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Danny Drinkwater prend l’eau

Par Valentin Lutz
Danny Drinkwater prend l’eau

Deux ans après son départ de Leicester, où il avait remporté le championnat d'Angleterre et s'était imposé comme l'un des milieux les plus fiables du Royaume, Danny Drinkwater n'y arrive plus. Après deux années calamiteuses à Chelsea, l'international anglais pensait pouvoir se relancer à Burnley : une obscure bagarre dans un night-club de Manchester a pourtant porté un nouveau coup de boutoir à une carrière qui prend l'eau.

Ce week-end, dans un obscur night-club de Manchester, la carrière de Danny Drinkwater a connu une nouvelle triste inflexion. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’ancien milieu de terrain de Leicester, ivre mort, a en effet été physiquement attaqué. Après qu’il a été éjecté du bar en raison d’une sombre histoire de séduction trop insistante, le joueur de Burnley s’en est pris à un groupe de six individus. Les agresseurs, qui ont reconnu le joueur, ont menacé l’international anglais de lui « péter les jambes » , avant de s’en prendre avec violence à son pied. Drinkwater s’en sort avec plusieurs blessures, dont l’une, grave, à la cheville. De quoi déjà compromettre la tournure de son prêt à Burnley, sur lequel le double D comptait pour se relancer après deux années calamiteuses à Chelsea. Retour sur une sinistre descente aux enfers.

London calling, see we ain’t got no high

Pourtant, il y a deux ans encore, tous les voyants étaient au vert pour Drinkwater, champion d’Angleterre 2016 et titulaire indiscutable avec les Foxes. Après trois saisons galère à Manchester United, son club formateur (quatre prêts peu aboutis de 2009 à 2012), Drinkwater et son profil d’éternel délaissé se sont en effet épanouis au sein d’un effectif composé d’éléments dont personne ne voulait : fort de son abnégation sur le terrain, de son volume de jeu et de sa qualité de relances, le natif de Manchester s’est ainsi imposé, en toute discrétion, comme l’un des milieux les plus fiables du Royaume. En 2017, à 27 ans, l’international anglais (trois sélections) est censé entrer dans ses plus belles années : c’est en tout cas un tel pari, particulièrement coûteux puisqu’il s’élève à près de 40 millions d’euros (assortis à un salaire mirobolant de 100 000 euros par semaine), qu’effectuent Chelsea et Antonio Conte dans les derniers instants du mercato d’été.

Chez les Blues, Drinkwater retrouve N’Golo Kanté, son alter ego au sein du redoutable milieu de Leicester, mais ce contact familier ne constitue pas un point d’ancrage suffisamment solide ; bien au contraire, le milieu semble déjà dériver : habitué à la confidentialité, Drinkwater est un joueur à qui la lumière semble ne pas convenir et que les regards semblent indisposer, incommoder, voire fragiliser. Dès son arrivée, les blessures se succèdent dans une spirale infernale. Pire, en novembre, Drinkwater, qui s’estime à court de forme, refuse une convocation de Gareth Southgate pour donner la priorité à son club : c’est en réalité sa carrière internationale qu’il sacrifie, puisque le technicien britannique ne le rappellera plus jamais. Tout cela… pour presque rien : le milieu de terrain ne dispute que 22 rencontres toutes compétitions confondues, la plupart en tant que remplaçant.

Infidélité et alcool au volant

La situation se complique encore davantage à l’intersaison : Conte parti, Sarri arrive, avec dans ses bagages, un plan de jeu clair, le fameux « Sarri-ball » , qui ne convient pas au joueur, et un lieutenant indéboulonnable, Jorginho, qui relègue le paria encore plus loin dans la hiérarchie. Devenu indésirable et laissé pour compte, Danny Drinkwater n’effectue qu’une seule apparition avec Chelsea lors de la saison 2018-2019, et encore n’est-elle qu’une entrée en jeu en tout début de saison, à l’occasion du Community Shield perdu face à Manchester City (0-2). Jamais utilisé sur le terrain, Drinkwater bénéficie de temps libre en dehors pour s’adonner au pire. Après s’être brouillé avec sa famille exaspérée, et avec sa compagne, qui l’accuse d’infidélité, le milieu détruit sa Range Rover dans un accident de la route le 8 avril 2019 après une soirée particulièrement arrosée (87 mg par litre d’air expiré, contre 35 autorisés). Drôle de métaphore pour une aventure londonienne brisée.

Dans la foulée, Drinkwater s’excuse, assure « avoir appris une grande leçon » et se dit prêt à amorcer une improbable rédemption : à 29 ans, le temps presse. Bien conscient de ne plus avoir sa place chez les Blues, l’ancien renard, toujours à la recherche d’une condition physique décente, accepte une proposition de Burnley, afin de « remettre sa carrière sur de bons rails » . Mais quelques semaines plus tard, sans avoir disputé un seul match de championnat, Drinkwater a à nouveau dérapé. Auparavant si fiable, le joueur sera indisponible au moins quatre semaines ; quant à l’homme, il semble à bout de souffle, et son entourage le dit dévasté. Son sort dépend désormais de Sean Dyche, qui a déjà eu affaire au cours de sa carrière, souvent avec succès, à des profils similaires, notamment celui d’un certain Joey Barton. Et si son licenciement paraît improbable, nul doute que Drinkwater a gâché une nouvelle chance dans les ténèbres de la nuit mancunienne : un comble cruel pour celui qui, sur le terrain, était un formidable travailleur de l’ombre.

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