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David N’Gog : « Je garde ce désir de jouer pour le pays qui m’a vu naître »

Propos recueillis par Joël Le Pavous
David N’Gog : « Je garde ce désir de jouer pour le pays qui m’a vu naître »

David N'Gog, l’ancien attaquant longiligne du PSG, de Liverpool et de Bolton au profil d’éternel espoir, vient de signer deux saisons à Honved, dans le club hongrois jadis cocon de Puskás et d’une partie de l'Équipe d’or des fifties. Peu employé à Swansea, malmené à Reims et plombé par une blessure au Panionios, le cousin de Jean-Alain Boumsong sait que la Hongrie est l’une de ses dernières chances de montrer ce qu’il vaut sur un gazon.

Qu’est-ce qui t’a amené au Honvéd après la France, l’Angleterre, la Grèce et l’Écosse ? Je sors d’une demi-saison à Ross County où je n’ai joué que quelques matchs avec une exposition relativement faible. Les propositions ne se sont pas bousculées au portillon, mais j’ai quand même reçu quelques offres qui me semblaient intéressantes et je me tenais prêt pour entamer un nouveau projet. Celui du Honvéd m’a paru le plus engageant, car c’est un club qui occupe souvent les premiers rôles en Hongrie, connaît l’exigence de la Ligue Europa et correspondait à mon souhait de rester en Europe.

Comment se passe l’acclimatation en Hongrie ?J’ai été vraiment bien accueilli par le président, le staff et mes coéquipiers même si je dois admettre que j’avais assez peu d’infos sur la Hongrie avant de signer au Honvéd. Les gens ici veulent t’aider et t’écouter un maximum. Pour l’instant, tout va bien et j’espère que ça continuera ainsi.
Tu penses que le Honvéd peut retrouver sa grinta passée ?

Le foot hongrois essaie de grandir, et les stades ou les nouvelles installations se construisant un peu partout en sont la preuve.

Le Honvéd est un club chargé d’histoire qui débordait de prodiges comme Puskás à l’époque. Quand tu découvres ça, tu saisis que tu es arrivé dans un endroit avec un héritage profond et évident. Le foot hongrois essaie de grandir, et les stades ou les nouvelles installations se construisant un peu partout en sont la preuve. J’espère que le Honvéd trouvera la clé pour briller et les gars ont montré de belles choses en début de saison. L’élimination en Europa a été dure à avaler, mais ça s’est décidé à très peu.

Le Honvéd voulait un attaquant histoire de compenser le départ d’Eppel au Kazakshtan et de Lanzafame au Ferencváros. Comment perçois-tu les énormes espoirs placés en toi ici en Hongrie ?La pression est une partie du job et encore plus quand tu es attaquant. Je préfère néanmoins me concentrer sur les entraînements au quotidien au lieu de m’occuper de ce qu’on dit ou écrit sur moi. Je sais combien les attentes peuvent peser autour d’un joueur, mais l’équipe fait toujours la différence. La concurrence existe ici comme ailleurs et c’est sain. Moi, ce que je veux, c’est jouer, aider et cravacher. Le coach (Attila Supka) a déjà gagné des titres en Hongrie (une coupe avec le Honvéd, trois championnats et deux Supercoupes avec Debrecen), donc il sait comment mener des gars au sommet. Déjà dix ans que tu as quitté le PSG. Qu’est-ce que tu penses des jeunes formés au club qui percent comme Kimpembe, Rabiot ou Areola ?L’Île-de-France est un énorme puits de talents qui n’a pas toujours été exploité comme il aurait fallu.

Quand j’y évoluais, on luttait pour le maintien. Maintenant, la suprématie du PSG ne fait plus de doute.

C’est toujours dur de faire ta place dans un club comme Paris et j’ai beaucoup bataillé pour obtenir des minutes vu que Pauleta tenait l’attaque. Le PSG est clairement entré dans une autre dimension, ramène des étrangers et développe une stratégie de communication qui vise clairement international. Je suis content de voir Kimpembe, Mbappé ou Rabiot s’imposer dans l’effectif et jouer avec des grands. Quand j’y évoluais, on luttait pour le maintien. Maintenant, la suprématie du PSG ne fait plus de doute.

