C’était inespéré. C’est d’ailleurs ce qui fait que Drogba est venu ici, je pense.

On a encore beaucoup de choses à apprendre quand on regarde les matchs en Europe. Ici, c’est chorégraphié, c’est beaucoup plus impressionnant. J’adorerais venir voir un match ici, d’ailleurs.

Ah ouais, du coup, maintenant, il y a une vraie ferveur ?O.G. BEAR : J’habite pas loin du stade, et les jours de match, tout le quartier est bleu, tout le monde est avec son écharpe et tout. Et puis tu as aussi les bars qui se sont mis à diffuser les rencontres, alors que ce n’était vraiment le cas il y a encore cinq ans, tout le monde s’en foutait. Maintenant, tout le monde aime aller dans un bar voir le match. Avant, je travaillais dans un bar, il n’y avait personne pendant les matchs, je regardais assis tout seul dans le restaurant, et maintenant, tu es obligé d’arriver avant pour être sûr d’avoir une place.20some : En fait, à Montréal, quand il y a un gros événement, un engouement, les gens se déplacent facilement. Mais après, faut pas se mentir, si les résultats de l’équipe se mettaient à baisser, je pense qu’il ne faudrait pas longtemps avant que les gens délaissent le stade. C’est plus simple maintenant que le club est compétitif, mais tu sens que ce n’est pas vraiment quelque chose d’acquis encore.

Vous, vous y allez souvent ?O.G. BEAR : J’ai dû y aller trois fois cet été. Ma copine est une fan finie de l’équipe. Elle y va souvent avec son père. Quand j’y vais, je ne vais pas dans les ultras, je suis à la section 127, c’est un autre club de supporters, j’aime bien. Je gueule sur l’autre équipe, j’aime bien cette ambiance, ce côté défouloir. Quand t’es là-bas, tout le monde est dans la même vibe, c’est super. En plus, autour du stade, il y a un espace où les mecs viennent avec de la bouffe, des barbecues, il y a comme des thématiques, genre bouffe mexicaine ou je ne sais pas quoi, c’est très cool, tu bois des bières, tu manges. Tout le monde est chaud pour aller au match.
Jo RCA : Après, on a encore beaucoup de choses à apprendre quand on regarde les matchs en Europe. Ici, c’est chorégraphié, c’est beaucoup plus impressionnant. J’adorerais venir voir un match ici, d’ailleurs.

Vous suivez donc les championnats européens ?O.G. BEAR : T’es obligé de suivre le foot européen si tu aimes vraiment ça. Tu vas dans un café portugais, pour voir les matchs.Yes McCan : Les matchs de Ligue des champions sont souvent diffusés. Ce qui est bien à Montréal c’est qu’il y a beaucoup de communautés, donc tu peux aller voir les matchs des équipes portugaises dans le quartier portugais par exemple. Pareil quand il y a la Coupe du monde, tu vois tout le monde avec le drapeau de son pays d’origine, c’est une super ambiance.O.G. BEAR : Mais c’est vrai qu’à part les gros événements, on ne voit pas trop les matchs de la saison, alors que c’est quand même le plus intéressant. Tu vois plus des résumés, genre tous les buts en cinq minutes, des trucs comme ça. Tu vois ça dans les journaux sportifs, après qu’ils ont parlé de tous les autres sports.Jo RCA : Chez nous, c’est le championnat anglais le plus représenté. On se lève le matin le samedi, et on peut voir un peu de Premier League. Mais Liga, Ligue 1 et Serie A, on n’en voit jamais.

Avec ma blonde, on était dans un café portugais pour la finale de l’Euro, le bar était plein, les proprios avaient payé des filles nues en bodypainting, tout le monde était super fraternel. C’était super sympa.

En parlant de gros événement, vous avez suivi l’Euro ?O.G. BEAR : Oh ouais, Pogba, man ! Quel joueur !20some : J’étais vraiment triste pour vous.

C’était la teuf dans le quartier portugais du coup ?O.G. BEAR : Ouais, carrément. Ça devait être moins intense qu’en Europe, j’imagine, mais quand même.Yes McCan : Ouais, avec ma blonde, on était dans un café portugais, le bar était plein, les proprios avaient payé des filles nues en bodypainting, tout le monde était super fraternel. C’était super sympa.

OG, tu viens de citer Pogba, c’est lui ton joueur sûr ?O.G. BEAR : Ouais, je l’ai découvert cette année, j’aime beaucoup. Je ne connais pas vraiment, hein, mais là, j’ai envie de m’acheter le maillot de Manchester avec son nom. Il y a quelques joueurs comme ça que j’aime bien, genre Balotelli. Lui, c’est mon number one. Il est trop extravagant. Je suis les joueurs pour les mauvaises raisons, j’aime le charisme, la personnalité. Après, je ne suis pas dans le truc de l’argent, des transferts hors de prix et tout ça. D’ailleurs, je ne sais même pas si les joueurs chez nous gagnent vraiment bien leur vie.
20some : En fait, il y a des joueurs, trois par club, qu’on appelle les « désignés » et qui peuvent toucher des salaires sans limites, mais les autres, je crois que les salaires sont plafonnés. Il me semble. Après, t’as Pirlo, Beckham…

Beckham, c’est d’ailleurs lui qui a vraiment lancé la MLS.20some : Ah bah oui, clairement. Lui et Titi henry avec New-York. Depuis on a beaucoup progressé, je pense même que la MLS pourra peut-être dépasser certains championnats européens dans les années à venir. Il faudrait que les joueurs ne viennent pas que pour finir leur carrière. Par exemple, il y a un Italien, Giovinco, lui il est venu alors qu’il pourrait encore jouer en Europe, mais il a décidé d’être un joueur de premier plan ici. C’est de loin le meilleur joueur.

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Propos recueillis par Gaspard Manet

Dead Obies sera de retour en France au printemps, et une nouvelle mixtape est en approche.

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