- Euro U19
- Finale
- France-Italie (4-0)
De grands Bleuets remportent leur Euro
Six ans après la promotion 2010 de Griezmann et Lacazette, les Bleus U19 rentrent à la maison avec un Euro dans leur sac. Un trophée remporté haut la main, après une finale très largement maîtrisée, face à des Italiens qui n'avaient pas envie de jouer.
France 4-0 Italie
Buts : Jean-Kévin Augustin (6e), Ludovic Blas (19e), Lucas Tousart (82e) et Issa Diop (92e) pour la France.
Comme ces publicités clinquantes présentant plein de bonnes nouvelles, et qui annoncent les inconvénients et conditions de l’offre en tout petit, en bas à gauche du panneau, la France pourra donc dire : « On a gagné l’Euro 2016. » La partie « il s’agissait de l’Euro U19 » étant celle qui passe très vite en bas de l’écran pour que personne n’ait le temps de la lire. Et ce soir, pas question d’attendre une prolongation ou une 108e minute pour être délivré par un improbable remplaçant. Dans la chaleur de la Rhein-Neckar-Arena, c’est dès la 6e minute que Jean-Kévin Agustin – vous savez, l’actuelle doublure de Cavani au PSG – y est allé de sa fougue pour montrer la voie à ses coéquipiers. L’affaire d’une passe d’Amine Harit, de deux ou trois mouvements de feu et d’autant de défenseurs italiens dans le vent, le tout conclu par un but de grande classe. En prenant au passage la tête du classement des buteurs, histoire de cumuler les maillots distinctifs. La musique était lancée, la piste chauffée, les Bleus n’avaient plus qu’à enfiler leurs dancing shoes les plus brillantes pour lui emboîter le pas.
Roi Blas
Quelques minutes plus tard, c’est l’autre buteur fou de ces Bleus qui ont à peine le permis, Kylian Mbappé, qui était à deux doigts d’en planter un, montrant que les verrous de la défense italienne pouvaient sauter à tout moment. Tant pis pour le but, Mbappé réserve sa classe pour servir parfaitement Clément Michelin, seul sur le côté droit. Plus fin que le bibendum des pneus, le latéral envoie son ballon directement sur la tête de Ludovic Blas, qui terrasse une deuxième fois Alex Meret, le gardien formé à l’Udinese. Ça fait 2-0 en 20 minutes, logique vu l’entame de match impeccable des gars de Ludovic Batelli, qui ne laissent aucune chance d’exister aux Italiens.
Des duels remportés, des touches de 35 mètres de Michelin, des petits ponts de Ludo Blas, un Onguéné qui bétonne derrière, et c’est toute une équipe qui se met à dérouler, en pleine confiance. Les prétendus futurs cadors de la défense italienne, Romagna et Dimarco en tête, subissent, sans qu’aucun des leurs ne se décide à sonner le tocsin. Mbappé et Blas se permettent de nouvelles tentatives, et les Français ont la bonne idée de ne pas sombrer dans la suffisance. Quand les Italiens se sentent pousser des ailes en fin de première mi-temps, c’est Capitaine Tousart qui s’occupe du ménage. Et ses gars peuvent aller se reposer à la mi-temps en commençant à serrer victorieusement les poings dans leurs poches.
1-0 pour les Bleus grâce à un superbe but de @33_augustin #FRAITA #EuroU19 https://t.co/shII83dRMj
— Eurosport.fr (@Eurosport_FR) 24 juillet 2016
L’étape des Champs-Élysées
Ces deux corners italiens coup sur coup dans les dernières minutes de la première période auraient pu être des débuts de dangers, et montrer une amorce de révolte. Ils ne sont que des pétards mouillés, malgré toute la rage mise dans sa frappe du gauche par Minelli. Au retour des vestiaires, les Français squattent toujours le ballon, avec les mêmes vedettes en haut de l’affiche, Harit, Mbappé, Augustin. La reprise est moins intense, sans pour autant que le match ne sombre dans un rythme de sénateurs. Comme chez leurs aînés, les Italiens peinent à trouver un numéro 9 qui fait la différence comme le prouvent les lacunes de Favilli. Côté Bleu, Mbappé puis Augustin tentent de gigantesques coups de pétard depuis l’extérieur de la surface, mais c’est Onguéné, de la tête, qui passe à un cheveu – bouclé et teint en blond en ce qui le concerne – de planter le troisième.
La suite ressemble au spectacle offert par les cyclistes sur les Champs un peu plus tôt : un jubilé, de la gestion, et quelques accélérations nerveuses par intermittence. Meret répond aux Français par des parades pour les posters, car ses collègues se montrent incapables du moindre sursaut d’orgueil. Pour que le chef de bande participe à la fête, un défenseur italien dévie une frappe de Tousart dans son but, puis Issa Diop vient gâcher le trop facile « Et 1, et 2, et 3-0 » en fusillant Meret de la tête dans les arrêts de jeu. Et que ça fait du bien d’entendre un « Ça y est, la France est championne d’Europe » .
Et 1, et 2 et 3-0 pour les Bleus. Un but signé Tousart #FRAITA #EuroU19 https://t.co/C1qEdabppW
— Eurosport.fr (@Eurosport_FR) 24 juillet 2016
Par Alexandre Doskov