Lorsque que tu as rejoint les Reds au mercato d’été 2008, beaucoup disaient que tu étais trop jeune pour l’Angleterre, mais tu t’es finalement très bien adapté à la Premier League. La complicité du week-end avec Carragher, Gerrard, Kuyt, Xabi Alonso ou Mascherano existait-elle aussi hors terrain ? Je n’avais que dix-neuf ans en arrivant à Liverpool et j’avoue que mon anglais n’était pas très brillant. Charles Itandje et Damien Plessis m’ont mis le pied à l’étrier, mais ils n’étaient pas des cadres comme Carragher ou Gerrard. Les capitaines m’ont vite rassuré en me disant qu’ils étaient là en cas de besoin. Ces gars-là étaient des exemples : ils bossaient dur, avaient leur vie de famille et se pointaient à l’heure. On ne communiquait pas énormément en dehors du terrain, mais on se comprenait le week-end venu. Pepe Reina était un gros blagueur, hyper jovial. Je m’entendais bien avec les Espagnols et Rafa Benítez.

Comment as-tu géré l’écart de niveau et d’attentes à Bolton en débarquant du puissant Liverpool ?Ce n’était pas simple, mais Bolton restait un club sûr de Premier League, même si on est descendus à la dernière journée lors de la saison 2000-2001. La confiance allait décroissant au fil des matchs, et la relégation nous a vraiment attristés. Malgré tout, je ne remercierai jamais assez Owen Coyle pour cette opportunité. J’ai vraiment aimé être là-bas, avoir du temps de jeu, grandir dans un environnement familial et m’appuyer sur l’expérience du solide vétéran Kevin Davies.
Est-ce que Laudrup a joué un grand rôle dans ta signature à Swansea ? L’expérience a tourné court…On a discuté dans son bureau juste après mon arrivée et il m’a dit que j’étais le profil qu’il cherchait.

Laudrup s’est fait virer moins d’une semaine plus tard, ce qui a compliqué mon intégration.

Seulement voilà, j’ai débarqué au club au mercato d’hiver, et le groupe était déjà aguerri et constitué. Et en plus, Laudrup s’est fait virer moins d’une semaine plus tard, ce qui a compliqué mon intégration. Laudrup était sérieux et adorait faire jouer son équipe derrière dans un style technique à sa manière. Il voulait nous transmettre sa philosophie d’ancien numéro dix offensif qui marquait beaucoup de buts.

Es-tu frustré par ta dernière expérience hexagonale à Reims ? Jean-Luc Vasseur s’était plié en quatre pour te recruter, et la première saison s’est bien passée, mais son successeur t’a marginalisé ensuite…C’est assez dommage, car j’avais la confiance de Vasseur, je performais bien et on s’est sauvés au finish. Mais après son limogeage et pour des raisons que j’ignore toujours aujourd’hui, j’ai eu de moins en moins de possibilités de jouer et j’ai senti que je n’aurais plus le statut que j’avais conquis jusqu’ici. Certains ont dit que Reims était une mauvaise décision, mais je n’ai absolument aucun regret là-dessus. La Ligue 1 s’améliore clairement ces dernières années et je n’exclus pas de revenir si ça devait se faire.
Tu as coché toutes les cases des Bleus en équipes jeunes sans jamais parvenir chez les A malgré tes bonnes performances à Paris ou Liverpool. Est-ce que ça représente une grosse déception pour toi ?J’avais cette ambition de jouer pour mon équipe nationale comme n’importe quel footballeur pro, mais l’occasion ne s’est jamais présentée.

Si on me demandait de choisir entre la France et la sélection camerounaise, ce serait comme si je devais trancher entre mon père et ma mère. Un choix impossible.

J’ai accepté en me disant que ce sont des choses qui arrivent dans une carrière même si c’est dur. Je reste lucide sur ma situation et je sais que je dois me débrouiller en club avant de penser à porter le maillot bleu si jamais. Je garde néanmoins ce désir de jouer pour le pays qui m’a vu naître, mais honnêtement, si on me demandait de choisir entre la France et la sélection camerounaise, ce serait comme si je devais trancher entre mon père et ma mère. Un choix impossible.

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Propos recueillis par Joël Le Pavous

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